La plate-forme de covoiturage BlaBlaCar va racheter Ouibus

La plate-forme de covoiturage BlaBlaCar va racheter Ouibus, filiale de « cars Macron » de la SNCF, et a lancé une levée de fonds de 101 millions d’euros à laquelle participera le groupe public, ont annoncé lundi les représentants des deux entreprises. BlaBlaCar doit devenir propriétaire à 100% de Ouibus (anciennement iDBUS), pour un montant qui n’a pas été révélé, afin « d’étendre son offre qui va également s’ouvrir à d’autres partenaires et opérateurs de bus locaux en Europe », a indiqué la jeune société. Leblogauto.com a mené son enquête il semblerait que OUIBUS totalise 55 millions de pertes au dernier exercice pour 35 millions de CA.

« Enormément de nos covoitureurs font aussi du bus et vice-versa. On se rend compte qu’il y a une complémentarité très, très forte », a indiqué à l’AFP Nicolas Brusson, cofondateur et directeur général de BlaBlaCar. « L’évolution de BlaBlaCar, c’est en fait d’ouvrir à une mobilité partagée beaucoup plus large que le covoiturage et donc une mobilité partagée sur la route qui comprend la voiture et le bus, à une échelle européenne, voire mondiale », a-t-il expliqué. Concrètement, l’opération vise à intégrer Ouibus dans le réseau international de BlaBlaCar, présent dans 22 pays et fort d’une communauté de 65 millions d’utilisateurs. L’entreprise a également annoncé une levée de fonds de 101 millions d’euros, impliquant la SNCF et des investisseurs existants.

« On a envie de croire en cette histoire, c’est pour cela qu’on participe à la levée de fonds », a souligné Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF. Déjà associée à la SNCF via des partenariats, la start-up née en 2004 va pouvoir proposer d’ici à la fin de l’année des trajets en bus et en covoiturage sur la plate-forme de réservations oui.sncf. A partir de l’été 2019, les clients de oui.sncf pourront combiner train et autocar, le covoiturage devant s’ajouter dans un second temps. « Il sera alors possible, pour aller de leur point de départ à leur point d’arrivée, de combiner les modes de transports: train, bus et covoiturage, et cela en quelques clics », a relevé la SNCF dans un communiqué.

« Il y a quelques années, BlaBlaCar pouvait être considéré comme un ennemi de TGV parce que concurrent sur la longue distance. Aujourd’hui, on a un ennemi commun, c’est la voiture individuelle », a précisé à l’AFP Rachel Picard. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de la SNCF, qui veut transformer son site oui.sncf et son application en « un véritable assistant personnel de mobilité », en intégrant les solutions de transport d’autres acteurs de la mobilité.

Avant la cession, la direction de Ouibus doit poursuivre la transformation de la compagnie, en abandonnant totalement l’exploitation d’autocars en propre au profit d’un modèle combinant franchise et appel à la sous-traitance. Elle va donc renoncer aux 10% de production interne, ce qui doit passer par le départ de 95 salariés (dont 84 conducteurs). Ceux-ci seront reclassés dans d’autres filiales de la SNCF, et « plus de 500 offres ont d’ores et déjà été mobilisées » pour eux, a assuré cette dernière à l’AFP. Critiquant « le développement du mode routier polluant au détriment des trains d’équilibre du territoire », la CGT-Cheminots « exige que pas un seul salarié ne soit licencié », a déclaré à l’AFP son secrétaire général Laurent Brun. L’Unsa-ferroviaire « s’interroge » dans un communiqué « sur l’impact » de cet accord « sur l’équilibre économique des conventions TER » (transport express régional) et « demande des propositions de reclassement » pour tous les salariés.

David Christian Koskas avec L’AFP.

Illustration : Ouibus

(14 commentaires)

  1. C’est magique le monde des entreprises quand même.
    En résumé, Blablacar donne de l’argent à la SNCF et la SNCF donne de l’argent à Blablacar, on doit pas être loin de l’opération blanche coté financier, il n’y a que les cars qui changent de propriétaire. ^^

    1. Cela s’appelle une prise de participation !
      Soit on la paye en numéraire (du pognon de dingue), soit on amène qqch dans la corbeille de la mariée.
      Rien que de très normal.

