Lancement officiel de la Lancia Ypsilon électrique

La belle endormie se réveille enfin

L’effet de surprise est néanmoins retombé, avec toutes les fuites, volontaires ou pas du tout, qui nous avaient déjà donné un bon aperçu du modèle ! C’est un pari sacrément audacieux pour Stellantis, car Lancia n’était plus présente qu’en Italie ces dernières années avec une Ypsilon vieillissante (mais qui s’écoulait encore à 40/45.000 exemplaires annuels !). Tout est à refaire ou presque pour ressusciter ce prestigieux blason, qui doit rejoindre Alfa Romeo et DS dans le pôle « premium » de Stellantis. L’Ypsilon entend jouer sa carte en étant la seule citadine premium du groupe, puisque les autres marques ont un B-SUV en entrée de gamme.

L’Ypsilon est lancée dans une édition limitée CASSINA, en référence au spécialiste italien du home design et du mobilier qui a été impliqué dans la création de l’intérieur du véhiculé. Cette Ypsilon de lancement sera produite à 1906 exemplaires exactement, certifiés et numérotés, qui font un clin d’oeil à l’année de fondation de Lancia.

Le style, entre futurisme, tradition et italianité

La nouvelle Lancia Ypsilon reprend les principes esthétiques du concept Lancia Pu+Ra Design (dénomination combinant  » pur  » et  » radical « ), qui propose de marier modernité et références du passé. La carrosserie associe selon Lancia des « formes sensuelles évoquant l’Aurelia et la Flaminia (sic) », à des expressions plus modernes et radicales inspirées de certains modèles sportifs de la marque, comme les célèbres Stratos et Delta, mais également au langage issu des mondes de l’architecture, de l’ameublement ou de la mode.

Si l’avant est assez futuriste et anguleux avec sa calandre / rayon de lumière à trois branches et des optiques inférieures polygonaux, l’arrière est une vraie réussite avec des projecteurs ronds à LED, qui rappellent la légendaire Lancia Stratos (là où d’autres voient aussi une ressemblance avec feu Alfa Romeo Mito). Ces deux feux contiennent désormais un nouvel élément de design, la lettre Y, réalisé en acier inoxydable brossé et dont la police de caractère originale s’inspire du monde de la mode. Le lettrage Ypsilon qui apparaît à l’arrière utilise des caractères  » manuscrits  » s’inspirant de Lancia historiques telles que Fulvia, Flavia et Flaminia.

Le nouveau lettrage Lancia s’affiche quant à lui également sur la face avant noire brillante de la nouvelle Ypsilon, inspirée de la Lancia Beta Montecarlo. L’inscription se détache au-dessus d’une réinterprétation moderne de la calandre historique, le « calice », poussée vers l’avenir par trois rayons de lumière LED futuristes qui la rendent iconique, mémorable et reconnaissable de loin, de jour comme de nuit.

Un intérieur « casa italiana »

A l’intérieur, la Lancia essaie aussi de se démarquer du design des cousines 208 et Corsa, dans le design comme dans la technologie, à l’image du système S.A.L.A déjà présenté dans nos colonnes. L’aménagement de l’habitacle a été développé en coopération avec Cassina. « L’esprit italien, la recherche du confort et la réinterprétation de la tradition » ont guidé les deux marques dans cette collaboration.

L’une des principales caractéristiques est le « tavolino » multifonctionnel Cassina, utilisé pour créer un espace accueillant façon « living room » assemblé à la main, avec un revêtement en cuir et une fonction de recharge sans fil pour smartphone. La réinterprétation de la tradition se matérialise par l’utilisation de matériaux innovants recyclés et recyclables, à l’exemple du tissu bleu de la sellerie fabriqué en matériau contemporain, ainsi que le velours au tissage nervuré utilisé pour les sièges et leurs dossiers. L’Alcantara n’est donc pas de mise. Les sièges électriques, massants et chauffants apportent aussi une touche de premium « bien-être » . Cette nouvelle Ypsilon propose une planche de bord avec deux écrans de 10.25 pouces (26 cm) disposés en enfilade mais sans affichage continu, il y en a un derrière le volant et un au centre de la planche de bord pour le système d’infotainment.

Une base technique bien connue

La nouvelle Ypsilon est la première voiture 100% électrique de la marque. Elle reprend un bloc bien connu, le moteur de 156 ch/115 kW et sa batterie de 51 kWh. Selon les données fouries par la marque, l’Ypsilon affiche une autonomie de 403 km en cycle mixte WLTP et permet de recharger de 20 à 80% en 24 minutes. Il est ainsi possible de récupérer 100 km d’autonomie en 10 minutes seulement. La consommation est comprise entre 14,3 et 14,6 kWh aux 100 km. Avec tout de même 1584 kilos sur la balance – l’équipement premum y prend sa part – l’Ypsilon est donc 100 kilos plus lourde qu’une Peugeot e-208, pour des dimensions quasiment identiques.

Pas donnée !

