Le retour de Pescarolo sans Pescarolo
Associer Pescarolo et le Mans, ça fait rêver, mais soyons clairs tout de suite : hormis le nom, l’entité Pescarolo Sport actuelle n’a plus grand-chose à voir avec l’écurie historique d’Henri Pescarolo. Désormais propriété de Jocelyn Pedrono, Pescarolo Sport avait confirmé en décembre dernier l’objectif de revenir en WEC et donc aux 24 Heures du Mans en 2024. A cette époque, la structure française avait entamé des discussions avec deux constructeurs impliqués dans le projet de la nouvelle catégorie reine du Championnat du Monde d’Endurance. Désormais, un peu plus de deux mois après l’annonce, la structure française a confirmé un accord avec Peugeot pour engager au moins une Peugeot 9X8, qui a fait ses débuts l’an passé.
Pour le moment, l’accord porte sur l’engagement d’une seule Hypercar en piste, mais l’option d’engager deux protos est toujours sur la table. Rien n’est encore fait et tout sera une question de budget évidemment. Pescarolo Sport assure avoir entamé des négociations importantes avec des partenaires majeurs en vue de financer la saison. Porsche, qui a signé un accord similaire avec Proton Racing, avait demandé aux autres constructeurs LMH et LMDh d’ouvrir la porte à la fourniture de leurs prototypes aux « équipes clientes » obtenant une réponse positive de Peugeot, comme en témoignent les propos d’un porte-parole de la marque : « Pescarolo Sport nous a contacté un quelques mois auparavant. Après plusieurs discussions, nous avons décidé de monter un projet pour entrer en WEC avec la Peugeot 9X8. Nous sommes fiers que Pescarolo Sport ait choisi notre hypercar ».
Le communiqué de l’équipe Pescarolo Sport annonce en même temps l’arrivée de Jérôme Rivière, qui fut l’un des acteurs de la reprise de Pescarolo Sport en 2010 lors de sa liquidation judiciaire, ainsi que celle de Bruce Jouanny à la tête du développement sportif de la structure. L’ancien pilote français a déjà couru avec Pescarolo aux 24 Heures du Mans. C’était en 2009, une édition où l’équipe a terminé en huitième position au classement général. Il avait auparavant été protagoniste de la très classique Sarthe avec le projet proposé par Courage Compétition en LMP1 et avec la formation espagnole Saulnier Racing, en l’occurrence en LMP2.
De quoi garnir les grilles
La formule compétition-client devrait garantir des plateaux conséquents en Hypercar et pérenniser la catégorie. La classe LMP1 Hybride avait souffert de ses budgets pharaoniques et de sa totale dépendance aux équipes usine. Il a suffi qu’un constructeur ou deux plient bagages, comme ce fut le cas avec Porsche et Audi, et le LMP1 a vivoté plusieurs saisons durant. La compétition-client, c’est même la philosophie, que ce soit Ford dans les années 60 avec la GT40 ou dans les années 80, au temps du Groupe C, les équipes clientes étaient légion, surtout celles qui engageaient des Porsche 956 et 962C.
Le défi de ce Pescarolo Sport nouvelle version sera de taille. Outre le financement, on parle d’une structure à créer de A à Z et qui n’a pas d’expérience, ne serait-ce en LMP2, ces dernières saisons pour s’aguerrir. Ce n’est pas le même scénario que pour la 908 HDI qui avait été engagée par Oreca. Le support technique de Peugeot Sport ne sera pas de trop.
Y aura pas de structure à créer, car la voiture sera engagé par Peugeot directement, mais sous les couleurs et avec les pilotes Pescarolo