Officiellement développé en association avec la Formule 1, le spectacle immersif propose un large éventail d’artefacts et de contributions des équipes, experts et personnalités du sport. L’exposition est dédiée aux pionniers qui, tout au long de l’histoire de la Formule 1, se sont sacrifiés pour améliorer la sécurité du sport. Le salon plus largement honorera et explorera l’innovation constante qui a fait avancer la Formule 1.
Après plusieurs années de préparation, l’exposition combine une conception audiovisuelle avec des films et des images rares, des expositions d’ingénierie et éducatives, des pièces sculpturales et des voitures de Grand Prix emblématiques. L’une des « attractions », façon de parler, sera sans nul doute voir l’exposition des restes de la voiture de Romain Grosjean lors de son accident dramatique au Grand Prix de Bahreïn 2020.
Le fait marquant de la saison 2020
Au départ du grand prix, l’ancien pilote Haas, après avoir heurté l’Alpha Tauri de Daniil Kvyat, avait heurté à plus de 200 Km/h un rail de sécurité. Alors que le halo l’avait sans doute sauvé car la monoplace avait traversé la glissière, la voiture s’était disloquée en deux morceaux et s’était instantanément embrasée. Le français avait passé 28 secondes englouti par le feu avant de se mettre en sécurité, mais le choc émotionnel avait été profond dans le paddock.
Les restes ont été gardés secrets pendant trois ans. Suite à une étroite collaboration entre Haas et les producteurs du salon, le châssis sera présenté pour la première fois au Salon de la Formule 1 à Madrid. Hébergé dans une salle spécialement conçue à cet effet intitulée « Survival », le châssis sera accompagné d’une grande installation vidéo montrant des images inédites de l’accident.
« De mon point de vue, c’était un gros accident mais je n’ai pas réalisé l’impact ou la violence de l’extérieur », se souvient Grosjean dans son entretien avec l’équipe de Formule 1 Exhibition. « Ce n’est que le lendemain, lorsque j’ai demandé à quelqu’un de me montrer à quoi cela ressemblait, que j’ai réalisé. Ma femme regardait en fait cette course avec mon père et mes enfants. Ils se souviendront de ce moment toute leur vie. Ils n’étaient que des spectateurs attendant d’entendre quelque chose… attendant de voir quelque chose de Bahreïn.
« J’ai dû casser l’appui-tête, le frapper avec mon casque, puis j’ai finalement réussi à faire passer mon casque et à me tenir debout sur le siège. J’ai réalisé que mon pied gauche était coincé dans le châssis et j’ai tiré aussi fort que possible sur ma jambe gauche. Ma chaussure est restée dans le châssis mais mon pied s’est détaché, j’étais donc libre de sortir de la voiture.
« C’était 120 kilos de carburant plus la batterie – les deux étaient en feu. Le Dr Ian Roberts, Alan [van der Merwe] de la voiture médicale et un pompier essayaient d’ouvrir une brèche dans le feu pour m’aider à sortir. Je crois que cela m’a au moins aidé à avoir une vision de l’endroit où je devais aller et de la sortie.
« La cellule de survie est là pour vous en cas de gros impact. J’étais intact à l’intérieur de la coquille. Le châssis est toujours d’un seul tenant, le halo est là et hormis les dégâts et brûlures il est toujours comme il se doit. Je suppose que cela m’a sauvé la vie.
Le feu, le cauchemar n°1 du pilote
L’accident avait d’autant plus choqué que les gros incendies s’étaient raréfiés en F1. Ce fut longtemps la grande hantise des pilotes, notamment dans les années 60-70 où a sécurité des monoplaces était rudimentaire et où l’exposition des réservoirs et l’emploi de magnésium dans les châssis pouvait très facilement provoquer l’embrasement de monoplaces accidentées. Des décès tragiques de Lorenzo Bandini à David Purley en passant par celui de Jo Schlesser, sans oublier évidemment le martyr de Niki Lauda, la liste des pilotes tués ou grièvement brûlés par le feu était nombreuse.
Par la suite, le risque incendie s’était réduit, resurgissant ensuite avec la problématique des ravitaillements en essence, réintroduits en 1994 et qui avaient été pointés du doigt après l’embrasement de la Benetton de Jos Verstappen dans les stands, un incident qui était aussi lié à la triche de l’écurie sur le système des pompes pour accélérer le débit de carburant injecté. Alors que la sécurité autour des réservoirs a été fortement renforcée, et que les améliorations se sont concentrées ces derniers années sur la protection de la tête des pilotes, la problématique incendie a été réactivée avec l’arrivée des systèmes hybrides et des batteries.
Pas grand chose à dire, c’est impressionnant. Certainement l’accident le plus effrayant de ces dernières années.