Alors que l’arrêt de cette usine implantée depuis 1972 était programmé le 31 juillet, « les gens sont arrivés ce matin et on leur a dit de rentrer chez eux et que ce n’était plus la peine de se présenter », a déclaré à l’AFP Eric Troyas, ancien secrétaire FO, en préretraite depuis juin.
« Les gens étaient en pleurs. Ils ont été virés comme des malpropres », a-t-il dénoncé, accusant la direction d’avoir profité de la faible présence syndicale pendant l’été.
« Les lignes ont été vidées et Ford n’a pas cherché à occuper les collègues, qui ont vidé leur placard et sont partis », a indiqué Gilles Lambersend, secrétaire CGT du comité d’entreprise.
« La production est effectivement terminée », a confirmé à l’AFP Fabrice Devanlay, porte-parole de Ford France, selon qui le niveau de production était de toute façon déjà « très faible ».
Le groupe américain avait annoncé en février 2018 son intention de se désengager de Blanquefort. Malgré la forte implication du gouvernement, le constructeur avait refusé en début d’année l’offre du seul repreneur en lice, le strasbourgeois Punch-Powerglide, préférant appliquer son plan social.
Aujourd’hui, les syndicats s’opposent au constructeur devant les tribunaux, sans grand succès jusqu’à présent.
Depuis l’homologation en mars du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour le site, la moitié des 850 employés de Ford-Blanquefort avaient trouvé début juillet une solution, entre préretraites, reclassements, formations, transferts, selon un décompte syndical.
Par AFP