En cette fin des années 60, Alfa Romeo envisage de faire son entrée sur le marché américain. Le prototype créé par Bertone pour l’Exposition Universelle de Montréal doit donner naissance à un modèle capable de porter l’image de la marque.
Entre 1967 et 2014, il est aisé de faire un parallèle dans l’histoire d’Alfa Romeo. Pour donner corps à ses ambitions américaines, la marque italienne compte rehausser son image avec un coupé sportif. Le cahier des charges est assez clair : il faut montrer « la plus haute aspiration de l’homme en matière d’automobile »…
Au studio Bertone, c’est Marcello Gandini qui officie et qui donne naissance à un dessin intemporel qui porte indéniablement sa griffe au même titre que des Lamborghini Miura ou Espada. A la fois élancée et élégante, la Montreal n’a en réalité à l’époque pas de nom, mais conservera finalement le nom de son lieu de présentation lors de son lancement en 1971.
Le prototype reprend comme base le coupé Giulia Sprint Bertone, y compris le moteur 4 cylindres 1,6l à l’avant. La mise en production entraînera d’importants changements de proportions, qui conserveront néanmoins l’essentiel des lignes. En cause, l’adoption du V8 2,0l de la Tipo 33.
Un V8 né pour la compétition et qui conservera sur la Montréal sa lubrification à carter sec, tout en voyant sa cylindrée grimper à 2,6l. La puissance passe dans le même temps de 450 à 200 ch. L’alimentation est opérée par deux pompes à essence, l’injection est mécanique et l’allumage électronique. Les roues arrière sont entraînées via une boîte manuelle à 5 rapports fournie par ZF.
Les deux prototypes qui sont toujours propriété d’Alfa Romeo seront suivis de 3925 exemplaires de série de 1971 à 1977. La Montréal est aujourd’hui l’une des Alfa les plus prisées en collection.
Crédit photos : Bertone