Depuis deux ans, Jaguar donnait régulièrement des nouvelles de son projet de supercar mirifique, la C-X75 dévoilée pour la première fois en 2010. Pas plus tard qu’en septembre, on apprenait que le développement allait bon train et que pas moins de cinq prototypes étaient en route… Arrêt d’urgence aujourd’hui avec l’annonce par le constructeur que le projet de production est annulé pour cause de crise économique.
Le directeur produit de la marque Adrian Hallmark a déclaré à Autocar que même si Jaguar a confiance dans ses capacités à développer le concept, qui rappelons le tourne autour d’un chassis en carbone développé par Williams et un ensemble hybride électrique basé sur un 4 cylindres turbo de 1,6l et des moteurs électriques pour la propulsion, le climat d’austérité n’est pas favorable à ce type d’auto. Les cinq exemplaires existants continueront d’être développés jusqu’en mai prochain et trois d’entre eux seront mis en vente aux enchères, un prendra la direction du musée et le dernier sera utilisé pour des apparitions publiques et des démonstrations. Les technologies mises au point seront recyclées pour le reste de la gamme selon Hallmark, une façon de dire qu’il ne s’agit pas de deux ans de travail à la corbeille. Soit.
On peut tout de même se poser des questions sur les raisons derrière cette décision. La crise a bon dos. Le marché du supercar entre 700 000 et 1 million d’euros existe, Ferrari, McLaren et Porsche pour ne citer que les constructeurs à « grosse » production en sont en tout cas persuadés. Par contre, existe-t-il pour une voiture revendiquant quatre cylindres, 1,6l et un turbo-compresseur, quelque soit les merveilles électriques qui y sont attachées et les performances extraordinaires de la fiche de spécifications ? Il reste à démontrer que la technologie peut compenser le manque de noblesse mécanique pour les clients de ce type d’auto.
Jaguar indique qu’une centaine de clients potentiels s’étaient fait connaître, ce qui correspond en gros à la moitié de la production initialement prévue, sans compter qu’un client potentiel n’est pas un client, comme le constructeur l’avait appris à ses dépends avec la XJ220 dont la liste des « clients potentiels » s’était évaporée à mesure que le développement de l’auto arrivait difficilement de son terme. Quelque soit la véritable raison, Jaguar a décidé de s’épargner le calvaire une seconde fois, difficile de les en blâmer.
Source : Jaguar via Autocar