En 1986, soit il y a 20 ans, le groupe FIAT décide de frapper un grand coup en attaquant frontalement les constructeurs teutons sur le marché de la berline haut de gamme. Il s’agira de rafler la mise en assommant ses adversaires avec un modèle qui ne pourra résister à personne. FIAT a un fleuron qui permettra l’opération: FERRARI, dont la simple évocation du nom fait tomber en pamoison. Le groupe a aussi un blason à la réputation bourgeoise pour enrober la mécanique: LANCIA. Le mariage des deux donnera la Théma 8.32. Tous les ingrédients de la FERRARI à 4 portes sont là. Seulement voilà…
Le coup de la mécanique FERRARI dans une FIAT ou affiliée n’est pas inédit en soi. Le coupé FIAT DINO avait montré la voie, en 1967, poursuivi par la STRATOS de chez LANCIA. En compétition, les protos LANCIA étaient mus par des mécaniques de 308 turbo-compressées. C’est justement le 8 cylindres 32 soupapes de la 308 GTB (d’où le 8.32) que l’on greffe sur la Théma, dont la caisse sert aussi de base aux CROMA et autres SAAB 9000. La mécanique de 2927 cm3 a été dégonflée de 240 à 215 ch mais continue d’offrir à cette berline des performances fort respectables: 240 km/h en pointe, le 0 à 100 en 6,8 s, le 1000 m D.A en 26,8 s.
Une calandre grillagée, des jantes spéciales et un aileron la distinguent de ses petites soeurs. La finition intérieure est plus ostentatoire: sellerie cuir, planche de bord en noyer que l’on retrouve aussi sur les portières. En 1988, la 8.32 tombe à 205 ch à cause du catalyseur et récupère la clim de série. Reste que sa diffusion est confidentielle. Vendue à un prix élevé, elle ne sera produite qu’à moins de 4 000 exemplaires et seulement 207 d’entre elles connaîtront les routes de l’héxagone. Malgré son pédigree, elle n’a jamais pu ébranler la BMW M5, la MERCEDES 420 SE ou l‘Audi V8 Quattro. Sa passion, si elle malmenait son train avant, n’a jamais réussi à faire cabrer ce cheval de Troie, malgré le noble race de ses entrailles. Reste une voiture intéressante à chiner pour s’en délecter en ballade du week-end…