La décharge en dégât collatéral

L’enfer peut toujours être pavé de bonnes intentions, surtout en matière de législation.

La rationalisation de la branche « casse automobile » part du bon principe à vouloir suivre le cheminement de tous les fluides et autres batteries dans le démontage et la destruction des véhicules. Le tout gravé dans une directive européenne de 2000, applicable sur notre territoire depuis le 24 mai.

Pour ce faire, des agréments à des établissements sont, à présent, donnés. Or, l’inertie administrative héxagonale n’a accordé, jusqu’à présent, que 156 de ces agréments, incontournables, pour l’ensemble du pays. Totalement insuffisant, et cette inconséquence ne va sans doute pas tarder à se manifester concrétement, de manière dramatique…    

C’est la résurgence des décharges sauvages qui risque d’apparaître. 156 établissements agrées pour s’occuper des épaves, avec une répartition géographique ubuesque, (un seul pour une ville comme TOULOUSE…), celui qui ne saura plus quoi faire de son véhicule en fin de vie sera grandement tenté de l’abandonner à la sauvette.

Alors qu’il existait une réalité de 2 000 démolisseurs, qui, au moins, se chargeaient du nettoyage, voici le vide sidéral. Ces établissements agrées peuvent, au passage, procéder à la destruction des certificats d’immatriculation, en lieu et place des Préfectures. Qui, de fait, ne délivrent qu’avec parcimonie les sésames.

Mais le temps presse. Comme quoi, à trop vouloir bien faire, encadrer, canaliser, on peut en perdre son discernement et son pragamatisme. Et obtenir l’effet exactement inverse de celui recherché.   

SOURCE: Les Echos

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