Le G8 hybride, suite

Lorsqu’il y a quelques jours Toyota et Mitsubishi avaient annoncé leur intention de motoriser le G8 du mois prochain à Hokkaido, on se doutait bien que les autres constructeurs n’allaient pas en rester là, et la confirmation est arrivée aujourd’hui. Honda va contribuer à hauteur de 9 Civic hybrides pour les officiels, et apporter une FCX Clarity qui sera mise à la disposition des media pour des essais routiers. Nissan, qui n’a pas d’hybride dans sa gamme japonaise (hormis, de façon indirecte, des camions), présentera un… diesel.

Si la chose nous apparaît comme un non-événement complet, il n’en est pas de même au Japon où moins de 1% des véhicules particuliers carburent au gazole, d’autant plus que le X-Trail en question va être commercialisé sur le marché japonais en septembre prochain. Il s’agit, c’est marqué dessus en gros, d’un diesel « propre« , qui répond aux normes d’émissions qui entreront en vigueur en octobre 2009 au Japon. Il s’agit apparemment d’une variation du 2l dCi (MR9) Renault avec le filtre à particule (DPF au Japon) et un piège à NOx. Nissan devra insister lourdement sur ce point pour convaincre des Japonais pour qui le diesel a une très mauvaise image.

Le Japon redécouvrant les vertus du diesel de dernière génération alors que l’Europe s’ouvre aux bienfaits des hybrides essence, c’est pour le moins intéressant.

Source: Honda et Nissan

Lire également:

Le G8 tout hybride

Nissan X-Trail Clean Diesel

Honda FCX Clarity

(14 commentaires)

  1. « Au vue des polémiques actuelles sur lusage des agro-carburants (lEthanol notamment), on peut sinterroger sur la motivation écologique… »

    Tout est dit dans la phrase : la remise en cause du carburant éthanol est une POLEMIQUE stupide et ridicule.
    Quant à ceux qui s’imaginent que c’est à cause de ca que le prix des pates augmente, je pense qu’on ne peux plus rien faire pour eux…

  2. AHHHH MERCI PIERRE!!! ENFIN QQN QUI A DU BON SENS! 🙂 Surtout en parlant de la Suisse: ici la TOTALITE du BioEthanol provient UNIQUEMENT de déchets de bois provenant de Suisse……. alors je vois pas comment on prive les gens de bouffe, ni comment on augmente le prix des pâtes!!! 😉

  3. « un modèle de citoyenneté automobile » : pitié, laissez cette phraséologie pathétique aux communiqués de la Fondation Hulot ou aux Verts.

  4. « Escalade à/de lEthanol »: j’aime bien ce titre 😀
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    Sinon, pour Gio: La Suisse peut effectivement avoir une volonté de séparer alimentation et carburants, notamment avec leur production d’Ethanol venant quasi exclusivement de forêts suisses gérées « durablement » … mais ce n’est pas le cas pour tous les pays.
    En premier lieu, pour les USA qui utilisent pas mal de maïs pour faire de l’Ethanol.
    Maïs qui est par exemple rentable d’acheter au Mexique, à 10 fois le prix que les Mexicains mettaient pour manger …
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    Sinon, tu as raison de dire que la polémique est ridicule: elle ne vient pas du carburant lui-même mais de la façon de le produire.

  5. @Gio & Vincent P.:
    en effet! la polémique vient de la façon de produire, mais il ne faut pas tuer la technologie sous pretexte qu’elle est insoutenable: Je suis d’accord que le BioEthanol de première génération c’est un peu de la merde, mais pour passer à celui de seconde (voire même de troisième) génération il faut des investissements!
    Or, ces investissements on les trouve en vendant la technologie pas encore totalement parfaite et en réinvestissant l’argent gagné ainsi dans cette même technologie dans le but de la développer…
    … et c’est faisable: La preuve, la Suisse le fait! alors c’est applicable partout! mais si on tue les premiers investissements (comme on a tendance à le faire maintenant), il est alors CERTAIN que la technologie n’aura pas les moyens de se développer…

    C’est un peu comme tuer un bébé car il ne sait pas encore courir, alors qu’il apprend tout juste à marcher…… Illogique!!!!

  6. Pas de polémique en ce qui concerne en tout cas ce dinosaure de l’industrie de l’amérique décadente qu’est ce SUV (Super Ultra Vorace): quelque soit le carburant utilisé, il doit disparaitre!