      Ce qui est « intéressant » là-dedans, c’est que la SNCF pour continuer d’exploiter des bus, passera par de la sous-traitance.
      Et donc pour maintenir les prix, la SNCF pressera le sous-traitant qui pressera les salariés, voire les sous-traitants du sous-traitant.

      Un peu comme certaines compagnies aériennes qui n’ont plus d’avions mais les font « opérer » par des sous-traitants…

      1. Cela me rappelle la création de réseau ferré de France.

        La SNCF est en charge de son propre réseau ferroviaire et de ses trains.
        La SNCF n’entretient pas son réseau, déjà payé par ailleurs : accidents.

        L’État sépare le réseau de l’exploitation, Réseau ferré de France né.
        La SNCF arme Réseau Ferré de France ( comme avant) : accidents toujours.

        La SNCF , qui est finalement la partie commerciale du train aux yeux du grand public, dit c’est pas nous c’est RFF!
        RFF « redevient » SNCF-Réseau : toujours accident,

        La SNCF dit : oui mais le réseau a mal était entretenu durant des années : L’état paye…

        Quand c’est compliqué : le contribuable va payer… encore plus : C’est simple!

  2. Je n’ai jamais dit que ce n’était pas normal, c’est juste que ça m’a toujours fait rire ce genre de montage. 🙂
    Moi quand je veux acheter un truc je sors la carte bleu, eux ils arrivent à se faire payer pour débarrasser l’autre de ce qu’ils ne veulent plus. Ils sont trop fort quand même, je ne suis pas certain que j’arriverais à me faire payer par Porsche pour les débarrasser de leur stock de vieille 911 type 991 quand la type 992 arrivera. 🙂

  3. « il semblerait que OUIBUS totalise 55 millions de pertes au dernier exercice pour 35 millions de CA. » Donc Oui-bus vendait à moitié prix ou leur bus étaient vide! Désolé d’être mauvaise langue mais la SNCF et bonne gestion (en France) n’ont jamais fonctionné en couple. Pourtant ils ont le monopole et l’expérience.

    J’ai pas mal d’affection pour Blablacar, dommage qu’il se lance la dedans avec un tel partenaire. Je suis assez triste que la SNCF ait des billes dans Blablacar.

    On ne va pas se mentir le succès de Blablacar et dû à la médiocrité de la Sncf et de ces tarifs. Cela amènent les gens à être transportés par des non-professionnels, mais en payant une plateforme de mise en relation pro!
    Un peu comme si la SNCF ne vendait que des billets pour des trains conduits, entretenus et acquis par des amateurs.

    On voit aussi que Oui-bus et les trains ne seront plus concurrents mais totalement complémentaires ( en-fait comme avant ). De quoi ré-hausser les tarifs pour être rentable ( 55 millions de pertes) et surtout supprimer quelques gares. Quand Blablacar sera dans la boucle, la SNCF aura mis au pas cette concurrence.

    On rappellera que l’Etat projetait aussi de taxer et réguler les prix de Blablacar…

    1. La mauvaise gestion est elle imputable à la SNCF? Ou à l’immobilisme de leur syndicats? Ou aux interventions de la politique?

      Un peu de tout cela

      Exemple. Alstom va mal. Il faut des commandes pour maintenir l’usine en production. Les clients ne se bousculent pas (ou pas tout le temps, ou pas ces derniers temps….). L’Etat ne peut pas y intervenir directement, en y renflouant les caisses comme au bon vieux temps de la Régie, de Air France et Air Inter, etc…. Mais hop, par magie, une super commande de 100 rames de TGV (que la SNCF n’a pas besoin dans l’immédiat, que la priorité des investissements est ailleurs, que les caisses sont vides, etc….)
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/la-sncf-va-commander-100-tgv-du-futur-a-alstom-quand-la-priorite-va-aux-trains-du-quotidien-772905.html

      Idem aussi lorsque les élus font pression pour le maintien des lignes déficitaires au nom de l’aménagement du territoire, ou encore pour l’arrivée d’une ligne TGV avec pourtant une clientèle dérisoire. Etc…

      1. Oui merci de signaler qu’en plus du monopole, la SNCF à le soutien financier de l’état et donc du contribuable.

        Depuis des décennies les régions payent la SNCF pour avoir leur desserte locale, pour que les gens puissent aller travailler ou étudier.
        Et la SNCF qui arnaque certains élus qui ont subventionné de grande lignes TGV, pour avoir leur gare TGV. Finalement les TGV ne s’y arrêtent pas comme convenu(payé).

