Les taxis autonomes refont parler d’eux à San Francisco

A San Francisco, la flotte des robotaxis Cruise blanc et rouge fait parler d’elle. Plusieurs incidents sont reportés aux autorités ou plus simplement sur les réseaux sociaux. Le dernier en date est un accident avec un véhicule d’intervention des pompiers. Le véhicule autonome est passé au feu vert, mais le camion avait la priorité avec ses sirènes et ses gyrophares. Les deux véhicules sont entrés en collision, sans trop de gravité ni pour le passager du taxi, ni pour les pompiers.

Si de tels accidents se produisent avec des humains au volant, en revanche, on ne tolère aucune faute de la part de machines qui sont censées être parfaites et ne pas avoir nos travers d’humains. Ici, le véhicule a visiblement ignoré les sirènes qui imposent à tout conducteur de céder la priorité et faciliter le passage des véhicules d’intervention. Une première analyse montre que ce cas est plus compliqué qu’il n’y paraît.

Ce sont typiquement ces cas « non banals » qui posent des soucis dans le développement des véhicules autonomes. Un autre cas c’est passé il y a quelques jours avec une voies qui était barrée par des plots de chantiers. Un robotaxi est arrivé et a « bugué » à l’intersection. Arrêté en plein milieu du carrefour, il semblait ne pas savoir quoi faire. Pire, deux autres véhicules Cruise sont arrivés et se sont mis eux aussi à bégayer. Il a fallu l’intervention d’un opérateur pour reprendre le contrôle et dégager l’endroit. Ubuesque.

Un autre cas filmé par un conducteur est celui d’un robotaxi qui roule sur une rue à trois voies. Il change de file pour se retrouver sur la voie du milieu (tout en coupant la route NDLA) puis freine au milieu du carrefour en tournant à gauche alors que la voie du milieu ne lui permet pas. Le conducteur qui le suivait réussit à l’éviter. Mais là encore, cela fait mauvais genre pour des machines et ce, quand bien même des humains font la même erreur quotidiennement.

Cruise a connu des journées compliquées récemment. Le 12 août, les véhicules se sont mystérieusement mis en feux de détresse et immobilisés sur la chaussée. Révolte des machines ? Grève surprise ? Que nenni ! En fait, le réseau mobile était visiblement saturé par un festival dans le coin. Les véhicules ne pouvaient plus communiquer et se sont donc mis en sécurité. Les opérateurs ne pouvaient plus, à distance, reprendre le contrôle des véhicules.

GM Cruise a réponse à tout, mais…

Depuis 3 ans à San Francisco, Cruise (qui appartient à General Motors) est confronté régulièrement à des soucis. A chaque fois une analyse approfondie est menée pour améliorer le logiciel des robotos. A chaque fois ou presque, Cruise a une bonne raison et communique sur les incidents. Concernant la panne de réseau, c’est donc un festival qui a pris la bande passante et rendu les véhicules inopérants.

D’autres fois, ce sont des configurations temporaires des rues, des travaux, qui gênent l’évolution des voitures comme avec ce carrefour et ses plots de chantiers. D’autres constructeurs ont déjà connu des bugs avec des travaux. Quant à l’accident avec le camion de pompiers, la situation était, il est vrai, particulière. Le véhicule a bien entendu les sirènes, mais ne pouvait pas voir le véhicule avant qu’il ne soit dans l’intersection (ce sont des immeubles à ce niveau et des rues perpendiculaires). L’autre souci, c’est que le camion roulait à contre-sens pour pouvoir passer le feu rouge plus facilement.

Le robotaxi s’est donc retrouvé dans une situation compliquée. Et vous ? Vous pensez que vous auriez fait mieux ? Chaque année, des milliers d’accidents se produisent sur des erreurs humaines. Chaque année, des milliers de gens sont désorientés par des travaux, freinent en plein milieu d’un carrefour, sortent à la dernière minute, etc. Mais, comme il s’agit de robots, on s’attend forcément à la perfection et on ne conçoit pas le moindre bug.

Il faut dire que l’acceptation de ces véhicules autonomes est à ce prix. Pourtant, tous les jours nous empruntons des véhicules autonomes, ascenseur, métro, etc. Les plus poussés sont sans doute les avions qui volent 99% du temps en totale autonomie. Mais, il y a moins de plots de chantier en plein ciel, c’est vrai.

Tout récemment, un maire a fait peindre des lignes dans tous les sens dans son village pour faire ralentir les conducteurs. Imaginez un véhicule autonome qui arrive ici.

(6 commentaires)

  1. L’IA qui contrôle ces voitures n’a pas l’air super évoluée.
    Est-ce qu’on aurait fait mieux ? Me concernant, oui. Dès que j’entend une sirène quand je suis au volant, je regarde partout pour voir d’où ça vient. Si c’est sur la même voie que moi, j’utilise clignotants et warning pour communiquer et faire comprendre que j’ai vu le véhicule d’urgence, je regarde où je peux me garer si besoin.
    Faut pas oublier que les sirènes des camions de pompier américains sont très puissantes, difficile de ne pas les entendre et donc de se mettre en alerte.
    Y’a pas de micro sur leurs robots ?

  2. Bonjour, Peut-être que les informaticiens sont très jeunes et ont peu d’expérience de conduite ??
    Par ailleurs les Règles sont différentes suivant les pays donc il faut adapter.
    Pas la peine d’aller bien loin. En Allemagne ( RFA à l’époque des Années 60) dans les Carrefours, les véhicules tournant à Gauche, se croisent par l’AVANT alors qu’en France ondoit le faire en passant Derrière !!

  3. Dans le cas des travaux et du camion de pompier, c’est clairement un problème de communication. Pour ce genre de cas, il faut que les véhicules d’urgence puissent communiquer avec les véhicules autonomes autour d’eux, et que les villes communiquent leurs travaux aux gestionnaires de flottes de véhicules autonomes. Après, c’est sûr que si le réseau de communication sature à cause de toutes ces communications, ça risque d’être plus compliqué. Il faudrait peut-être qu’ils utilisent un autre réseau de communication que celui de nos téléphones? Ou alors qu’ils fonctionnent en réseau maillé pour que chaque véhicule soit à la fois émetteur et récepteur en plus du réseau 4G/5G? Après tout, n’importe quelle entreprise sérieuse a un lien internet de secours en cas de soucis sur le principal, pourquoi ça n’en serait pas de même pour un véhicule autonome.
    Ça va être drôle quand ce type de véhicules arriveront dans les zones blanches en tout cas.

  4. On ne laisse rien passer aux machines c’est vrai.
    Mais c’est que les promoteurs de ces technologies le font aussi avec des arguments d’amélioration de la sécurité. Au prétexte que la machine est plus fiable que l’homme. Pour le moment visiblement le but n’est pas atteint tout simplement. Il faut patienter car ces erreurs permettent d’améliorer le système.

  5. Quand il y aura de vraies intelligences artificielles, il y aura un apprentissage de l’erreur.
    Un logiciel se doit de balayer toutes les situations, même les plus improbables puisqu’il n’apprend pas.

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