  7. pour moi faire du carburant avec de la nourriture cela reste inadmissible, même si la hausse des prix sur les produits alimentaires, n’est pas forcement du qu’à la demande mondiale, mais aussi à la spéculation, (lire le dernier magazine « Marianne » sur ce sujet) malgré tout ce sont des épis de maïs ou des céréales en moins, qui participeront pas à l’amélioration de la condition humaine,

  8. L’éthanol de 2eme génération n’a rien à voir avec l’éthanol dite de première génération. La maitrise de la fabrication de l’éthanol I ne fait pas de soi un expert es fabrication de l’éthanol II
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    La fabrication de l’éthanol I se fait à partir de la fermenttion du sucre, un sucre « particulier » qui contient 6 atomes de carbone dans sa formule chimique. CETTE fermentation est due à un enzyme qui est SPECIALISE pour ce sucre à 6 atomes de carbone.
    Fabrication à partir de la canne à sucre, de la betterave, du raisin, tout ce qui est sucré
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    Dans le cas de la fabrication à partir du blé et maïs, ça passe d’abord par la décomposition de l’amidon par un autre enzyme qui transforme l’amidon en sucre (vous aurez deviné, à 6 atomes de carbone). On rejoint alors le processus précédent.
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    Remarque: tous les alcools forts, supérieurs à 16-17 degrés comme le whisky, sont tous obtenus avec une distilation pour concentrer le teneur en alcool. C’est parce que l’alcool est un produit qui est toxique pour les enzymes qui transforme le sucre en alcool. Vers 16-17 degrés, ces enzymes sont neutralysés et la réaction s’arrête, même s’il y reste encore des tonnes de sucre dans le jus. On verra plus tard l’importance de ce détail.
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    Et pour l’éthanol II?
    On le fabrique à partir de la cellulose, presque comme l’amidon. Sauf que la cellulose n’est pas accessible. Elle est entourée d’une « gaine protectrice » très très résistante. Il faut d’abord broyer les végétaux, puis de les attaquer par l’acide pour dégommer cette gaine blindage. Puis rincer pour retirer cet acide. Ensuite, il faut utiliser des enzymes pour transformer la cellulose en SUCRES. J’ai bien mis sucreS au pluriel, parce qu’il y a des sucres à 5 atomes de carbone, d’autres à 4 atomes de carbone. Et bien entendu, comme rien n’est universel, il y a des enzymes SPECIALISES pour transformer le sucre à 5C en éthanol, et il y a d’autres enzymes spécialisés pour le sucre à 4C. Pour le moment, on ne maitrise pas ces enzymes comme on maitrise l’enzyme 6C
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    Là où l’enzyme 6C se sature à 16-17°, les enzymes 5C et 4C se saturent beaucoup plus tôt, même pas 5° si je me souviens bien. Ça veut dire qu’il faut distiller le jus pour retirer ces 5% d’éthanol pour que la transformation puisse recommencer (après avoir de nouveau ensemencé en enzyme!!!), puis recommencer l’opération plus tard, et encore, et encore, et encore… Et à chaque fois, il faut dépenser de l’énergie pour la distillation (on peut atténuer la dépense énergétique en utilisant des alambics double flux, comme les VMC).
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    Et pour couronner le tout, les enzymes 6C sont largement bien plus actifs pour tranformer le sucre 6C en éthanol que leur cousins 5C ou 4C.
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    Conclusions à retenir.
    -il est largement plus rentable de fabriquer de l’éthanol I que de l’éthnol II, par rapport aux moyens à mettre en oeuvre, technique, énergétique et temps (qui est de l’argent!!!)
    -pour un producteur d’éthanol, avoir une expérience en éthanol I ne l’aidera en rien pour produire de l’éthanol II
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    Le seul qui a besoin d’une expérience en éthanol est…le motoriste. Mais pour lui, ça ne change rien que ce soit de l’éthanol dite de 1ere géénration ou dite de 2eme génération. Pour lui, c’est la même chose: CH3-CH2-OH

  9. @ wizz

    Et alors quelle est ton opinion par rapport à la polémique sur la production d’éthanol I ?
    N’est ce pas exagéré de reprocher aux « biocarburants » d’être la cause de la hausse des prix de certaines matières premières ?
    N’est ce pas dommage de se priver de ce carburant qui ne remplacera jamais a 100% le pétrole (il faudrait 3 planètes) mais peux remplacer avantageusement (réduction CO2 sur l’ensemble de la chaine), un peu, les carburants classiques …?

