Le haut de gamme tricolore: le mythe de Sisyphe: III: CITROEN et la CX.

Si les offensives RENAULT et PEUGEOT ont été déclenchées avec des V6 en 1975, la relève CITROEN avait débuté dès le 28 août 1974. Son nom, la CX. C’est une vraie fille des chevrons, avec l’hydropneumatique, la direction à rappel asservi, le volant monobranche.

En fait, la CX avait au départ pour mission de s’intercaler entre sa majesté déclinante DS et la toute fraiche GS. De fait, les premières moutures de la dernière production du Quai de Javel étaient motorisées avec les propulseurs 2 000 et 2 200 cm3 de la D »spéciale » et de la D »supercinq ». Mais, l’année d’après, force est de constater que la DS a fait son temps. La CX se trouve propulsée au premier rang…   

Tout s’enchaîne bien pour la CX. En 1975, elle est élue voiture de l’année et voit ses degrés de finition se multiplier. Sur ce plan trône la « Prestige« , destinée à verrouiller le marché des véhicules administratifs que veut s’approprier la 604 suite au retrait progressif des DS. La « Prestige », en sus de sa présentation, bénéficie d’une mécanique de 2 347 cm3.

1976, l’innovation se poursuit avec un break et, surtout, un diesel. Bien avant tout le monde, CITROEN se lance dans cette motorisation dont les utilitaires ont alors seulement l’exclusivité. CITROEN a le nez creux, mais sa situation est précaire. L’actionnaire Michelin veut se désengager, l’ombre de FIAT grandit avant que PEUGEOT ne rafle la mise et fonde le groupe PSA.

En mai 1977 apparaît la sympathique 2 400  GTI qui va s’imposer comme une des meilleures grandes routières françaises. Dans la bataille d’affichage, la CX remporte la palme à l’Elysée qui passe commande du modèle, aux dépens, toujours, de la 604. Le diesel poursuit sa route et passe de 2 200 à 2 500 cm3. La gamme 1980 voit l’adoption du 2 litres de la R.20 dans les versions « Athena » et « Reflex« . Une certaine stabilité nous amène en 1983 où déboule la CX 25 RD Turbo. Ce mazout de 95 ch permet d’atteindre 180 km/h pour une consommation donnée pour 6 litres au 100 km/h.

L’essence doit reprendre le large ce qui est fait en 1985 avec la GTI Turbo. 168 ch, 220 km/h. Elle se bonifiera encore l’année d’après alors que, dans le même temps, on lui alourdit ses formes et on lui retire son tableau de bord typique à instrumentations genre « pèse personnnes ». La sémantique « Turbo 2 » est aussi déclinée en 1987 pour le diesel qui, avec ses 120 ch et ses 195 km/h est la berline mazoutée la plus véloce. C’est le dernier soubresaut avant une retraite bien méritée en 1989. Le break, baptisé « Evasion » poursuivra, quant à lui, son bonhomme de chemin jusqu’en 1991. 

La CITROEN CX a été produite à plus de 1 million d’exemplaires. Si on compare ce chiffre avec celui de la R.30 (près de 160 000) ou de la 604 (à peine 153 000), il est clair qu’elle a connu une carrière plus qu’honorable. Le style OPRON, inspiré de la BMC 1800 versus Pininfarina, a fait mouche, une fois de plus, et a su résister aux assauts du temps. Si elle n’a pas inquièté les autres marques étrangères qui faisaient leur nid douillet dans le haut de gamme, elle peut néanmoins se targuer d’une existence bien remplie dans un style bien à elle. Une vraie CITROEN quoi…   

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