Le projet a démarré au début de l’année 2021 et c’est déjà le second prototype qui vient d’être dévoilé. Esthétiquement, cette Apricale ressemble à une voiture thermique classique. Le coup de crayon n’est pas vilain, mais pas inédit non plus. On retrouve de la McLaren a l’avant par exemple et la ligne de toit est directement empruntée à Koenigsegg. Ce dessin est signé Pininfarina qui produira aussi la voiture à la fin 2023.
La technologie « Tri-Volt » de Viritech repose sur une pile-à-combustible suffisamment puissante pour assurer la traction (ce n’est pas un « range extender »). Une batterie de forte puissance sert de tampon. La voiture peut évoluer selon trois modes :
- A basse vitesse, la batterie alimente les deux moteurs électriques
- A vitesse normale et plus ou moins stabilisée, la PàC alimente les moteurs directement
- En cas de forte sollicitation, la PàC et la batterie s’allient pour alimenter les moteurs
La puissance disponible est de 800 kW. La batterie est à peine plus petite que celle du Renault Twizy : 6 kWh. Cela permet une légèreté mais limite le fonctionnement sans la pile à combustible. La voiture est quatre roues motrices avec un moteur à l’avant et un à l’arrière, de 400 kW chacun. Le couple est de 1000 Nm. Les 4 réservoirs pour l’hydrogène (sous 700 bars) sont de part et d’autres de la voiture. Selon Viritech, leur technologie permet de réduire le poids de ces réservoirs tout en les faisant très résistants. Les réservoirs utiliseraient le graphène comme matériau de base et sont dessinés pour être des éléments structurant du châssis. L’idée est là encore de gagner du poids.
Des promesses techniques
Les réservoirs permettent d’embarquer 5,4 kg de H2 sous 700 bars. Cela représente 178,2 kWh bruts, dont on devrait récupérer la moitié pour la traction soit 90 kWh environ. C’est en gros l’équivalent des véhicules électriques à batterie actuels. Mais, il y a un gros mais : avec ses solutions techniques, Viritech annonce une Apricale de 1000 kg seulement ! Contre 1800 à 2000 kg au moins pour un VEB à 90 kWh.
4,55 m de long pour 1,90 m de large, et à peine 1,15 m de haut. C’est une vraie supercar dans son dessin et ses dimensions. Le prix aussi sera celui d’une supercar puisque les 25 unités prévues débuteront à 1,5 million d’euros ! Ambitieux quand on voit que pour le moment c’est encore une maquette qui est exposée. Mais, Viritech développe sa technologie en utilisant des mules comme une Porsche 718 Cayman.
Alors est-ce qu’elle concurrence vraiment l’Hopium Machina cette Apricale ? Non. L’Hopium n’offrira « que » la moitié de puissance. Mais, elle devrait être affichée à 10 fois moins (à partir de 120 000 €). Pour autant, ce sont toutes les deux des voitures « sportives » à hydrogène.
Curieux non : Hopium prétend faire une voiture depuis rien à technologie assez inédite pour 120.000€, celui-ci pour 10 fois plus.
J’ai nettement plus confiance dans ce dernier (confiance relative).
Même le massacre Delage est possible en vendant à très haut prix. À 120.000€, sauf à s’appeler Porsche ou Audi, d’autres se sont plantés (TVR, Wiesmann, etc) avec des choses standard.
Avec le kWh moins cher que les carburants fossiles après 2030.
Nul doute que les véhicules à H2 ont un très bel avenir.
Mais d’abord les camions, véhicules de chantier, navires, péniches, trains, cars et bus, etc.
Une énième hyper car électrique, avec des performances de dragster utilisable quasiment nul part, une fiche technique sensationnelle sur le papier et le tarif qui va avec.
Même si j’étais plein aux as, je regarderai cette chimère avec un sourire sarcastique, et puis je descendrai dans mon garage, avec la clé de la Caterham ou de la Morgan, et j’irai faire une balade pour profiter du beau temps et des petits oiseaux.