Liquidation de GM&S : PSA utilise un hélicoptère pour sortir des pièces

GM&S avait obtenu un sursis dans la recherche d’un repreneur avec la hausse conséquente des engagements de commande et d’investissements de la part de Renault et de PSA, les principaux clients du sous-traitant. Mais, le Tribunal de Commerce de Poitiers a tranché il y a quelques jours. Devant l’absence réelle d’offre de reprise, GM&S est placée en liquidation avec poursuite de l’activité. Cette poursuite doit permettre à GMD (un emboutisseur stéphanois) d’améliorer son offre de reprise partielle de l’activité et des salariés (120 salariés sur 277).

Toutefois, les salariés de GM&S estiment que PSA peut mieux faire dans sa garantie de commande et 70 d’entre eux ont décidé d’aller bloquer l’usine de Sept-Fons à Dompierre-sur-Besbre (Allier), à 200 km de La Souterraine (Creuse). Cette usine PSA de 560 salariés environ, produit des pièces de moteurs et de freins (fonderie de ferreux) qui sont utilisées dans d’autres sites du groupe.

Malgré la présence des forces de l’ordre, les GM&S ont installé des pneus et des palettes devant la grille de sortie. Certains se sont même couchés pour empêcher la sortie d’un camion.

Camion bloqué, les pièces jouent les filles de l’air

Au grands maux les grands remèdes, PSA a dépêché un hélicoptère pour sortir des pièces et ainsi alimenter les autres usines françaises. « Suite au blocage de l’usine de Sept-Fons par GM&S, les pièces sont actuellement acheminées hors de l’usine par hélicoptère. […] Du fait de l’absence d’action de déblocage résultant de l’inaction des pouvoirs publics, nous sommes dans l’obligation d’engager des moyens exceptionnels et coûteux pour alimenter nos sites de production en France ».

Maxime Picat, Directeur Opérationnel Europe de PSA ajoute : « Notre priorité : satisfaire nos clients, nous sommes résolus à assurer la production pour livrer leurs voitures à nos clients ». Evidemment, pour ces pièces, les coûts d’acheminement vont exploser mais ce surcoût sera sans doute moindre par rapport à un arrêt de chaîne dans l’une des usines de PSA. En outre, cela a le mérite (pour PSA) de frapper les esprits avec une image peu habituelle.

Malheureusement pour les GM&S, ce blocage signifie peut-être la fin définitive de tout projet de reprise. En effet, le directeur des achats de PSA, Yannick Bézard explique « c’est la main tendue qui se retrouve agressée (…) C’est une agression qui est de nature à la fois à bloquer des discussions qui sont toujours en cours et qui est de nature à remettre en cause la forme d’accompagnement qui est la nôtre dans le projet de reprise de GM&S La Souterraine par GMD ».

PSA est furax

PSA est un client fidèle de GM&S. Il est même le seul a être resté auprès de GM&S (référence à peine masquée à Renault qui a réduit fortement ses commandes depuis 2012 NDLA). PSA s’est engagé à maintenir 12 millions d’euros de commande par an, sur 3 ans et même d’investir 4 millions d’euros dans de l’outillage neuf. En face, Renault s’engage à investir 5 millions et à augmenter ses commandes.

Aussi, PSA souligne qu’ils ont déjà accepté une hausse des prix de 6% pour sauvegarder l’entreprise en 2014, et qu’à l’époque le groupe avait déjà investi 4 millions d’euros dans une modernisation de l’usine. Le groupe a donc l’impression qu’on le montre du doigt injustement dans cette affaire.

PSA avait prévenu les salariés de GM&S de ne pas faire monter d’un cran les tensions. Il semble bien que ce cran soit franchi. Si PSA ou un autre ne garantit plus les millions de commande sur les prochaines années, il y a de fortes chances que GMD retire son offre. Les salariés de GM&S n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.

Source et illustration : PSA via Twitter

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