Le jour où la F1 passera à la couleur

On vous l’a annoncé vendredi, Lewis Hamilton sera pilote de F1 chez McLaren en 2007. Il mérite largement sa titularisation. Néanmoins, même si les amateurs du politiquement correct ne savent pas trop comment le dire, il sera le premier black à courir en F1.

De Wendell Scott (premier black à remporter une course de Nascar), à Simon Jean-Joseph, les blacks sont extrêmment rares en sport automobile, où 90% des pilotes sont de type européen. On ne peut que regretter cela. Au temps des colonies, il était même interdit aux « indigènes » de participer aux courses se déroulant sur leur territoire.

Il faut tourner la page. Evidemment, il ne faudrait pas qu’il y ait des quotas ou qu’un Baumgartner black se retrouve en F1 uniquement à cause de sa couleur de peau.

Petit historique des blacks ayant tenté leur chance en monoplace.

A ma connaissance, l’Américain Willy T Ribbs fut le premier black à accéder à la monoplace. Exilé en Grande bretagne, il s’est imposé face à Mansell en Formule Ford. De retour aux Etats-Unis, il court en Trans-Am, où il devient un spécialiste de la discipline. On le voit également en IMSA et à bord d’une Brabham, le temps d’un test.

En 1991, ayant tout gagné en Trans-Am, il tente sa chance en Indycar. Bill Cosby monte une écurie pour lui et les médias célèbrent le premier Afro-américain qui disputent les 500 miles d’Indianapolis. Après 3 saisons sans résultat, il retourne en Trans-Am.

En 1997, l’IRL, en mal de star, lui offre un volant pour une course. Mais à 40 ans, il n’a plus la motivation et ne disputera pas de 2e course. On le voit ensuite en Nascar Truck.

Ayant désormais raccroché son casque, il s’essaye au tir sportif.

Autant Ribbs était essentiellement un coup médiatique, autant le Danois Jason Watt du se battre pour monter en grade. Tout commence bien: vainqueur du Formula Ford Festival 1994, les patrons d’écuries de F1 le suivent avec attention. Il court ensuite en DTM, où il rivalise d’emblée avec les stars. En 1997, le DTM étant K.O., il court en F3000. Une banque danoise, Den Bla Avis, pousse Super Nova à créer une écurie soeur pour lui. Si Watts y accroche des victoires, il n’est pas assez régulier pour remporter le titre. Du coup, il voit ses équipiers Zonta et Montoya partir en F1, alors qu’il doit redoubler.

En 1999, le prince Malik, un Nigérian, devient co-actionnaire d’Arrows et promet un test à Watt, afin qu’il y ait un black en F1. Hélas, ce sera l’une de ses nombreuses promesses non-tenues. Cette année-là, Heidfeld effectue un cavalier seul en F3000. Son dauphin à mi-saison, Rodriguez, se tue en CART. Watt dépassa l’infortuné au classement et devient vice-champion. Pour fêter cela, il effectue une séance photo pour un magazine danois, où il roule à moto. Il se crashe avec et devient hémiplégique. Très courageux, Watt revient 6 mois plus tard, en tourisme et en ELMS, grâce à un kit à adapter sur sa voiture de course.

Comme beaucoup d’autres pilotes, l’Anglais Lewis Hamilton débute en kart dès l’école primaire. Il y gagne tout et se fait remarquer par Ron Dennis, le patron de McLaren.

En automobile, il continue sur sa lancée et devient champion britannique de Formule Renault (2003), puis de F3 Euroseries (2005.) Dans la foulée, ART lui offre un baquet en GP2 pour 2006, où il doit succéder à Rosberg. Malgré la pression, en l’espace d’une saison, Hamilton lance une OPA sur la discipline, multipliant les coups d’éclat.

Titré dans l’avant-dernier meeting, Hamilton est logiquement surveillé de près par McLaren, où il aterrit finalement comme équipier d’Alonso. Va t’il provoquer des vocations?

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