La Toyota Century en vente au Japon

Deux fois le prix de la Lexus LS

Cette nouvelle génération de la Century, la troisième depuis ses débuts en 1967, a été largement présentée en octobre dernier ici-même avant et pendant le salon de Tokyo, mais on ne connaissait alors pas le prix de celle qui reste le sommet inégalé de la large production du groupe Toyota. C’est désormais chose faite : à 19 600 000 yens, la Century est à peu de choses près deux fois plus chère que la Lexus LS500h, et il faut aller chercher dans le catalogue Mercedes une S600 longue pour dépenser plus d’argent.

Et même à ce prix, c’est une affaire, si l’on apprécie le travail bien fait. Car la Century n’est pas un showroom pour équipements technologiques. Elle se contente du niveau de sécurité passive et active standard de son époque, ni plus ni moins. Pas de conduite autonome, pas de haut débit, pas d’écrans géants, tout ça c’est bon pour les vice-présidents. La Century, c’est une certaine idée du confort, différente du reste de la production dans ces zones de prix. C’est la qualité de la laine qui tapisse l’habitacle (il y a bien l’option du cuir, mais c’est d’un commun), les impeccables rideaux pour la discrétion des occupants, le siège avant passager qui se transforme en ottoman plutôt que des sièges massants.

Et puis il y a la satisfaction de posséder une machine qui symbolise à merveille le monozukuri, que Toyota met fièrement en avant. L’emblème de la Century, le Fenhuang, un oiseau de la mythologie asiatique qui ressemble au phénix des légendes européennes, a été gravé par un artisan spécialisé pendant six semaines. Et, nouveauté du nuancier qui se contente de quatre teintes, un noir en sept couches évoque la laque traditionnelle. Il faut aller chez Rolls Royce pour retrouver ce type de production.

Plus de V12, mais l’arrivée de l’hybridation

La concession la plus évidente à la modernité est l’abandon de l’architecture V12 au profit du V8 5l hybride déjà connu chez Lexus. Le but du V12 était de procurer un mouvement le plus feutré possible, et Toyota pense que la propulsion électrique procuré par son système hybride remplit la tâche encore mieux. C’est sûrement vrai, mais c’est encore un V12 en moins pour la production mondiale.

La Century est toujours apparue très exotique hors du Japon, mais elle conserve suffisamment d’adeptes dans son pays d’origine pour que Toyota projette un rythme de cinquante exemplaires par mois. Les touristes à Tokyo auront donc une bonne chance d’apercevoir ce monument national lors de leur visite.

(5 commentaires)

  1. Effectivement c’est une leçon de bon gout à l’industrie allemande (et leurs acquisitions britanniques).
    Ils se sont inspirés de la montre de la DS7, c’est un signe.

    1. Une lecon de bon Gout?Je présume que tu appliques la Devise de Talleyrand, « La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée.”?

  2. La classe, tout simplement ! Dommage que cette voiture ne soit pas plus connue, elle est mille fois plus belle que les Rolls Royce actuelles et autres SUV luxueux.

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