Les débris de la Ferrari de Kerimov en vente sur e-bay

Si certains s’interrogent sur d’éventuelles possibilités de placement pour 2007, étant même prêts à décrocher la lune, d’autres n’hésitent pas une seconde.

Les débris de la Ferrari dans laquelle le député et milliardaire russe Suleyman Kerimov avait été grièvement blessé fin novembre à Nice ont été mis en vente sur internet (e-bay) dès lendemain de l’accident, avant que l’opération ne soit découverte et stoppée.

Quant au protagoniste de l’affaire, il s’avère être plus coriace que sa Ferrari. En effet, si le réservoir de la belle n’a pu résister aux trottoirs de la Riviera, notre homme réchappé miraculeusement de l’accident doit maintenant faire face aux bactéries de l’hôpital belge ou il est actuellement soigné. Les fonctions et propriétés de notre conducteur malchanceux ne sont peut-être pas tout à fait étrangères à ses mésaventures.

Proposées sur un site de vente aux enchères, les pièces de la voiture ne sont pas restées plus d’une journée sur le net en raison notamment des protestations d’un certain nombre d’internautes.

Selon le quotidien, le vendeur, un Niçois de 18 ans qui avait ramassé des bouts de la carcasse de la Ferrari noire accidentée près de son domicile, a préféré retirer sa petite annonce.

Chargée de l’enquête sur cet accident, la police judiciaire de Nice a été alertée de la vente aux enchères par un fonctionnaire de police amateur de Ferrari et tombé par hasard sur l’annonce. Grâce à l’adresse figurant sur le site, les enquêteurs sont entrés en contact avec le vendeur qui leur a remis les fragments de voiture en sa possession et n’a pas été poursuivi, a rapporté Nice-Matin.

Souleïman Kerimov, membre du parti nationaliste LDPR, patron de la compagnie pétrolière Nafta-Moskva et dont la fortune se chiffre à plus de 7 milliards de dollars selon le magazine Forbes, avait perdu le 25 novembre dernier le contrôle de sa Ferrari Enzo noire (dune valeur de quelque 500.000 euros) alors qu’il se trouvait à l’entrée ouest de la Promenade des Anglais à Nice. La Ferrari avait pris feu après avoir percuté un arbre et le député avait été brûlé sur 70% du corps. La PJ a privilégié la thèse d’un accident dû à un défaut de maîtrise du véhicule en raison d’une vitesse trop élevée et d’une route rendue très glissante par la pluie.

M. Kerimov, dans un état critique (brûlé à 70%), avait été transporté par hélicoptère à lhôpital de la Conception, à Marseille, alors que sa compagne, une célèbre présentatrice de télévision, très légèrement brûlée, avait pu regagner rapidement la Russie.

Par la suite, le malade avait été transféré à lhôpital militaire de Neder-over-Heembeek, en Belgique, spécialisé dans le traitement des grands-brûlés. Bien quencore hospitalisé, lentrepreneur a déjà repris le contrôle de ses affaires en Russie, a confié un proche de Kerimov. Le député se fait envoyer les documents nécessaires, selon cette source. Les nouveaux statuts de la compagnie Polimetall ont paru mercredi sous sa signature. « Kerimov est le seul actionnaire de cette compagnie, cest pourquoi personne dautre ne peut signer les documents de Polimetall », a-t-on souligné.

Le député milliardaire russe Souleïman Kerimov n’a pas été touché par une infection hospitalière, selon Geert Laire, le directeur général de l’hôpital militaire Reine Astrid. La bactérie (résistante aux traitements) qui provoque des infections dans le centre des brûlés de Neder-Over-Hembeek (qui se rattache à l’hôpital militaire de la base Reine Astrid à Bruxelles) s’est déclarée seulement dans le service des soins intensifs, a-t-il indiqué vendredi dernier, se refusant cependant à donner des détails sur l’état de santé de M. Kerimov. L’hôpital va éviter autant que faire se peut les nouvelles admissions, a expliqué le service public fédéral Défense dans un communiqué de presse. ments

M. Kerimov, né au Daguestan (république du nord du Caucase), est élu du parti ultranationaliste LDPR. Selon Forbes, sa fortune s’éléverait à 7,5 milliards de dollars, soit la 72e fortune de la planète. L’essentiel de son patrimoine provient d’actions du géant énergétique Gazprom et de la banque publique d’épargne Sberbank. Selon le quotidien Kommersant, il possède plus de 6% des actions de Sberbank et 4,5% de Gazprom (5 milliards de dollars). Kerimov serait ainsi lun des principaux actionnaires privés du monopole gazier : le seul acteur indépendant le devançant serait lallemand E.On détenant 6,43% du capital du groupe russe.

Il est également propriétaire de la compagnie pétrolière Nafta-Moskva. Et, selon le quotidien économique RBK Daily, il a acquis en 2005 pour 900 millions de dollars le deuxième producteur d’or et premier producteur d’argent de Russie, Polimetall qui détient une licence dexploitation dun des gisements dor et dargent les plus importants au monde : la Dukat Silver Mine.

Fin novembre, la mairie de Moscou a décidé de créer avec Nafta Co une compagnie en vue de gérer les actions de 20 hôtels moscovites, 51% du capital appartenant à la ville et 49% à l’investisseur. Nafta Co devait investir 2 milliards de dollars dans ce projet.

Limmobilier constitue la seconde direction de développement sensible des intérêts de KERIMOV : Au printemps 2005, Nafta Moskva était en effet devenu le principal actionnaire de la MostroyEkonombank, le partenaire principal des projets immobiliers du Gouvernement de Moscou. Les actifs immobiliers contrôlés par la banque se monteraient à $500 millions, de source indépendante. Fin juin 2005, KERIMOV est soupçonné davoir organisé une prise dassaut des locaux de la holding SPK Razvitie (Development) dans le centre de Moscou. La société immobilière, réputée forte dun chiffre daffaires annuel de $1,5 milliard, aurait attiré ses convoitises.

KERIMOV aurait lhabitude de méthodes musclées pour revendiquer les biens qui lintéressent. En février 2002, lentrepreneur Andrei ANDREYEV, 45 ans, ancien fonctionnaire de la police centrale de Moscou, affirme quil a été dépouillé de plusieurs sociétés par la menace et le chantage. On lui aurait notamment enlevé les compagnies dassurance Ingostrakh, la SAO Ingostrakh Rossya, lAvtobank, et le combinat métallurgique Orsko-Khalilski (NOSTA).

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