Macron annonce une « baisse drastique du coût du permis » de conduire

« Dans le cadre de la loi mobilité, on va drastiquement baisser le coût du permis », a déclaré à la presse, depuis Lens (Pas-de-Calais), le chef de l’Etat, qui poursuit son « itinérance mémorielle » dans le cadre du centenaire de la fin de la Grande Guerre. « Le code, on va l’intégrer à la partie scolaire« , a développé Emmanuel Macron, qui veut également « aider à avoir le permis plus vite et moins cher, et aider à l’acquisition du premier véhicule ».

Actuellement examiné par le Conseil d’État, le projet de loi devrait être présenté « fin novembre » au Conseil des ministres, avait indiqué le 26 octobre la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Ce projet a été régulièrement invoqué ces dernières semaines par Edouard Philippe lors des multiples interrogations des oppositions sur la hausse des prix des carburants, qui a également largement coloré la tournée du chef de l’Etat. Mais la question du coût du permis de conduire n’avait pour l’instant pas été mise dans le débat.

Selon le rapport Gilbert de 2014, le prix du permis était estimé en moyenne à 1.600 euros. Une réforme du permis a été menée en 2014, quand M. Macron était ministre de l’Economie de François Hollande, avec notamment l’objectif de réduire les délais de passage d’un deuxième examen après un échec. Il est passé de 93 à 63 jours en moyenne, et le coût pour le candidat, qui n’a pas à repasser des heures de conduite pour se maintenir au niveau, est ainsi réduit de 150 à 300 euros par candidat, selon le gouvernement. Par ailleurs, depuis juillet 2016, le dispositif du « permis à un euro par jour », qui permet à un candidat de financer son permis avec un prêt à taux zéro remboursé à un euro par jour, a été étendu. Avec la loi Egalité et Citoyenneté de 2017, il peut également être financé via le compte personnel de formation (CPF).

Les professionnels surpris et inquiets

« Inquiétude », « mauvaise idée », « déclaration de guerre »: les professionnels de l’éducation routière accueillent avec surprise et défiance l’annonce jeudi d’Emmanuel Macron d' »intégrer le code à la partie scolaire ». Les trois organisations CNPA-Education routière (majoritaire), Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec) et Union nationale des indépendants de la conduite (Unic) devaient discuter « rapidement » d’une éventuelle réponse.

« On a été très surpris. Si cette annonce est raisonnée et vraie, nous sommes inquiets », affirme à l’AFP Richard Zimmer, vice-président du CNPA-Education routière. « C’est populaire et facile d’annoncer qu’on va faire le code gratuit à l’école. Mais le permis n’est pas un bien de consommation. On parle de sécurité routière, c’est une formation, c’est la vie des gens », ajoute-t-il, rappelant qu' »il y a une mission parlementaire sur la qualité de la formation au permis de conduire qui doit rendre son rapport mi-décembre ». « Les auditions sont en cours donc si on annonce les résultats avant le rapport, c’est une méthode étonnante », déplore le président de l’Unidec Patrick Mirouse, pour qui ce projet est « une très mauvaise idée ». « Le code n’est pas ce qui coûte cher, c’est sur le volet pratique qu’il faut agir. Il y a d’autres leviers », estime-t-il: « Si le gouvernement veut réduire le coût, qu’il supprime la TVA, on gagnera 400 euros par formation ».

« Sceptique » et « inquiet », le président de l’Unic Philippe Colombani voit « une déclaration de guerre » dans cette « annonce populiste destinée à montrer qu’il (Macron) agit pour le pouvoir d’achat, après les polémiques sur le gasoil. » « L’idée de passer le code à l’école est un serpent de mer qui revient régulièrement mais jusqu’à présent même l’Éducation nationale a toujours dit qu’elle n’en voulait pas », poursuit-il: « Les profs n’ont pas la compétence et les connaissances pour l’enseigner. J’imagine que ça veut dire qu’on va demander aux professionnels de la conduite d’aller dans les écoles mais comment cela va-t-il se passer ? Qui va les choisir ? Qui va les payer ? »

En 2012, un projet visant à enseigner le code de la route dans les lycées, proposé par Ségolène Royal dans la région Poitou-Charentes qu’elle présidait, avait suscité une vive mobilisation des auto-écoles. Mme Royal avait fait marche arrière.

Le Blog Auto avec AFP

(6 commentaires)

  1. Est ce que la baisse sera comme celle de la taxe habitation ? parce que ce que je n’ai vu que des personnes dont elle a augmenté. moi le premier avec + 352 %…..

    1. Et bien chez moi, c’est tout le contraire.. tout mon entourage à Lyon, Grenoble ou petit village…-30% comme convenue.
      Comme quoi…

  2. Question: est-ce que Macron sait conduire ? conduire bien, la maîtrise du verbe ne suffit pas sur le terrain changeant. La conduite : c’est toujours comme la politique, il faut analyser, anticiper, les bons ordres, la dextérité et surtout avant tout , le respect des autres.

  3. j’ai entendu qu’on était pas d’accord avec l’apprentissage du code de la route à l’école ? Je pense au contraire que l’initiative est excellente. la mémoire des enfants est une bibliothèque. Ce qui est acquis jeune , l’est pour toujours. les gosses font aussi de la bicyclette , puis du cyclomoteur avant l’âge du permis de conduire les automobiles. Les autos école pourraient pousser le bouchon des cas de figures que le conducteur va rencontrer dans la vraie vie. Les autos écoles doivent aussi être en moyen avec des endroits dédiés de pouvoir enseigner la conduite en montagne, montées, descentes des cols, courbes, lacets, freinages, trajectoires, différents types de revêtements tant que l’automobile ne sera pas sur rails, elle sera sujette à variations d’adhérences. Les autos écoles ont tant à faire qu’on doit ( Etat, régions ) les aider à avoir les profils d’enseignements didactique. On se dirige vers l’accompagnement par ordinateur voire la délégation totale. il restera des profils de routes où le conducteurs sera seul.
    Vouloir réduire le coût du permis est une annonce électoraliste. Faire rouler une auto pour un professionnel enseignant à la conduite est de plus en plus onéreux. A qui bon précariser une profession supplémentaire ?

  4. Évidemment dès que l’on touche au gâteau les profiteurs se plaignent.
    Qu’on les virent.
    Ils tirent les intérêts de leur client ? Non ils amassent le pognon.

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