Lordstown Motors, en faillite, accuse Foxconn

Lordstown Motors s’est donc placé sous le fameux article 11 de la loi sur les faillites aux USA. Se placer sous le chapitre 11 révèle à la fois de grosses difficultés, mais permet aussi de protéger l’entreprise le temps de restructurer les dettes, si cela est possible. Mais de la protection on peut vite tomber à la disparition pure et simple.

Trop naïf Lordstown Motors ?

Selon le Financial Times, Lordstown a préféré se protéger avec le chapitre 11 suite à une rupture d’accord avec le Taiwanais Foxconn. La société, plus connue pour l’assemblage des Apple iPhone, avait accepté en 2021 d’aider à produire le pickup Endurance avec Lordstown. Hélas, trois fois hélas, il semble que le deal a capoté et que Lordstown se retrouve le bec dans l’eau.

Sauf qu’entre temps, Lordstown a vendu son usine à Foxconn et qu’il ne reste à priori plus grand-chose à valoriser dans l’entreprise. Le placement sous chapitre 11 ne vise pas à sauver l’entreprise, mais plutôt visiblement à sauver les meubles, enfin, ce qu’il en reste.

Selon Lordstown, Foxconn n’a jamais eu l’intention d’honorer sa part du contrat et n’a cherché qu’à dépouiller la société. En plus du placement sous la loi des faillites, Lordstown attaque donc Foxconn.

Lordstown, c’est une « aventure » à l’américaine. On lance un produit, il séduit un peu de monde, on rêve en grand et on rhabille la mariée pour lever des fonds. Des fois, cela passe, souvent, cela casse. Lordstown a racheté l’usine de General Motors faisant figure de chevalier blanc qui allait sauver les emplois. C’est vrai que l’usine fermait et que Lordstown promettait 400 emplois pour produire l’Endurance.

Histoire d’un timing raté

Il a fière allure ce pickup et ressemblait à ce que les Américains pourraient accepter en véhicules électriques. Lordstown a été mis en avant par l’ancien Président Trump pour son « Make America Great Again ». Hélas, selon Hindenburg Research en 2021, les 100 000 pré-commandes étaient « largement inventées » et selon eux n’ont « servi qu’à accumuler du capital ». Oups.

Au final, la production a débuté bon an, mal an, mais seuls quelques exemplaires de l’Endurance ont été livrés. L’aventure sent désormais très mauvais et Lorstown n’aura donc été qu’une machine à brûler du cash. L’action est passée de près de 19 dollars à son introduction au Nasdaq à moins de 3 dollars hier lundi 26 juin 2023. Les investisseurs ont lâché Lordstown Motors, là où d’autres ont réussi à les convaincre de les soutenir et de continuer de brûler de l’argent comme s’il en pleuvait.

Notre avis, par leblogauto.com

Si à sa présentation, l’Endurance apparaissait comme une bonne alternative, entre temps de gros constructeurs se sont mis en route comme Ford (F-150 Lightning), GM (GMC Sierra EV, Chevrolet Silverado EV), RAM (1500 EV) ou des Rivian. Et comment oublier le Hummer EV Pickup (et SUV) ? Bref, pour Lordstown, il y avait une fenêtre de tir qui s’est refermée bien vite.

Foxconn n’a pas encore communiqué sur le devenir du site qu’elle a racheté au futur-ex-constructeur. Make American great again….but with taiwanese company ? L’usine devrait assembler un modèle pour Fisker l’an prochain. Fisker aurait-elle payé plus que Lorstown pour assurer sa production ? Ou bien Fisker va-t-il aussi se trouver le bec dans l’eau ? Réponse sous peu…

(2 commentaires)

  1. Lordstown trop rapide à la détente…mais il pourrait aussi se détendre dans la case prison !! Cela dépens de la rapidité de ses avocats aussi !!

  2. Mais si ces rigolos lisaient LBA, ils sauraient que lancer une marque de voiture est autrement plus difficile que de fabriquer des gadgets électroniques. C’est pas faute de l’avoir répété.
    Faudrait faire un décompte de tous ces doux rêveurs de l’automobile 3.0 qui ont mis la clé sous la porte depuis ces dernières années.

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