Sur le site italien de Lancia, le prix de l’Ypsilon électrique est indiqué : 39.999 euros ! tout de même ! Pour ceux qui étaient habitués à des citadines comprises entre 15.000 et 18.000 euros, le différentiel est conséquent. Le constructeur met cependant en avant une offre LOA à 200 € par mois sur 35 mois, avec un premier loyer de 9 800 € et une somme finale fixée à 22 854 €.  Avec une base technique identique aux cousines 208 et Opel Corsa, c’est sur le style, l’aménagement intérieur et l’équipement que l’italienne veut se démarquer. La version sportive à 240 CV arrivera plus tard pour vraiment se démarquer techniquement de ses consœurs. Reste à voir si cela est suffisant pour séduire les acheteurs. Le réseau doit se déployer et la notoriété à rebâtir entièrement, après le lent enfouissement décidé par Sergio Marchionne.

(21 commentaires)

  1. Tout a déjà été dit ? Ou faut il encore faire le constat d’écart entre la promesse et le résultat tellement décevant avec cette face globuleuse au regard exorbité, ces 4 caches plastiques parce que d’autres versions auront des grilles, ce plateau disgracieux que Raoni renierait et parce que ce n’était pas assez le Discman oublié là sur le tdb et qui semble une de ces idées fugaces typique Citroën (qui a juste droit de faire du bas de gamme désormais)….

    Ah non, on a aujourd’hui un prix …40k€, j’espère que c’est bien pour cette version la plus chère en Cassina.

    La future Delta promet elle d’être encore plus décevante ?

    PURA ? On avait promis la beauté d’un galet sculpté !

  2. Avec le poids en plus vs e208 et un peu de batterie en moins vs e308 avec la même motorisation, voici à quoi s’attendre:
    https://www.caradisiac.com/en-peugeot-e-308-sw-a-val-d-isere-gros-volumes-petite-batterie-207008.htm

    A réserver à ceux dont la prostate leur impose déjà un arrêt tous les 150km à 180km et dont l’état avancé du mal leur impose 30 à 40mn de temps de vidage de la vessie… Autant dire que le client type, avec tous ces modèles qui font « envie », va être aussi peu nombreux qu’il va avoir grand choix!

    Si on peut éviter les jours de grands départs tendus et propices aux grèves « surprises », ça donne vraiment envie de préférer… le train!

    A commercialiser des inepties pareilles, on cherche quoi? Dégoûter d’entrée et à vie le client qui se sera risqué au VE?

  3. Visuellement je la trouve réussie. j’ai un doute sur le prix, c’était une auto prisée quasi exclusivement en Italie, je ne suis pas certain qu’à ce prix elle trouve une clientèle dans un pays toujours en difficulté sur le plan économique et social.

    1. C’est certain qu’en Italie la clientèle sera différente. L’Ypsilon telle que commercialisée jusqu’à aujourd’hui était une sacrée affaire pour une citadine 4 portes.

  4. Aujourd’hui Stellantis annonce 14 milliards de bénéfices. On sait d’où ils proviennent : la dilapidation du patrimoine FCA (Alfa, Maserati, Lancia, et, dans une moindre mesure mais quand même Jeep, Chrysler…). Avec tous ces bénéfices, Tavares s’assure le soutien des actionnaires (et une belle moisson de millions personnels); tant pis pour les morts collatéraux….

    1. alfa est en plein redressement. Jeep cartonne en amérique et en europe. RAM et DODGE sont de grands succès en amérique. Opel est sauvé. Il ne dilapide rien. Là il ressuscite le mort vivant lancia

      1. En quoi les décisions de Tavares ont contribué au succès de Jeep, Ram et Dodge aux US ? et quand au redressement de Alfa, il est dû au Tonale, qui n’a pas été lancé sous Tavares ; lui est coupable du Milano, grossier replâtrage d’une peugeot 2008, qui réunit tous les ingrédients d’un échec assuré

  5. Ils ont oublié de dire les feux avants inspirés de la Thesis…? En tant que français, on dirait plutôt la C3… comme par hasard le designer extérieur est un ancien de Citroen… les rectangles arrondis ça vous dit rien ? A part cette obsession de résoudre la quadrature du cercle aussi bien à l’intérieur qu’a l’extérieur, elle pourrait être jolie. Je trouve que le « visor » rend mieux que sur le concept Pura, d’ailleurs il aurait du se rapprocher de la Corsa… en plaçant les phares dessous ce bandeau noir qui est la vraie marque d’originalité Lancia. Là finalement la Corsa fait plus cossue que cette Ypsilon. C’est un 1er jet raté qui demande déjà un restylage, enlever tous ses ronds partout et elle sera vraiment désirable. Sur la photo faut juste mettre le doigt sur ce feu à l’avant pour comprendre que ça gâche tout. Peut mieux faire ?

  6. Je trouve cette voiture finalement pas mal du tout. Le parti pris du design à l’italienne – en particulier à l’intérieur – fait vraiment premium.
    A l’extérieur, c’est plutôt bien.
    Et le blason conserve son prestige. Jusque dans les années 80, Lancia avait une image d’excellence et de luxe, et ça compte toujours.

  7. Personne n’est choqué par cette minuscule vitre fixe sur les portes arrière? Combinée à la poignée de portes dissimulée et au morceau de plastique censé faire illusion d’une glace de custode, tout le profil arrière cumule le lourdingue et le bas de gamme. L’obsession de la baisse des coûts fait mal aux yeux….

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