La Maserati Karif a été dévoilée au Salon de l’automobile de Genève 1988. Esthétiquement, elle est dérivée de la Maserati Biturbo. Elle arbore la même face avant. La Biturbo est un coach (2 portes, 4 places, glaces arrière) tandis que cette Maserati Karif est un 2+2. L’arrière est raccourci, tout comme le châssis de la Biturbo. En fait, la Karif est basée sur le même châssis que la Biturbo Spyder. La ligne de toit retombe comme un « hard top » sur ce qui peut s’apparenter à une « Biturbo Spyder Coupé ».
L’empattement est plus court de 114 mm par rapport à la Biturbo et la rigidité est augmentée avec des renforts latéraux. Les sièges arrière n’existent vraiment pas ici, ils sont remplacés par un espace pour les bagages (ou un petit animal de compagnie) à l’intérieur de l’habitacle. Mais, ce sont aussi deux places de dépannage. Cette Karif était plutôt faite pour le « Grand Tourisme » en couple ou en célibataire.
La voiture est signée comme la Biturbo par Pierangelo Andreani. Andreani a un style reconnu et reconnaissable. Il a travaillé pour la FIAT sur la Ritmo, puis Pininfarina pour lequel il signe la Ferrari Mondial. Quand de Tomaso, le propriétaire de Maserati l’appelle, c’est pour travailler sur plusieurs modèles pour la marque de motocyclettes Moto Guzzi et pour Maserati. Il dessinera la Biturbo berlines et coupé/coach, la Maserati 228 et donc cette Maserati Karif.
Témoin de son époque
Le moteur est toujours le V6 2,8 l à 90° de la Biturbo : trois soupapes par cylindre (deux d’admission, une d’échappement), simple arbre à cames en tête et donc biturbo. Pour la Karif, la puissance est poussée à 225 chevaux sur la Karif Cat. et 255 sur la Karif. On est sur une GT et le poids (pour l’époque) est conséquent : 1281 kg à sec.
L’intérieur lui est luxueux avec du cuir partout, du bois en insert sur la console centrale, les contre-portes, et même le volant. La voiture du jour a un intérieur en cuir noir avec de l’Alcantara gris, et des inserts de bois orange clair. Pas forcément l’alliance la plus heureuse esthétiquement. A l’extérieur, la carrosserie est jaune avec le toit noir. Tout l’accastillage chromé est absent et peint en jaune. La peinture a été refaite au début des années 2010.
Cet exemplaire, mis en circulation en décembre 1990 a plusieurs fois changé de main. On la retrouve par exemple aux enchères chez Aguttes en 2015, puis en vente en 2017. La voici qui se fait livrer par un camion-porteur, sans doute un nouveau changement de propriétaire. En 2015, elle s’était vendue 22 800 € chez Aguttes.
En fait, ce qui rend la Karif intéressante, outre son style typé, c’est sa rareté. La Karif n’a été produite qu’à 221 exemplaires entre 1988 et 1991. Si sa cote reste « raisonnable » encore, elle pourrait grimper dans les prochaines années. Après tout, elle n’a que 31 ans cette voiture. En revanche, entièrement peinte, sans chrome, elle perd un peu de son charme, non ?
Si vous voulez en voir plus de cette Maserati Karif, la galerie de la vente aux enchères est là (notez qu’un détail de Ferrari s’est glissé dedans…).
J’en ai vu une tourner à Montlhéry de mémoire il y a 30 ans à une concentration Venturi. Le propriétaire tapait dedans comme une brute, il est revenu rapidement aux « stands » avec les freins fumants, presque en feu…
Une belle voiture en tout cas.
Les Biturbo de l’époque étaient assez jolies et élancées et se voulaient une alternative aux BM série 3. Elles ont eu un certain succès, mais pas assez pour assurer l’avenir de Maserati alors qui finira par fusionner avec Ferrari.
Ah les Biturbo… Elles ont sauvé Maserati. Toute la race d’un immense constructeur automobile dans un format compact.
Mais perso je préfère la version coupé 4 places, bien plus équilibrée.
To the happy few, avec de gros moyens pour l’entretien.
L’auto a beaucoup de charme… + le phénomène de rareté, mais néanmoins elle reste moins élégante que le coupé Maserati Biturbo.
Ouh là, le bel équilibre des volumes de la Biturbo est violemment sabré, je comprends pourquoi ça n’a pas marché.
Je ne suis pas certains que sa cote atteigne des sommets dans les prochaines années, le modèle a beau être rare, son design est raté. Ajouté à la fiabilité des italiennes de l’époque…
L’exemple typique, c’est la Triumph TR7, qui est laide (entre autres défauts), et donc ne coûte rien (cote Classic Trends, autour des 7000€).
Il semble que plus que la fiabilité du moteur qui demande déjà un entretien régulier et une utilisation précautionneuse (respecter la montée en température, le refroidissement avant de couper, etc.), toute l’électricité de la voiture peut devenir un cauchemar, coûtant plus cher que la voiture elle-même, à fiabiliser.
A en faire passer une Jaguar de l’époque pour un modèle de fiabilité…
Mais bon, un Spyder Biturbo des début est magnifique !
C’est très vrai, les italiens avait une conception « originale » concernant les faisceaux électriques.
Mon frérot m’expliquait récemment avoir observé, sur une Moto-Guzzi, un faisceau constitué de connecteurs et de diamètre de câbles différents, quand un seul fil à la bonne longueur suffit.
Tiens ! je suis l’acheteur de cette voiture et elle a été shootée vraisemblablement lors de sa livraison chez moi ! Elle va passer en restauration complète notamment pour retrouver sa couleur d’origine.
Anecdote amusante, je possède également une Mondial issue du crayon de ce designer…
Concernant le look, comme beaucoup de voitures, c’est en choisissant le bon angle et surtout mise en perspective au milieu d’autres voitures que le design se révèle..
Je l’ai achetée car elle était hors des standards et c’est un peu le thème de ma collection : les bizarreries italiennes des années 80 ou les mal aimées.. Car on entend beaucoup de critiques, mais bien souvent il suffit d’un peu de mise à jour concernant les défauts notamment électriques pour rendre ces voitures utilisables régulièrement sans souci .. Bref, pendant qu’elle est encore jaune elle va passer par un traitement artistique amusant juste avant d’être démontée et restaurée.. 😉 à suivre pour ceux que ça intéresse, il y aura des vidéos et reportage photos
fait suivre le lien?
Félicitations pour cet achat et nous sommes preneurs pour les liens
Ce sera visible sur la page facebook de mon garage Martinez Motorz garage et certainement également sur la chaîne youtube qui y est associée