Le gouvernement encadre le retour aux 90 km/h sur certaines routes

Cette circulaire, en date du 15 janvier, intervient après la promulgation fin décembre de la Loi d’orientation des mobilités (LOM) qui permet, à la demande de présidents de conseils départementaux, de déroger localement à la limitation de 80 km/h sur les routes secondaires à deux sens sans séparateur central, adoptée en 2018.

Avant même l’adoption de la LOM, au moins 25 départements avaient annoncé leur intention de repasser à 90 km/h une partie des routes qu’ils gèrent, selon un recensement réalisé par l’AFP.

A chaque fois qu’ils envisagent un retour aux 90 km/h, les départements doivent solliciter un avis consultatif de la Commission départementale de sécurité routière (CDSR, composée de représentants de l’Etat, des élus locaux et d’associations) présidée par le préfet.

La circulaire précise les conditions dans lesquelles les représentants de l’Etat au sein de la CDSR pourront approuver les dérogations sur « chaque section de voie » proposée.

Estimant que les tronçons de route concernés doivent faire « au moins 10 km », elle demande aux préfets de « donner un avis systématiquement défavorable » sur les tronçons où il y a « des arrêts de transports en commun », de la circulation d’engins agricoles et de riverains, ou « traversés de chemins de grande randonnée ou de véloroutes » (pistes cyclables de moyenne ou longue distance).

Ces conditions faisaient partie des recommandations publiées en juin dernier par le comité des experts du Conseil national de sécurité routière (CNSR). Bien que purement indicatifs, ces « éléments » cristallisent les craintes. Certains présidents de conseils départementaux (Alpes-Maritimes, Yvelines, Territoire-de-Belfort…) qui envisageaient des dérogations disent avoir renoncé en les voyant.

Les élus qui souhaitent revenir aux 90 km/h devront par ailleurs transmettre au préfet un « projet d’arrêté motivé » et « basé sur une étude d’accidentalité » (fréquence des accidents) du tronçon concerné, est-il précisé dans la circulaire.

« Ce n’est pas une contrainte juridique. Ce sont des recommandations pour expliquer dans quelles conditions repasser à 90 km/h ne présente pas un risque majeur », avait relativisé en décembre le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe.

« Les départements peuvent passer outre. Mais c’est aussi une décision politique vis-à-vis du gouvernement », note de son côté une source proche du dossier.

Repasser à 90 km/h, « ce sont des décisions qui sont lourdes et qu’il faut assumer en conscience », avait prévenu Edouard Philippe en janvier 2019, en annonçant des chiffres « historiques » à la baisse pour la mortalité routière (3.488 tués en 2018) après six mois de 80 km/h.

Le texte rappelle également que les gestionnaires des voiries concernées (conseils départementaux, mairies parfois) devront financer et installer eux-mêmes les nouveaux panneaux signalant le relèvement à 90 km/h au début de chaque section et après chaque intersection, ainsi que, à la fin du tronçon, ceux qui indiquent la nouvelle vitesse maximale. Sans cette signalisation, la vitesse maximale ne sera pas relevée, est-il souligné dans la circulaire.

L’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h en juillet 2018 avait déclenché une fronde d’automobilistes, de motards et d’élus contre l’Etat. Et a été l’un des détonateurs de la crise des « gilets jaunes » qui a éclaté quelques mois plus tard.

Par AFP

(13 commentaires)

  1. Ce GVT veut avoir le dernier mot sur tout . Pire il ratisse plus large toujours. Le 80 est inclus dans le plan des radars pour la recette des amendes . Il faut que ça fonctionne pour le quota à ponctionner. Avec les nouveaux dispositifs plus les miniatures qui vont se déployer + les véhicules avec matériel embarqués, la recette doit être assurés . Les bais.s si nombreux ne pourront même pas se comptabiliser. A chaque fois les chiffres balancés sur les ondes sont erronés.
    Dans les conseils départementaux, on a des pantins menacés de suppressions des subventions d’Etat s’ils n’obéissent pas.

  2. Si ce gvt avait été intelligent, il aurait pu renverser sa connerie sans perdre la face et inciter à l’amélioration du réseau. En résumé, plutôt que de mettre des contraintes excluant plus de 90% du réseau, la faire à l’espagnole.

    100km/h pour les routes à double sens avec BAU, 80km/h pour le reste.

    Déjà la règle aurait été très lisible, mais en prime les régions qui voulaient regagner en efficacité de transport routier savaient ce qu’il leur restait à faire: Faire évoluer leur réseau 1×1 voies dans le bon sens et a un tarif très abordable comparé à un passage 2×2 voies (seule solution actuelle pour remonter les vitesses).

    Mais la « pensée complexe » s’appelant en bon français de la « connerie », il faudra attendre d’avoir viré cette clique de crétins congénitaux.

  3. Si c’est pour rendre le retour à 90 km/h pratiquement impossible vu les contraintes (administratives, géographiques, budgétaires… )… autant ne pas laisser la possibilité de le faire et dire les choses clairement.
    Encore un énième effet d’annonce politique opportuniste…

  4. Vous etes tous bien mauvaise langue quand meme, le 80 km/h ca permet quand meme de textoter dans de meilleures conditions maintenant.

  5. L expérimentation du 80 ne doit pas durer 2 ans et finir cette annee ?

    Des routes nationales de 10 bornes sans carrefours ni villages ça existe chez nous ?

    1. J’avais lu aussi que c’était des tronçons sans carrefour, mais dans l’article il est dit que les panneaux après chaque intersection et indiquant la nouvelle limitation serait à la charge du département ou de la commune. ça se contredit un peu là.

      Juste une précision par contre, tu parles des routes nationales, elles sont gérées par l’Etat celles là, elles resteront à 80, ce ne sont que les plus petites routes gérées par les départements ou les communes qui sont concernées.

  6. Et c’est pourris vous font croire à la TV que ca va encore couter une fortune , on y voit un agent en train de couler une petite dalle en béton pour un panneau bla bla bla …. Nous prend pas pour des cons Jean Louis , il y a 4 vis a reboulonner derriere le panneau et il suffi de remettre ceux que vous avez sorti en juillet 2018 ….

    1. Eh non 😉

      En effet, le 90 était la norme par défaut (donc quand pas de panneau ou « fin de XX », c’était le 90).
      Là, le 80 est la norme et donc il faut indiquer quand c’est à 90. Il faut donc 4 à 5 fois plus de panneaux que ce qui a été changé pour le passage au 80.
      Les absences de panneau n’ont rien coûtées au passage 90 > 80.

    2. C’est pas eux qui payent, ils ne vont pas s’amuser à mettre de l’occasion, sans parler du faite qu’ils sont surement moins réfléchissant puisque usé par les intempéries, voir même déjà jetés.

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