Le WRC carburera aux carburants « durables » dès 2022

La Formule 1 devrait lui emboiter le pas en 2023. Le WRC va une nouvelle fois connaître une (r)évolution de sa règlementation en 2022 avec un passage à l’hybride. M-Sport travaille d’ailleurs actuellement sur un proto à base de Fiesta pour valider différentes données dont la sécurité. En effet, les arceaux-cages vont être modifiés pour protéger les batteries en plus des équipages.

Mais, aujourd’hui, c’est le carburant qui est en question. Dès l’an prochain donc, la FIA impose au rallye de fonctionner avec un mélange de carburants de synthèse (d’origine non fossile) et de biocarburants.

Un carburant déjà utilisé en sport motorisé

Pour le WRC, il y aura un seul fournisseur de carburant. C’est l’entreprise irlandaise P1 Racing Fuels qui se chargera d’approvisionner les équipes. L’objectif est de conserver les performances actuelles, tout en assurant un prix le plus proche possible (mais hélas supérieur) aux carburants utilisés, tout en réduisant nettement les émissions de CO2.

P1 Racing Fuel mélange un biocarburant de seconde génération, issu de bio-éthanol généré via la biomasse, avec un carburant de synthèse généra à partir de « E-méthanol ». Ce méthanol est une combinaison de bio-méthane (bio masse) et d’éléments chimiques issus de l’utilisation d’énergie renouvelable et de CO/CO2 piégés (industrie, etc.). Le carburant P1 est un assemblage de « bio-carburant » et de « e-carburant ».

Le WRC n’est pas le premier championnat à basculer vers les carburants de P1. On peut citer le Blancpain, l’ERC ou la WTCR. Mais, cela reste le premier championnat FIA mondial. Cette fourniture à la compétition devrait permettre d’améliorer encore et encore le processus de fabrication de ces carburants « renouvelables ». Tout bon pour nos voitures du quotidien.

Illustration : WRC (mis sur fond vert), FIA/WRC/P1

(11 commentaires)

  1. Pourquoi ne pas utiliser que de l’éthanol ? Il est dit « vert »
    Y a t’il d’autre intérêts a faire ce mélange?
    En tout c’est très bien, ainsi le sport mécanique peut rester digne de ce nom tout en ayant une image plus propre

    1. On pourrait utiliser un carburant à 85% d’éthanol.
      Mais, je pense qu’en faisant un « blend » (mélange) cela permet d’ajuster les caractéristiques du carburant, son RON, etc.
      Le 100% éthanol ne serait pas top pour un moteur haute performance (qui demande un soin particulier sur la lubrification, etc.).

      Par exemple, pour la catégorie R5 en rallye, P1 propose un carburant de RON 102, oxygéné à 3,69 % m/m.
      Alors que le carburant « extreme » est en RON 106 avec une oxygénation à plus de 7%.
      P1 développe des carburants en fonction du type de sport auto (ou moto) voulu.
      Le RX (rallycross) a par exemple un fuel légèrement différent bien qu’en RON 102. Il a plus d’azote, largement plus de plomb (inf à 5 mg/l pour le RX et inf à 0,1 mg/l pour le R5), etc.

      Ces différences vont venir du type de moteur utilisé (injection directe, cylindrées, régimes moteurs, etc.).
      Ce que font déjà les pétroliers « classiques » quand ils formulent un carburant de course.

      En plus, c’est très bon pour le carburant de tous les jours car on ne peut pas ne faire que de l’éthanol.
      Il faut forcément panacher sinon on aura un souci d’approvisionnement, ou un effet rebond (genre planter des champs entiers pour produire l’éthanol).

      1. Ici, c’est un mélange d’éthanol et de méthanol (ce dernier a été synthétisé à partir de gaz méthane). L’un et l’autre sont très corrosif pour la mécanique. Donc fonctionner en pur méthanol, pur éthanol, ou mélange des deux, ça ne change rien.

        En sport auto, depuis longtemps les Américains utilisaient du méthanol pur, pour son fort indice octane. Plus tard, « on » leur a demandé de fonctionner en éthanol, pour promouvoir ce carburant dans les stations.

        Entre temps, pour des raisons de sécurité et de spectacle, on a ajouté un peu d’essence : les flammes sont plus visibles

  2. Si on peut à l’avenir avoir un carburant quasi neutre en carbone et avec un indice d’octane de 105, l’avenir s’annonce sympa 🙂

  3. Un carburant durable était dans mon esprit un carburant qui dure.
    On fait le plein et quelques centaines de km plus loin … il y a toujours le plein ?

    1. En fait comme souvent le terme perd à la traduction…

      Sustainable…soutenable ? Durable ? Renouvelable ? J’avoue qu’aucun ne trouve grâce à mes yeux.

      1. Ne t’inquiètes pas,

        les anglophones comme les francophones, lorsqu’il s’agit d’embellir l’image d’un « produit », utilisent et fabriquent des mots qui n’ont pas de sens concret. Ou qui ne reflètent pas les réelles caractéristiques de leur « produits ».

        Si tu « perds » à la traduction , ce n’est guère gênant, puisqu’il n’y a finalement rien à perdre.

        Se creuser la tête est même parfois bénéfique ! ie: Le nombre de fois où on lit « design » dans des traductions françaises pour donner un sens esthétique, alors que l’original anglais évoqué simplement la conception purement technique.

        1. @Bizaro : pour design, je devrais être le premier à parler style plutôt que design mais le sens qu’a pris ce mot devrait selon moi aujourd’hui accepter la notion de style plutôt que de conception.

          Mais c’était une parenthèse et je comprends ta remarque.

  4. En fait sustainable a la notion d’une émission de CO2 acceptable pour la planète et l’environnement. Notion que ne transmet pas vraiment durable.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *