La Mustang a 45 ans : de 1979 à 1993, crise d’identité (4/6)

Après une courte carrière, la Mustang II cède sa place à une nouvelle génération. Ce nouveau modèle va tenter de renouer avec l’image sportive de la première génération, sans non plus renier les apports de la seconde génération en matière de confort et d’économie.

Révolution stylistique

Si la Mustang II a tenté de préserver l’identité du style de la Mustang par rapport à la première génération, la Mustang III va révolutionner la lignée avec son style novateur. Comme son illustre aînée apparue en 1964, cette nouvelle génération entend proposer un style qualifié d’Européen, avec ses lignes plus anguleuses et sa calandre à quatre phares. En raison des contraintes des normes de choc, le cabriolet n’est pas au catalogue, qui préserve la disponibilité des deux variantes notchback (2 portes / trois volumes) et fastback (ou hatchback, soit 3 portes à hayon).

Cette nouvelle Mustang est souvent qualifiée de Mustang Fox, et non pas de Mustang III. Elle adopte en effet une nouvelle plateforme, qu’elle partage avec les Ford Fairmont et Mercury Zephyr. Les suspensions de cette plateforme s’inspirant fortement de celles de l’Audi 80, vendue aux Etats-Unis sous l’appellation Audi Fox, elle est en générale baptisée plateforme Fox… L’emploi de cette nouvelle base technique permet de proposer un véhicule plus long et plus large, mais aussi plus léger de près de 100 kg.

Une Mustang oui, mais avec un V8

Si le cabriolet n’est pas présent, Ford ne commet pas une nouvelle fois l’erreur d’oublier le V8… On retrouve donc un 4 cylindres 2.3 (Lima) de 88 ch en entrée de gamme, suivi d’un V6 2.8 110 ch, qui sera rapidement remplacé par un 6 en ligne 3.3 de 95 ch, et en haut de gamme le V8 5.0 de 140 ch. On trouve également une version turbo du 4 cylindres 2.3, développant 130 ch. Un moteur doté d’une fiabilité déplorable qui poussera Ford à le retirer assez rapidement du catalogue. La Mustang est proposée au choix en version de base, en version Ghia plus élégante ou en version Cobra à la présentation plus sportive. Le V8 5.0 est remplacé en 1980 par un V8 de 4.2, de 119 ch, censé être plus économique.

Le succès vient rapidement pour cette nouvelle génération, qui trouvera 370.000 acquéreurs la première année. Autre signe du bon accueil qui lui est réservé, elle devient pace-car des 500 miles d’Indianapolis 1979, pour la seconde fois de l’histoire de la Mustang. L’année suivante, elle fera l’objet d’une préparation très spéciale en devenant la McLaren M81, produite à seulement 11 exemplaires.

The Boss is back

1982 marquera le retour du T-Top, ainsi que de la Mustang GT. En fait, Ford change à cette époque toute ses appellations, et la Mustang adopte donc les versions L, GL et GLX, avec en haut de gamme la GT, qui récupère le V8 5.0, dopé à 157 ch et associé à une boîte manuelle. La publicité de l’époque annonçait fièrement « The Boss is back »… L’année suivante, le cabriolet tant attendu sera lui aussi de retour, et au même moment le 6 en ligne est remplacé par un V6 3.8. En 1984, le V8 5.0 adopte un carburateur double corps, et passe à 175 ch. L’occasion de proposer une série limitée GT350 pour célébrer le vingtième anniversaire. La montée en puissance du V8 laisse d’ailleurs la place dans la gamme pour un retour du 2.3 Turbo, fiabilisé et poussé à 143 ch. Pour marquer ce retour, l’équipe SVO (Special Vehicle Operations) propose une version spéciale dans laquelle ce 4 cylindres développe 175 ch.

En 1985, ce moteur est même poussé à 205 ch, pour suivre les 210 ch du V8 qui vient de passer à l’injection. Un modernisation technique qui s’accompagne d’une légère évolution de la partie avant plus aérodynamique d’aspect. On notera également que c’est cette même année que les premières Mustang Saleen font leur apparition…

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Au milieu des années 80, Ford songe à remplacer la Mustang. Par souçi d’économies, il est envisagé de partager la base technique avec la Mazda 626. Face à l’opposition rencontrée par cette idée, qui signifiait passage à la traction et abandon du V8, Ford change de cap et prolonge la vie de la Mustang. Le coupé partagé avec Mazda deviendra donc la Ford Probe (1989), et la Mustang reçoit en 1987 une profonde révision esthétique.

Aero Mustang

Le look se fait plus aérodynamique, avec une toute nouvelle face avant et des vitres latérales affleurantes. Les trois carrosseries sont reconduites, mais la gamme est simplifiée, avec simplement la LX dotée en série du 4 cylindres de 88 ch, et la GT avec son V8 développant désormais 225 ch. Le V8 est disponible en option sur la LX. Une version qui sera très appréciée, en particulier avec la carrosserie notchback, plus rigide. Mis à part l’abandon du toit T-Top en 1989, la Mustang n’évolue guère jusqu’en 1991. A cette date, le 4 cylindres 2.3 adopte une nouvelle culasse avec double bougie et voit sa puissance passer à 110 ch.

La fin de vie approchant, Ford propose en 1993 la Mustang SVT Cobra, dont le V8 5.0 doté d’une nouvelle culasse développe 235 ch. Elle est accompagnée d’une SVT Cobra R, destinée à un usage sur piste.

A bout de souffle

Avec sa longue carrière, la Mustang Fox a peu à peu évolué à nouveau vers un modèle plus performant, mais ses ventes s’effondrent. Parties de 370.000 exemplaires, elles finissent à moins de 100.000 les dernières années, soit les ventes les plus basses de toute l’histoire du modèle… Le modèle suivant va tenter s’insuffler un esprit renouvelé à la Mustang.

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