Malus automobile 2022, ce qui change

Le malus écologique a été introduit en 2008, déjà pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans ce but, un barème a été établi en fonction des émissions de CO2 homologuées. Si les moins émetteurs bénéficiaient d’un bonus, les véhicules les plus émetteurs devaient s’acquitter d’une taxe de plus auprès de l’Etat.

Peu à peu, les niveaux ont été abaissés pour devenir de plus en plus drastique et orienter le marché automobile français. Le malus se paie, via les professionnels de la vente, au moment de la demande d’établissement du premier certificat d’immatriculation.

Jusqu’à 40 000 € de malus en 2022 et 50 000 en 2023

Au 1er janvier 2022, le malus sur les émissions de dioxyde de carbone connaîtra un nouveau tour de vis. Les seuils de déclenchement sont, une nouvelle fois, abaissés, et le plafond est relevé de 10 000 €.

Avec un seuil plus bas de 5 g de CO2/km, il en coûtera quelques dizaines à quelques centaines d’euro de plus pour une même voiture dès le 1er janvier 2022. Très rapidement, la hausse atteindra des milliers d’euros. Par exemple,  une voiture émettant 170 g/km verra son malus passer de 3 119 € à 4 279 €.

Pour les véhicules les plus gourmands en carburant, et donc les plus émetteurs en CO2, la douloureuse sera encore plus importante. Le plafond est relevé de 30 000 € à 40 000 €. Le plafond sera atteint pour les véhicules émettant plus de 224 g/km. Ils sont peu nombreux, mais ce sont souvent des véhicules plaisir, peu utilisés à l’année.

En revanche, « bonne nouvelle », le malus sera désormais plafonné aussi à 50% du prix du véhicule. La Ford Mustang GT par exemple, qui se vend à partir de 49 900 €, ne pourra pas avoir un malus de plus de 24 950 € au lieu des 40 000 € théoriques du barème.

Le malus au poids introduit en 2022 et renforcé les prochaines années

L’Article 55 de la Loi de Finance 2021 prévoit également l’introduction d’un malus au poids. Partant du principe qu’un véhicule plus lourd consomme plus, l’Etat a voulu pénaliser la vente de ces véhicules. Les véhicules visés sont principalement les SUV ou crossovers, véhicules affectionnés par les clients.

Ce malus au poids, après d’âpres discutions entre les gouvernants, les législateurs et l’industrie automobile, a été fixé pour 2022 à 10 €/kg au-delà de 1 800 kg. 1,8 tonne, c’est beaucoup et c’est peu à la fois. Une BMW Série 5 peut, selon les versions dépasser de beaucoup les 1 800 kg quand un Peugeot 5008 ou un Renault Koleos seront majoritairement en dessous.

De la même manière, 10 € le kilogramme surnuméraire parait un faible montant. Mais, pour rester sur la BMW Série 5, elle peut peser 1 970 kg soit 170 kg au-dessus du seuil soit un malus au poids de 1 700 €. Ce malus au poids sera peu à peu renforcé avec à la fois un abaissement du poids de déclenchement, ainsi qu’une augmentation de la taxe au kilogramme supplémentaire dans les prochaines années.

Heureusement, les rabais consentis aux familles de trois enfants ou plus continuent d’exister. Pour l’achat d’un véhicule d’au moins 5 places, elles bénéficient d’un rabais de 20 grammes de CO2 par enfant. Cela permet d’acheter un monospace par exemple sans subir le malus inhérent à ces grands véhicules lourds. En revanche pour les grands-parents qui prennent souvent les petits-enfants, pas de rabais.

Pour ceux qui n’ont pas trois enfants ou plus, ou qui veulent un véhicule de moins de 5 places, il y a également la possibilité de passer au bioéthanol E85. Certains constructeurs s’engouffrent dans cette possibilité et proposent des SUV fonctionnant à l’E85 et échappant au malus grâce à un taux diminué de 40%.

Un malus déterminant pour l’achat d’un véhicule

Avec un montant de plus en plus élevé et un seuil de déclenchement qui s’abaisse d’année en année, le malus CO2, et désormais le malus au poids, influencent le marché du véhicule automobile neuf en France. Les véhicules Diesel sont favorisés grâce à une consommation, et donc une émission de CO2, moindre. Les petits véhicules, et les faibles motorisations sont également favorisés par ce système.

Les constructeurs s’adaptent en conséquence et proposent des véhicules qui ne seront pas trop malussés. Certains véhicules sont même sortis des catalogues en France, mais proposés sur d’autres marchés européens qui n’ont pas ce système de malus CO2. Le but est atteint : rendre le marché automobile français plus « vertueux », en tout cas vis-à-vis du CO2. Pour les autres polluants, c’est une autre affaire.

Malus CO2 2022

Taux d’émission de Co2 par kilomètre Montant 2022
Inférieur à 128 grammes (g) 0 €
128 g 50 €
129 g 75 €
130 g 100 €
131 g 125 €
132 g 150 €
133 g 170 €
134 g 190 €
135 g 210 €
136 g 230 €
137 g 240 €
138 g 260 €
139 g 280 €
140 g 310 €
141 g 330 €
142 g 360 €
143 g 400 €
144 g 450 €
145 g 540 €
146 g 650 €
147 g 740 €
148 g 818 €
149 g 898 €
150 g 983 €
151 g 1 074 €
152 g 1 172 €
153 g 1 276 €
154 g 1 386 €
155 g 1 504 €
156 g 1 629 €
157 g 1 761 €
158 g 1 901 €
159 g 2 049 €
160 g 2 205 €
161 g 2 370 €
162 g 2 544 €
163 g 2 726 €
164 g 2 918 €
165 g 3 119 €
166 g 3 331 €
167 g 3 552 €
168 g 3 784 €
169 g 4 026 €
170 g 4 279 €
171 g 4 543 €
172 g 4 818 €
173 g 5 105 €
174 g 5 404 €
175 g 5 715 €
176 g 6 039 €
177 g 6 375 €
178 g 6 724 €
179 g 7 086 €
180 g 7 462 €
181 g 7 851 €
182 g 8 254 €
183 g 8 671 €
184 g 9 103 €
185 g 9 550 €
186 g 10 011 €
187 g 10 488 €
188 g 10 980 €
189 g 11 488 €
190 g 12 012 €
191 g 12 552 €
192 g 13 109 €
193 g 13 682 €
194 g 14 273 €
195 g 14 881 €
196 g 15 506 €
197 g 16 149 €
198 g 16 810 €
199 g 17 490 €
200 g 18 188 €
201 g 18 905 €
202 g 19 641 €
203 g 20 396 €
204 g 21 171 €
205 g 21 966 €
206 g 22 781 €
207 g 23 616 €
208 g 24 472 €
209 g 25 349 €
210 g 26 247 €
211 g 27 166 €
212 g 28 107 €
213 g 29 070 €
214 g 30 056 €
215 g 31 063 €
216 g 32 094 €
217 g 33 147 €
218 g 34 224 €
219 g 35 324 €
220 g 36 447 €
221 g 37 595 €
222 g 38 767 €
223 g 39 964 €
Supérieur à 223 g 40 000 €

Illustration : leblogauto.com

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