Autant on parle beaucoup des Chinois, autant les Indiens sont rarement évoqués. C’est sans doute car ces derniers sont plus discrets que les Chinois. L’Inde est pourtant au moins aussi ambitieux que son voisin et contrairement à lui, il possède de puissants groupes industriels. Côté voitures, qui se souvient qu’au début des années 90, Mahindra, Maruti (photo) et Tata tentèrent leur chance dans l’hexagone? Leurs voitures étaient bon marché, mais inadaptées à la demande et techniquement dépassées. L’aventure fit long feu et c’est sans doute une leçon à retenir pour les constructeurs Chinois: ne venez pas tant que vous n’aurez pas des véhicules compétitifs.
Maruti Udyog est une société fondée par l’état Indien, en collaboration avec Suzuki (principal actionnaire.) Les Maruti sont donc des Suzuki fabriquées sous licence (comme la Maruti 800, dérivée d’une ancienne Alto.)
En 1989, André Chardonnet perd la distribution de Lancia. Pour ne pas mettre la clef sous la porte, il propose à Maruti Udyog (qui n’exportait jusqu’ici qu’en Asie du Sud-est) de vendre la Maruti 800 en France.
Elle est mal positionnée: comme voiture low-cost (destinée traditionnellement aux campagnes) elle est trop petite et comme citadine, cette 5 portes de poche est trop archaïque. Comme son nom l’indique, elle reçoit un trois cylindres 800cm3 (il existe aussi une Maruti 1000 4 cylindres, mais Chardonnet ne l’importera pas.) Pour le même prix, environ 40 000frs (soit 7500€ actuel, en « inflation Auchan »), on peut avoir une Lada, qui offre un peu plus.
Finalement, la Commission Européenne la tuera deux fois. D’une part, à partir de 1993, toutes les voitures essence doivent avoir un pot catalytique (dont est dépourvue la Maruti.)
D’autre part, jusqu’ici, la France avait instauré des quotas sur les voitures Japonaises, limitant notamment le nombre de marques. En 1993, la Commission Européenne fait sauter le verrou et Suzuki (l’un de ceux resté à quai) peut débarquer en France. Or, Suzuki France (qui s’est greffé sur l’ancien réseau Santana) n’accepte pas qu’un autre importe des Suzuki. Exit donc la Maruti.
Avec seulement 3 années de présence, les Maruti étaient déjà rares. Cette voiture est donc un collector! Concernant celle-ci, je me demande l’origine des grosses rayures sur les portes. Le propriétaire a été à Thoiry un jour où ils n’avaient pas nourri les animaux ou quoi?