Une question de survie
C’est un signe des temps. Avec la révolution de l’électromobilité, les nouvelles règlementations drastiques sur les émissions et leurs coûts induits par ces évolutions, les temps deviennent bien plus compliqués pour les petits constructeurs qui se cantonnent à de petites séries. Grâce à son ouverture sur le marché américain au début des années 2000, Alpina écoule entre 1500 et 2000 véhicules par an, une goutte d’eau évidemment par rapport à un géant comme BMW. La survie et la pérennité du blason passent donc par une absorption pure et simple, à l’image de ce Mercedes fit avec AMG en 2005.
Andreas Bovensiepen, co-directeur général d’ALPINA Burkard Bovensiepen GmbH , explique : « Nous avons reconnu très tôt les défis auxquels l’industrie automobile est confrontée et nous fixons maintenant la bonne voie pour ALPINA et pour notre entreprise familiale, BOVENSIEPEN. Cela marque le début d’un nouveau chapitre. La marque ALPINA et notre entreprise sont extrêmement désirables. Nous avons délibérément décidé de ne pas vendre ALPINA à n’importe quel constructeur, car BMW et ALPINA travaillent ensemble et se font confiance depuis des décennies. C’est pourquoi c’est la bonne décision stratégique pour la marque ALPINA d’être gérée par le groupe BMW à l’avenir. »
« BMW et ALPINA se complètent parfaitement ! La marque ALPINA a mûri aux côtés de BMW au cours des 50 dernières années et a tout pour faire battre plus vite le cœur d’un connaisseur automobile dans le monde entier. Elle trouve le juste équilibre entre sportivité cultivée, luxe et exclusivité. Nous sommes ravis d’acquérir les droits de marque d’ALPINA et d’ajouter un nouveau véhicule capturant l’ADN au portefeuille BMW », a déclaré pour sa part Jens Thiemer, vice-président principal Client et marque BMW.
de petit préparateur à constructeur
Fabricant de machines à écrire mécaniques au sortir de la guerre, Alpina commence au début des années 60, à l’initiative de Burkard Bovensiepen , à développer une motorisation à doubles carburateurs Weber pour équiper la BMW 1500. Pour cela, il se sert du matériel de l’usine de son père. Le travail est rapidement reconnu et, tandis que l’activité machines à écrire est revendue, Alpina décide de se focaliser sur la préparation des BMW. En 1964, BMW accorde aux véhicules disposant du système Alpina la garantie complète d’usine, reconnaissant ainsi leur qualité. En 1965, l’entreprise Alpina Burkard Bovensiepen KG. est créée. Parallèlement, la marque investit la compétition et les BMW Alpina préparées pour la course accumulent de nombreux succès en tourisme, dont les championnats d’Europe 1970 et 1973. Le plus beau symbole de cette fructueuse collaboration est la fameuse BMW 3.0 CSL. La marque basée à Buchloe en Bavière commence à fabriquer des voitures particulières basées sur les produits BMW AG en 1978 puis, en 1983, elle est enregistrée en tant que constructeur automobile officiel auprès de l’Autorité fédérale allemande des transports automobiles.
La patte Alpina se peaufine. Si, d’un point de vue extérieur, les transformations restent très sobres, sans exubérance, un gros travail est fait sur la mécanique – la marque est un spécialste reconnu dès les années 80 du turbo – sur les trains roulants, les suspensions ainsi que le confort, l’insonorisation ou les matériaux d’habillement de l’habitacle. Alpina façonne ainsi l’image d’un constructeur de modèles à la fois performants, confortables et raffinés, plus axés sur l’agrément que sur la puissance ou la sportivité pure de la griffe M.
Quelle place pour Alpina désormais ?
Comme le dit BMW, la coopération se poursuivra sous une forme différente, mais l’activité constructeur en tant que telle est vouée à stopper : l’entreprise « continuera d’utiliser son expertise en ingénierie dans le développement, la fabrication et la vente de véhicules BMW ALPINA dans le cadre de la coopération existante jusqu’à la fin de 2025 ». L’accord de coopération actuel, existant depuis 57 ans et reconduit pour la dernière fois en 2020, restera d’application jusqu’au 31 décembre 2025. D’ici là, les Alpina seront toujours développées et assemblées à Buchloe.
La vente des droits de marque à BMW et l’arrêt du programme actuel de véhicules ALPINA à la fin de 2025 auront des implications pour les emplois existants sur le site de Buchloe. BMW s’engage ainsi à accompagner la trasition et à trouver « de nouveaux emplois auprès de fournisseurs et de partenaires de développement » pour le personnel qui, à terme, ne sera plus employé pour l’activité constructeur actuelle. Après 2025, qu’adviendra-t-il du blason Alpina ? Il faudra lui trouver une place, qui ne se cannibalise pas avec le blason sportif M. Les philosophies ne sont pas les mêmes, mais les prestations Alpina en matière de puissance sont souvent à la hauteur de BMW Motorsport. Peut-on envisager que cela devienne une griffe très haut de gamme et électrique de BMW ?
triste nouvelle… tout ca pour nous uniformiser leur gamme a gros haricot crado et autre aspirateur elec sans ame…
« Nous avons délibérément décidé de ne pas vendre ALPINA à n’importe quel constructeur »
Je suis sûr qu’il y avait plein d’autres constructeurs sur le coup ! Qui rêvaient d’acheter ALPINA.
Attention, j’aime bien la marque, mais qui d’autre que BMW aurait pu vouloir acheter ça ?
Alpine…….?
Dacia !? 😉
Je me souviens avoir bavé, pré-ado, devant une base 635CSI version Alpina appartenant au priorio qui logeait notre colo ski en Autriche (Altenmarkt/Zauchensee)… Pas eu l’occasion d’en revoir en France!
C’est simple Alpina va etre la version Haut de Gamme de BMW comme Maybach chez Mercedes
C’est possible en effet
Et Initial Paris chez Renault.
Je sors…
Oui mais comme avec Bmw , rien n’est simple…
Vivement les finitions « Alpina Geist »
ça va faire double emploi avec Motorsport
Si on en croit l’article, ça ne fait pas double emploi aujourd’hui, alors pourquoi ça le ferait demain?
« Alpina façonne ainsi l’image d’un constructeur de modèles à la fois performants, confortables et raffinés, plus axés sur l’agrément que sur la puissance ou la sportivité pure de la griffe M. »
Arrêtez de fantasmer, c’est la fin d’Alpina en 2025.
Lisez juste ce à quoi s’est engagé Bmw, à savoir recaser le personnel en 2025.
Ni plus, ni moins.
Les élucubrations du blogueur c’est du vent.
exact ! c’est la conjoncture qui prend de l’inertie
J’ai un excellent souvenir d’une Alpina 2.7 avec le sigle du Garage du Bac sur le haut du pare-brise, prêté dans le Bordelais par un habitué des productions de Buchloe, depuis que son patron faisait l’aller-retour depuis l’Allemagne pour prendre ses caisses de vin chez lui. Belle tenue de route, moteur plein à tous les régimes, très bon compromis avec le confort, un vrai régal.
Mais c’était le siècle dernier…