        Oui les édiles locales font pressions pour avoir ce qu’ils ont déjà payer…

  4. Cette perte de 35 millions va être comblée par les augmentations de taxes sur le carburant. Et la sncf continue a polluer avec ses filiales dans le transport routier (tout en touchant des sommes, soit disant, allouées au fret ferroviaire), que ce soit avec les Ouibus
    en transport de personnes ou Géodis en transport de marchandises et ses chauffeurs venant de tous horizons sauf de l’hexagone (nous sommes bons que pour combler les pertes abyssales de cette société..!!)

    1. ….ou via une augmentation de l’électricité, dont on a une grosse marge de manoeuvre

      https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Electricity_price_statistics/fr

      La moyenne en UE est de 20cts
      Le kWh est de 18cts en France.
      Chez nos voisins proches (Espagne, Italie, Allemagne, etc…), les prix varient de 20 à 30cts
      En France, on consomme environ 500TWh d’électricité
      EDF détient environ 80% de part de marché, soit 400TWh. (ps: « étrange », avec des guillemets, de voir les Français ne pas quitter le monopole de EDF, n’est ce pas!)
      Disons la moitié est consommée par les industriels, et l’autre moitié par les secteurs résidentiels et tertiaires, soit 200TWh
      On épargne les industriels, en leur permettant d’avoir l’accès à une énergie bon marché, et n’augmenter le prix que chez les particuliers et tertiaires.
      On peut encore augmenter l’élect de 7cts, et arriver à la moyenne chez nos voisins
      200TWh
      200.000GWh
      200.000.000MWh
      200.000.000.000kWh

      200.000.000.000*0.07 = 14 milliards d’euros

      question: elle est de combien la dette de EDF? (ou de la SNCF s’il faut la renflouer aussi…)

      1. Prix du kwh pour les particulier en France : 0.1467€ sans option heure creuse tarif réglementé EDF 2018.
        Une hausse de 7cts c’est une hausse de 30% !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
        Comme ça du jour au lendemain…

        Consommation annuelle moyenne d’un foyer français : 4 710 kWh
        soit une hausse de plus de 300€ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
        C’est une moyenne, donc ceux qui se chauffent au fioul et cuisine au gaz s’en foutent, mais ceux font tout à l’électricité ils vont bien ramasser avec une telle idée! Et puis changer toute leur installation et équipement du jour au lendemain ça va pas être facile.

        Ah oui le cliché de la France est de son électricité bon marché… il y a juste plus d’une dizaine de pays moins chers ( pour les particuliers) en Europe…
        Oui la France n’est pas encore le pire pays. Mais pas sûr que d’être dans tous les domaines avant derniers fasse de la France un paradis!

        Bon tout cela pour sauver la SNCF.
        la SNCF c’est 55 Milliards de dette !

        sauver EDF :
        EDF c’est 38 Milliards de dette !

        Sauver l’état français :
        Déficit voté pour 2019 de l’Etat : 98milliard €
        Dette de l’Etat en q2 2018 : 2300milliard €.

        Demander 300€ par ménage ne va pas sauver grand chose,
        Surtout que moins de la moitié des ménages français sommes imposables, donc clairement plus de la moitié ne supporterons pas les 7 malheureux centimes d’augmentation de l’électricité.

          1. l’Allemagne n’a pas pour ambition d’être pire en tout. Se comparer pour chaque cas à chaque pire pays, pour se dire qu’ils peuvent faire encore pire n’a pas l’air d’être leur façon de faire.

            Les allemands pauvres, qui ont un salaire minimum supérieur aux smicards français, n’ont pas pris l’habitude de se chauffer à l’électrique, puisque c’est couteux.

            Mais cela n’aidera pas la SNCF à s’en sortir.

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