En 1975, la succession de la DS est ouverte, en même temps que le marché du haut de gamme connaît une implantation germanique de plus en plus ostentatoire. RENAULT réagit et lance sa R.30. Pour PEUGEOT, l’offensive aura pour nom 604.
La 604 est équipée du V6 étudié en collaboration avec RENAULT et VOLVO. Déjà en place dans le coupé 504, il s’installe dans la grande berline qui dévoile ses préliminaires au salon de GENEVE 1975, pendant que RENAULT lance officiellement sa R.30. En fait de lancement officiel, celui-ci aura lieu au salon de PARIS d’Octobre 1975. Force est de constater que PEUGEOT s’est décidé à jouer sur un registre différent du losange…
La 604 est la première berline à moteur 6 cylindres construite par PEUGEOT depuis la lointaine 601 de 1935. Sa carrosserie, étudiée par Pininfarina en liaison avec le bureau d’études de PEUGEOT joue la carte du classicisme avec son concept trois volumes. Côté transmission, pas de risques non plus: la 604 est une propulsion. L’ensemble prend exactement le contre-pied de la R.30. Reste que ses freins à disques, ventilés à l’avant, ses quatre roues indépendantes (déjà en vigueur sur la 504) et sa direction assistée à crémaillère témoignent d’un évident souci de modernisme.
La 604 est plus puissante que sa cousine RENAULT. Elle s’affiche en mode « SL » pour « Super Luxe ». Mais des fautes de finition sont relevées qui poussent le Lion à sortir, en 1977, la « Ti ». Elle répond à la CITROEN qui a sorti sa CX GTI. En 1979, la version diesel à base de mécanique 504 apparaît. Un turbo Garett se charge de lui donner un peu plus de vigueur. Un an plus tard, la « STi » se veut encore plus aboutie pour relancer des ventes timides. Mais cela ne suffit pas.
1981-1982, c’est le grand ménage. La « SL » disparaît puis la « Ti » suit. Seules, la « Sti » et la « SRD Turbo » demeurent. 1984, c’est la dernière charge avec l’arrivée d’une puissante « GTI » équipée d’un V6 de 2849 cm3 contre 2664 précédemment. Elle dispose en série d’un pont arrière autobloquant, dispositif auquel les concurrentes de la 604 n’ont droit qu’en option. Mais le modéle ne prend pas et subit, en sus, l’arrivée de la 25, remplaçante, chez RENAULT, de la 30. En 1985, la messe est dite. La 604, toute attachante qu’elle ait été, n’a pas réussi à marcher sur les plates-bandes d’une concurrence d’Outre-Rhin qui, entre-temps, a fait du créneau du haut de gamme, sa place forte.