Lexus GS450h: l’hybride sur le cou

Le Blog Auto était présent pour le lancement à Tokyo de la Lexus GS450h, un peu avant qu’elle ne débarque aux USA et l’Europe. Le président Watanabe et l’escouade de directeurs qui l’accompagnaient étaient détendus, confiants qu’ils sont dans le succès de cette voiture qui représente la seconde vague d’assaut hybride de Toyota. De fait, la GS450h change les règles du jeu hybride en même temps qu’elle arrive comme un chien dans un jeu de quilles, les quilles étant pour cette fois les puissantes berlines allemandes, en particulier les diesels performants.

Les huiles de Toyota n’ont d’ailleurs pas fait mystère de l’indifférence que leur inspirent ces moteurs, dont ils doutent de l’attrait, en tout cas pour le client japonais ou américain, et qui selon eux sont à la merci des politiques de taxes européennes sur le carburant diesel. Et les diesels hybrides? Faisables sans doute mais trop chers, et trop tard, dit le président Watanabe, retournant l’argument favori de PSA. Chaque camp est donc destiné à rester sur ses positions jusqu’à nouvel ordre.

La proposition de Lexus avec la GS450h est très différente de celle de Prius. L’équation posée, et sensément résolue, est la suivante : grâce à son moteur 3,5 litres V6, son moteur électrique et ses divers dispositifs associés, la voiture se veut d’une sobriété et de rejets équivalents à une berline 4 cylindres 2 litres (un peu moins de 8 litres aux 100 km selon le cycle japonais standard) mais se comporte comme un V8 de 4,5 litres. Utilisant une formule magique que j’ai renoncé à comprendre, Lexus annonce un équivalent total de 345 ch pour sa centrale énergétique qui, c’est une première pour une hybride, transmet sa cavalerie aux roues arrières.

Et 5,6 secondes de 0 à 100 km/h, à une paire de dixièmes de la Mercedes Class S 500, dont les 250 km/h limités électroniquement sont également sur le CV de la GS450h. CQFD. Dernier point, ce niveau de performances est délivré dans le calme et l’onctuosité qu’apporte la transmission hybride, un argument qui selon Lexus ira droit au coeur des clients de ce niveau de berline.

Lexus compte bien ne pas se laisser distancer non plus sur le plan des nounous électroniques avec deux innovations assez bluffantes :

– Une suspension pilotée qui « apprend » le profil de la route, le géolocalise grâce au GPS, le stocke dans sa grande mémoire et s’adapte en conséquence lors des passages ultérieurs au même endroit. Ça s’appelle NAVI/AI-AVS, pour Navi/Artificial Intelligence Adaptative Variable Suspension.

– Une caméra qui surveille le conducteur à travers le volant, analyse la position de son visage, et s’ajoute aux radars et caméras de la calandre pour adapter les mesures préventives de collision (comme celles du sketch désopilant de la Mercedes dans le brouillard) et la protection en cas de choc. C’est la première application des travaux assez Big Brother-esques de Toyota dans le domaine, déjà présentés ici.

En conclusion, paranos s’abstenir, ainsi que ceux qui conduisent « avec les fesses ». Pour les autres, la GS450h représente un paradigme nouveau, et il sera très intéressant d’observer la réaction des acheteurs traditionnels du segment vis à vis de la nouvelle venue. Avec ses jambes de sprinter, son QI de prix Nobel, son appétit de Corolla et un prix de vente compétitif (55.000 dollars aux Etats-Unis, prix européen non encore annoncé), la Lexus GS450h arrive sur la scène avec des atouts à faire valoir, même s’ils sont assez décalés.

Lire également :

LEXUS GS450h: quand l’hybride se met au luxe

Tokyo 2005 live : Hybride de luxe chez Lexus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *