Le phénomène des répliques non autorisées, Ferrari le connaît trop bien. Les agents de la Guardia di Finanza et de l’Agence des douanes ont été confrontés à la frontière entre l’Italie et la Suisse, à Ponte Chiasso dans la province de Côme, avec une étonnante Ferrari 312 T. Il s’agit d’une réplique assez fidèle de premier abord (pas pour la motorisation évidemment), mais non autorisée par le constructeur de Maranello. Quelques mois plus tôt, une fausse SF90 (F1 de la saison 2019) avait été repérée également à La Spezia en provenance du Brésil…
Le diable est dans le détail
La monoplace reproduisait donc la Ferrari 312 T pilotée par Niki Lauda en 1975 et au début de la saison 1976. Equipée en fait d’un groupe motopropulseur électrique, elle avait été déclarée comme show car mais n’est pas passée inaperçue des agents qui ont arrêté l’homme qui la transportait en Suisse pour les investigations nécessaires. Plusieurs indices ont mis la puce à l’oreille des agents : la faible valeur déclarée (une vraie 312T a été vendue 6 millions de dollars par RM Sotheby’s à Pebbel Beach en 2019), contrastant avec l’importance du milieu, un exportateur enregistré dans le secteur de la construction ou encore l’emplacement et la « qualité » des compteurs qui faisaient très « cheap ». Les agents se méfiaient également du mot « Ferrari » sur le tableau de bord qui ne correspondait pas aux caractéristiques stylistiques d’origine du Cheval Cabré.
L’expertise, menée pour vérifier toute utilisation abusive du droit de propriété intellectuelle, a confirmé que la voiture n’était pas construite par Ferrari. L’exportateur a ainsi été dénoncé pour contrefaçon, altération ou usage de signes distinctifs d’œuvres par ingéniosité ou produits industriels, ainsi que pour l’introduction dans l’état et le commerce de produits avec de faux signes.
Un des modèles iconiques de la Formule 1
La 312T a marqué la renaissance de Ferrari. Après plusieurs années de « vaches maigres » entre la fin des années 60 et le début des années 70, la Scuderia renaît de ses cendres avec cette monoplace dont la conception fut confiée à Mauro Forghieri, déjà à l’œuvre sur les précédentes monoplaces. Si elle conservait un châssis mixte en panneaux en aluminium et structure en tubes d’acier, elle disposait d’une nouvelle boîte de vitesses transversale, à cinq rapports, (d’où le T de sa dénomination) qui permettait une meilleure répartition des masses.
Grâce à l’implication de Niki Lauda lors de son développement et à un fabuleux V12 à plat 3 litres de 500 chevaux, la monoplace se révèla très fiable et performante. La lignée sera poursuivie jusqu’à la 312T5 de 1980, remportant au total 3 titres pilotes et 4 titres constructeurs, ainsi que 27 victoires.
Des choses m’échappent; une faible valeur déclarée, un groupe motopropulseur électrique, un avis d’expert était nécessaire?
J’ai l’impression que la douane et le journaliste utilisent tout autant que le créateur de cette réplique, la renommé de Ferrari pour mettre en avant leur travail. Mais tout sonne creux.
Au final, pour tous, l’occasion de mettre en avant la magnifique 312T qui seule en sort magnifiée, nous caressant les oreilles de son v12
https://www.youtube.com/watch?v=C8J-RJlzekk
En résumé, sans les logos et le nom Ferrari sur le véhicule il n’y avait aucune raison de faire déplacer un expert !
@Emmanuel : si, car seul un expert pouvait la déclarer contrefaçon, même si cela saute au premier coup d’oeil.
D’ailleurs, elle est « contrefaçon » même sans logo ou nom Ferrari (autre que sur le compteur) car Ferrari protège même le design des monoplaces.
et la contrefaçon d’un design de monoplace a déjà été validée par un tribunal ?
Parce que pour la GTO, Ferrari a perdu son procès pour ne pas avoir pu prouver avoir utilisé la marque et le design déposé.
Par contre, contre Mansori et son kit carrosserie, Ferrari a reçu la confirmation de la possibilité d’avoir une protection sur des éléments de carrosserie, mais pas une carrosserie complète.
Très compliqué tout ça …
Pas si compliqué que ça, Masori fût condané pour imitación d’un produit actuel que Ferrari vend aujourd’hui alors que pour la GTO l’inspiration venait d’un produit très ancien que Ferrari n’utilise pas. Ríen à voir.
Mais là on parle de contrefaçon alors qu’il s’agit d’un véhicule équipé d’un moteur électrique, pas thermique. Et l’originale est une F1, pas un véhicule vendu en concession.
tout à fait, et s’ils l’avait peinte en Orange ou en Violet , personne ne se serait posé de questions . . .
Une Ferrari avec des autocollants GOODYEAR de partout et des pneus AVON …. est ce possible ?