  10. « Nest ce pas dommage de se priver de ce carburant qui ne remplacera jamais a 100% le pétrole (il faudrait 3 planètes) mais peux remplacer avantageusement (réduction CO2 sur lensemble de la chaine), un peu, les carburants classiques ? »

    Faites un bilan énergétique complet : demandez-vous quelle énergie a été investie pour DISTILLER les mouts de fermentation par kWh d’éthanol produit… vous allez vite vous rendre compte que sans le subventionnement étatique, le coût global de la chaîne (de la culture au réservoir), avec un rendement de 10% inférieur à un carburant issu du pétrole, est totalement intenable.
    Et la question n’est pas générationnelle. Les AGRO-éthanols de seconde ou troisième génération ne changent que de matière première, pas de procédé de distillation…

  11. « Et alors quelle est ton opinion par rapport à la polémique sur la production déthanol I ?
    Nest ce pas exagéré de reprocher aux biocarburants dêtre la cause de la hausse des prix de certaines matières premières ? »
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    Je suppose que tu parles de la nourriture.
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    Alors c’est oui…et non, ou plutôt partiellement et partiellement.
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    Pendant des années, nous pays occidentaux, avons produit plus que nécéssaire, et subventionné plus que raisonnable. De cette manière, nos céréales ont pu inonder le marché international et mettre à la paille les petits paysans des pays pauvres. Ça coutait moins cher pour un Sénégalais à Dakar d’acheter du riz américain que du riz africain. Ils dépendent de nos céréales pour vivre.
    Mais aujourd’hui, nous n’exportons moins de céréales (du moins plus au même prix), et que ces pays n’ont plus de paysans, alors ils crèvent de faim.
    Et pour les pays qui ont encore une agriculture, il leur est plus rentable de nous vendre leur céréales plutot que de le vendre sur le marché alimentaire de leur pays. Donc leur population crève de faim.
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    Maintenant, supposons qu’il n’y a pas de « biocarburant », le prix des céréales aurait quand même augmenté. C’est dû à notre méthode d’agriculture.
    Il faut des moyens mécaniques comme tracteurs, moissonneuses batteuses, etc…donc du gasoil.
    Il faut des engrais, qui a nécéssité beaucoup de pétrole pour leur fabrication
    Il faut irriguer, donc des pompes qui ne sont pas toutes électrifiées, donc besoin de gasoil. Et pour les pompes qui sont électrifiées, la majorité des centrales électriques dans le monde sont de type thermique, donc dépendant du cours du pétrole
    Bref. Si le prix du pétrole augmente, alors le prix des céréales augmente aussi. Ce serait insignifiant pour nous qui gagnons 2000/mois, mais ça ne l’est pas pour un africain qui gagne 100/mois.
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    Avec le paramètre « biocarburant », alors l’augmentation du prix des céréales devient explosive.
    Le baril de brut coute 130$, pour 159 litres. Soit presque 1$ par litre de pétrole brut.
    Donc en tenant compte du cout du supertanker, du transport, de la raffinerie, on pourrait dire que le litre du super coute 1$
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    http://www.fao.org/docrep/004/w3219f/w3219f09.htm
    On voit que dans les années 90, le prix du maïs coutait au maximum 200$ la tonne. Et l’année dernière, on avait vu des articles qui disaient qu’un plein d’un gros 4×4 (soit grosso modo 100 litres) représentait 200kg de maïs, on peut alors dire qu’avec 1 tonne de maïs, on peut fabriquer 500 litres d’éthanol, soit 0.40$ de matière première (céréale). Et en tenant compte du cout de l’énergie pour fabriquer de l’éthanol, du cout du process, de la différence en teneur énergétique moindre de l’éthanol, on pourrait dire que l’équivalent de 1 litre d’essence en éthanol couterait un peu plus cher que 1$. Mais comme l’essence est plus ou moins taxé, et que l’éthanol est archi subventionné, alors l’éthanol coute moins cher que l’équivalent en essence. Et avec cette différence, le producteur d’éthanol se dit que même avec un maïs à 300$ la tonne, il pourra toujours vendre son éthanol moins cher que l’équivalent en essence, donc il aura des clients. Il va alors proposer d’acheter aux paysans le maïs à 300$, ce qui aura pour conséquence d’inciter tout paysan, occidental ou du tier monde, à vendre son maïs à ce producteur d’éthanol qui lui achetera 300$ au lieu de vendre en tant que nourriture à 200$.
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    Oui, le « biocarburant » fait monter partiellement le prix des céréales (l’autre moitié étant due à l’augmentation du prix du pétrole donc de l’engrais, etc…). Et donc indirectement, ça fait augmenter les autres nourritures qui n’ont rien à voir ou peu à voir avec ces céréales.
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    Par exemple, s’il est plus rentable de semer du maïs, alors on rasera des plantations de banane ou y semer du maïs. Il y aura mois de plantations de banane, qui aura pour conséquence moins de banane à vendre, donc son prix va augmenter. Et pourtant, on ne fabrique pas d’éthanol (carburant) avec la banane.
    L’autre exemple est que nos animaux d’élevage sont nourris aux céréales. Et donc si le prix des céréales augmente, alors le prix du poulet augmentera aussi. Et pourtant, on ne fabrique pas non plus de l’éthanol avec des poulets…

  12. Il est clair que tous les politiciens verreux ou non de ce bas-monde n’ont pas tous les mêmes bonnes idées qu’ici en Helvétie !

    P.S.: Un version hybride de l’Escalade est préférable…

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