La Peugeot 9X8 ne sera pas aux 24 heures du Mans 2022 !

On s’y attendait, Peugeot Sport confirme que son Hypercar, la 9X8 ne sera pas de la compétition mancelle cette année. C’est une décision tactique compréhensible.

Peugeot Sport fait son retour à la compétition d’endurance. Engagé pour le WEC 2022, ce n’était pas encore totalement clair si on verrait la 9X8 hybride sur la classique du double tour d’horloge en juin prochain dans la Sarthe. Eh bien, si on la voit, ce sera sous forme de maquette dans le village probablement. Car sur la piste, en tout cas en course, ce sera non.

L’équipe travaille d’arrache-pied et la voiture pourrait être suffisamment prête pour juin. Malheureusement, le règlement Hypercar demande à ce que la voiture soit homologuée. Or, cette homologation FIA figera la voiture et ses définitions techniques jusqu’en 2025 ! Si Peugeot veut s’engager cette année aux 24 heures du Mans, il doit alors accepter que sa voiture ne sera sans doute pas optimale et ce pour plus de 3 saisons.

Décision logique

Olivier Jansonnie, Directeur Technique du programme PEUGEOT WEC : « Toute LMHypercar doit être homologuée pour courir. Après l’homologation, sa conception ne peut plus être modifiée jusqu’en 2025, sauf exceptions définies par des conditions très strictes. Ces modifications doivent faire l’objet de « Jokers EVO ». Ceux-ci sont limités à cinq sur la période 2021-2025, sauf cas de force majeure bien précis, affectant la sécurité ou la fiabilité par exemple… »

Une fois l’homologation fait par la FIA et l’ACO, la voiture est donc gelée et ses performances sont évaluées. Le but ? Définir les paramètres de la « Balance Of Performance » ou BoP qui doit permettre de niveler un peu les différences entre prototypes.

Dès l’annonce de son retour, très en amont, Peugeot avait alors indiqué qu’il n’était pas certain de les voir en compétition pour Les 24 Heures du Mans 2022. Voilà qui est cohérent avec ces annonces préliminaires. Surtout que pour participer au Mans, il aurait fallu s’aligner à Spa au préalable. Cela aurait d’autant plus réduit le calendrier de développement et précipité la mise au point et l’homologation.

En attendant de voir la voiture sur piste en vrai, sans doute pour la deuxième partie du WEC 2022, on peut déjà l’entendre cette Peugeot 9X8.

(17 commentaires)

  1. C’était une quasi-certitude.

    Il y avait le problème d’être obligatoirement à Spa pour définir la BOP, donc être prêt un mois avant les 24h.

    Mais il y a aussi un problème dont on a peu parlé, qui a mis une grosse épine dans le pied de Peugeot Sport, c’est la vitesse de déclenchement du moteur électrique aux roues AV, qui est passé de 120 à 160 km/h, pour ré-équilibrer avec les pures thermiques (Alpine et SCG).
    Comme la 9X8 a été conçue et son aéro définie pour un déclenchement à 120 km/h, il a fallu revoir la balance aéro, d’où le retard et la possibilité d’un aileron.

    1. J’avoue ne pas comprendre l’influence aero du basculement du moteur avant entre 120 et 160km/h.

      Tu m’aurais parlé de la possibilité d’avoir un moteur avant ou de la suppression du moteur avant, j’aurais compris.

      N’est-ce pas une manière d’invalider le concept ?

      1. Je pense que c’est lié à la motricité. A 120, tu soulages le train arrière à la sortie des virages lents, tu peux donc te passer d’une partie de l’appui nécessaire à motricer dans ce cas là. A 160, on n’est déja plus dans la même typologie de virages.

        1. C’est quoi la différence d’appui à 120 et 160 : 40kg (aucune idée de ce que ça vaut sur une WEC) ? Nettement moins qu’à 250 et comme par hasard, cette modification invalide le concept hyper innovant de la voiture sans aileron ?

          Mwouais….

          1. En fait déclencher le moteur avant à 120 au lieu de 160 km/h oblige à revoir la balance de la voiture car on passe en 4RM « plus tard ».
            On est donc plus sur une propulsion sur les virages et donc il faut revoir l’équilibre.

            Après, les voitures sont limitées en appui généré. On le génère comme on le souhaite.
            L’ACO ensuite va calculer les perf de la voiture et avoir donc une BoP.
            Peugeot à fait le choix, un peu comme la F1 cette année, d’augmenter l’appui par succion par rapport à l’appui par aileron.
            L’aileron, cela crée de la traînée et donc augmente la conso, limite la vmax, etc.
            L’effet Venturi qui plaque la voiture au sol, c’est de la traînée en moins, de la consommation en moins et de la vmax en plus.

            La vmax au Mans, c’est essentiel. Sur d’autre circuit, moins, même si on a vu par le passé qu’une Toyota limitée par l’EoT se faisait doubler par une LMP2 en ligne droite…

            La succion, c’est la marotte de Ben Bowlby le papa de la DeltaWing (puis de la version Nissan et de la GT-R Nismo).
            Mais, en même temps, sur la DeltaWing, il était convaincu qu’on pouvait avoir des roues de 2CV devant. C’est vrai, ca fonctionne…pas génial mais ça passe.
            Le souci avec la GT-R LM Nismo fut….technique…l’hybride n’a jamais fonctionné et la voiture s’est retrouvé totalement à la rue niveau puissance et fiabilité.

            Peugeot fait un choix osé…l’avenir dira.

          2. Quel intérêt d’avoir 4 pneumatiques de même dimension si elle est typée « propulsion » maintenant ?

          3. Elle n’est pas typée propulsion, elle est plus typée propulsion 😉 nuance de taille.
            Les LMHypercar dépassent les 160 km/h. C’est juste que l’avantage est moins important.
            Et il faut bien trouver le grip à l’avant 😉

          4. Sauf qu’à 250, tu n’as quasiment plus besoin de motricité. Ils pouvaient espérer se passer d’appui pour sortir des virages à basse vitesse, et cette modification du règlement rend cette approche plus difficile.

  2. Décision logique car Spa arrive rapidement, cela dit pour moi ça valait le coups de prendre le risque, sans manquer de respect à Alpine et Glickenhaus cette année il n’y aurait eu que Toyota en « réel » concurrent alors que pour 2023 entre Porsche (qui roule déjà aussi!), Audi, Ferrari plus les autres ça va faire du monde et donc autant moins de chances de décrocher la timbale.

        1. Après Peugeot peut être passé par un motoriste (on en a pas mal en France) en leur donnant les specs puis en récupérant le projet.
          Je ne trouve rien de vraiment probant à part qu’ils parlent d’un moteur Peugeot 🙂

          1. une base de V6 90° 2.6L ça me rappelle quand même un certain S9 loin d’être indigent. Dernière version Venturi était de 400 CV.
            Mais ça c’était avant.
            Dommage d’ailleurs que PSA n’ait jamais voulu le moderniser en série.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *