Les idées de la Députée Givernet pour alléger le parc automobile

Dans son projet de loi, la Députée de la 3e circonscription de l’Ain, Olga Givernet (LREM), fait plusieurs propositions dont certaines ne sont pas dénuées d’intérêt. Parmi celles-ci, on trouve une autorisation pour les L7e d’emprunter les autoroutes urbaines et routes express. Ce 4e article de sa proposition a du sens car les L7e sont limités par la loi à 90 km/h. Ils ne seraient donc pas un souci pour le flot de circulation.

Lancé à titre expérimental pendant trois ans, cela pourrait par exemple permettre de favoriser ces L7e pour les déplacements quotidiens. En effet, dans beaucoup de métropoles hexagonales, le plus court et rapide chemin emprunte des voies express (« routes pour automobile ») et autoroutes urbaines où ces véhicules sont interdits de circuler. En les autorisant, on pourrait avoir plus de gens – mais aussi d’entreprises de logistique – qui utiliseraient alors ces véhicules qui pèsent 450 kg à vide pour les ceusses qui transportent des personnes (600 kg à vide pour le transport de marchandise).

Un tarif de péage en fonction du nombre de passagers ?

Le reste de cette proposition de loi est plus répressif et taxateur. En effet, Madame Givernet souhaiterait contraindre les entreprises à alléger leur flotte. Outre les entreprises avec une flotte de plus de 100 véhicules, les collectivités, mais aussi l’Etat dans son ensemble seraient concernés dès 20 véhicules dans une flotte de véhicules. Au renouvellement de chaque véhicule, des objectifs de baisse de poids seraient alors instaurés. Une sorte de quota de « véhicule léger ». En gros, si la proposition est adoptée, les véhicules thermiques de plus de 1600 kg seraient proscrits (1800 kg pour du PHEV et 1900 kg pour du VEB).

Quant à l’article 1, on vous laisse juge. La Députée souhaite « des tarifs de péages différenciés en fonction du nombre de personnes à bord d’un véhicule ». En clair, le tarif serait inversement proportionnel au nombre de personnes dans le véhicule. Bonne idée ? Séduisante sur le papier. En revanche, c’est oublier que le tarif est déjà proportionnel au nombre de passager, de fait. Un péage de 50 € seul, ou à deux, ne revient pas au même par personne (50 conte 25 €/pers).

Et ce genre de proposition ne serait évidemment pas en baissant le prix du péage pour les « covoitureurs » mais plus probablement en augmentant celui des personnes seules. Diminuer encore le prix du péage pour ceux qui roulent à plusieurs dans une voiture est, de fait, encourager un peu plus l’utilisation de la voiture plutôt que le train ou le bus. Un « effet rebond » bien connu de ceux qui s’intéresse au sujet.

Pour accéder à la proposition de loi n°2098, c’est par ici.

Notre avis, par leblogauto.com

La France est avec le Portugal, le seul pays en Europe à interdire de voies express les quadricycles lourds L7e. Pourtant, ils s’insèrent dans le flux de circulation sans problème. Reste un contre-argument de taille, et de poids. Lors d’un accrochage avec un véhicule M1 (une voiture donc) le L7e ne « fait pas le poids ». Mais, la députée répond qu’un cyclomoteur 125 cm3 non plus, ni une moto, et pourtant ils sont autorisés, eux.

Est-ce que cela suffirait à relancer un marché du L7e atone ? Ce n’est pas certain. En effet, le prix est un élément primordial et ces véhicules coûtent souvent plus cher qu’une voiture. Pour réellement les favoriser, il faudrait instaurer un bonus plus important que les 900 € auxquels ils ont droit.

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