Vous cherchez un film sur la course automobile? Allez-y les yeux fermés, de toute façon, ils sont tous décevant! Du quasi-documentaire incompréhensible pour le profane (Le Mans…), au nanard bâclé (Days of thunder, Driven, Michel Vaillant…), jusqu’au n’importe quoi kitsch (Ta Ra Rum Pum…), on attend encore LE film sur le sujet. D’où de grandes attentes sur Speed Racer et le bio-pic de Bruce McLaren. La passione de Chris Rea est hélas a ajouter à la liste des loupés. Pourtant, le chanteur voulait se centrer sur un tifoso et non sur le sport auto.
Chris Rea est un fan de voiture. Il n’y a qu’à regarder les clips Road to hell, On the beach ou même Nothing to fear. Le week-end, à l’instar de Rowan Atkinson (Mr. Bean), Nick Mason (batteur des Pink Floyd) ou les regrettés George Harrison (vous ne savez pas qui c’est?), Steve O’Rourke (manager des Pink Floyd), il court en amateur. Comme ici avec sa Lotus Seven.
En 1996, il décide de casser sa tirelire pour faire un film sur son idole, Wolfgang Von Trips. « Taffy » fut l’un des premiers sportifs Allemand populaire depuis la deuxième guerre mondiale. Etant petit, une maladie l’a cloué au lit; il n’a donc eu aucun lien avec le nazisme. Et lorsque ce beau jeune homme charismatique, issu de l’aristocratie, a commencé à jouer le titre en F1 sur Ferrari, il ne pouvait qu’avoir plein de fans. Hélas, il est mort en 1961 à Monza et son équipier, Phil Hill, sera champion.
La passione raconte la vie d’un petit garçon. D’origine Italienne, sa famille a émigré en Grande-Bretagne, où le père est glacier. Un jour de 1961, il regarde le grand prix de Monaco à la télévision. Son père lui parle de ce pilote, un comte qui habite dans un chateau et pilote une Ferrari. Le garçon se met à rêver, face à la grisaille anglaise (jusqu’ici, c’est autobiographique.)
Plus tard, il réalise que l’ingrédient secret que son père utilise dans la glace à la vanille rend dingue les filles. Il vole l’ingrédient (pour en faire un après-rasage), s’enfuit de chez lui. Il part en Italie où il devient un riche homme d’affaire; il peut ainsi réaliser son rêve et s’offrir une Ferrari…
Chris Rea joua les homme-orchestres: producteur, scénariste, réalisateur… Il a même fait réaliser les deux Ferrari de Von Trips: une 186 F1 « sharknose » (ci-dessus) et une 196 SP de sport (ci-dessous.) Enzo Ferrari avait fait broyer les vraies à l’issue de la saison. Hélas, au montage, il réalise que son film est un navet. La passione ne connu pas les salles obscures. A t-il été édité en vidéo, comme certain le prétendent? En tout cas, une B.O., signée Chris Rea, fut vendue et l’on peut y découvrir des images du film dans la jaquette.