L’UAW lance la grève aux USA : menace sur l’industrie automobile

Eh bien l’United Auto Workers (UAW) a décidé de lancer la grève dans différentes usines du pays de l’Oncle Sam pour des débrayages simultanés sans précédent. Tous les constructeurs américains sont touchés avec General Motors, Ford, mais aussi Stellantis (Chrysler).

Pour frapper fort d’emblée, l’UAW a donc visé de nombreuses usines, et les plans de débrayage ont été présentés par Shawn Fain, le Président du puissant syndicat :

  • GM Usine d’assemblage de Wentzville, Missouri (Chevrolet Colorado et Express; GMC Canyon et Savanna)

  • FORD Usine d’assemblage de Wayne, Michigan, à l’exception de l’usine d’emboutissage (Ford Ranger et Bronco)

  • STELLANTIS Usine d’assemblage de Toledo, Ohio (Jeep Wrangler et Gladiator)

Evidemment, les usines ne sont pas choisies au hasard et comptent pour GM ou Ford, plus de 3300 membres de l’UAW. Pour celle de Stellantis c’est plus avec 5800 syndiqués UAW. Le débrayage devrait donc être très suivi (comme souvent en cas de grève dure aux USA NDLA). Et ce sont des usines qui assemblent certains mythes automobiles US comme le Bronco, le Colorado ou le Wrangler.

Que veulent les syndiqués UAW ?

L’UAW représente plus de 150 000 travailleurs de l’automobile et a déclenché l’une des plus grandes grèves de ces dernières décennies. L’UAW veut évidemment de fortes hausses de salaires, alors que l’industrie auto US se porte bien et dégage des milliards de dollars. Surtout, Fain veut revenir sur certaines négociations passées qui selon lui ont été à l’avantage des industriels et non des travailleurs. Dans le viseur, entre autres, une paie, pour les petits nouveaux, trop faible, et un écart trop important entre les plus anciens et ces nouveaux entrants.

C’est une stratégie risquée que de lancer la grève alors que les négociations salariales débutent seulement. Mais, cela lui permet de marquer son territoire. Surtout, les constructeurs disposent de milliards de liquidités pour tenir un siège. L’UAW de son côté a renforcé sa caisse de grève à 850 millions de dollars. Insuffisant pour aider les grévistes si ce mouvement dure des semaines.

En 2019, l’UAW avait lancé une grève de 6 semaines contre GM. La grève avait coûté 3,6 milliards de dollars au constructeur, mais avait aussi mis à mal les finances des salariés grévistes. L’industrie automobile rejette les demandes de l’UAW pour le moment, arguant que cela mettrait l’industrie sur une mauvaise pente financière face aux défis de l’électrification, mais aussi des nouvelles technologies (autonomisation, connectivité, etc.).

Chez Ford, Jim Farley le patron n’a pas hésité à déclarer « Vous voulez que nous choisissions la faillite plutôt que de soutenir nos travailleurs », sous entendu que s’ils n’accordent pas les désidératas de l’UAW, c’est pour continuer de pouvoir payer les salariés. Evidemment, Fain ne s’en laisse pas conter et réclame « la juste part du quart de milliard de dollars » gagné par les trois grands constructeurs ces dix dernières années.

Les négociations risquent d’être épiques.

(5 commentaires)

  1. Les ^patrons des Big Three vont finir par céder aux syndicats …mais certains seront gagnants…ceux qui ont des stocks pléthoriques à écouler !

  2. « Pour celle de Stellantis c’est plus avec 5800 syndiqués UAW. »

    Tout fout le camp! C’est pas au temps de la famille Peugeot qu’on aurait racheté un nid à syndicalistes…

    Pour les « syndicanounets », malheureusement on ne peut qu’être d’accord: Leur dernier acquis remonte à quand? Macron n’aura même pas daigné leur laisser le moindre os à ronger sur la réforme des retraites, alors qu’ils cherchaient vraiment à se refaire une notoriété après l’épisode GJ (les seuls depuis bien trop longtemps a avoir fait reculer un gvt, il faut bien le dire).

    Probable que cette absence d’un minimum de sens politique ne va pas requinquer des syndicats qu’il voulait achever… mais cela va être troquer des manifestations organisées et encadrées (totalement inutiles, qqsoit le nombre!) pour d’autres formes d’action qui ont toutes chances d’être aussi déplaisantes qu’ingérables (de la simple désobéissance civile, qui peut déjà gripper des JO par exemple, à l’action clandestine/sabotages avec déjà quelques fumants prémices niveau signalisation ferroviaire/noeuds télécoms ces derniers mois).

  3. La différence principale entre nos syndicats et les américains c’est que les nôtres font de la politique. Ils communiquent plus sur les décisions du GVT que sur Le maintien de la production en France par exemple. Bref bon courage aux grévistes de l’UAW, peut être que les actionnaires accepteront de lâcher qq milliards

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