Le temps des suppositions et des possibilités est achevé. La fin du système de coentreprise dans le secteur automobile sera ainsi levé progressivement entre 2018 et 2022. Aujourd’hui, un constructeur étranger ne peut détenir plus de 50% d’une coentreprise, et ne peut gérer plus de deux coentreprises dans le même secteur (véhicules particuliers, véhicules utilitaires ou véhicules nouvelles énergies). Un système vivement critiqué à l’étranger, et en particulier par les Etats-Unis.
Avec un Donald Trump largement soutenu par Elon Musk, désireux de s’implanter sur le plus grand marché de véhicule électrique au monde, mais ne souhaitant certainement pas laisser le contrôle à un partenaire chinois. Des critiques qui ont en partie aidé à mettre le feu au poudres sur le terrain commercial entre la Chine et les Etats-Unis ces dernières semaines.
La Chine, qui n’a pas manqué de répliquer aux annonces du président Américain joue néanmoins la détente. La semaine dernière, Xi Jinping annonçait ainsi la levée du système de coentreprise, et des taxes sur les véhicules importés. La NDRC (National Development & Reform Commission), administration en charge de la planification de l’économie, vient à présent d’annoncer le planning.
Le véhicule électrique d’abord
Tout débutera dès cette année pour les véhicules nouvelles énergies. En théorie, un constructeur étranger souhaitant produire en Chine des voitures électriques ou hybride rechargeable n’aura plus de limite sur la détention de son implantation locale. Jusqu’à 100%… donc sans partenaire. On songe immédiatement à Tesla, qui va voir s’ouvrir la voie royale. Quelle sera la réaction des constructeurs ayant scellé un alliance ces derniers mois, comme Ford et Zotye par exemple ?
Avec ce choix, la Chine confirme son intention de développer le véhicule électrique, tout en prenant un risque mesuré. Le marché actuel est dominé à 100% par les constructeurs locaux, puisqu’aucun constructeur étranger n’assemble de véhicule électrique en Chine (à ce jour).
Véhicule utilitaires, puis particuliers
En 2020, c’est le secteur du véhicule utilitaire qui sera concerné. La aussi, la Chine maitrises les choses. Peu de constructeurs étrangers sont présents sur ce secteur (Ford, Iveco, Daimler, bientôt Renault, Isuzu). Mais tous sont présents sur le marchés des gros fourgons ou pick-ups, alors que le marché est essentiellement centré sur de plus petits véhicules. Ici aussi donc, les constructeurs nationaux règnent en maîtres…
Puis viendra 2022, avec la levée des restrictions sur les coentreprises et la production de véhicules particuliers (hors entreprises spécialisées dans le véhicule électrique donc). Le gouvernement laisse donc 5 ans à ses constructeurs pour se renforcer, s’associer, etc.
Une consolidation est sans doute à prévoir, forcée en partie par les quotas de véhicules électriques mis en place en 2019, et qui vont lourdement pénaliser les petits acteurs. Consolidation déjà engagée côté constructeurs publics avec le récent accord entre Dongfeng, FAW et Changan. Restera aussi à unir les grands constructeurs publics détenus au niveau provincial ou municipal : SAIC (Shanghai), BAIC (Pékin) et GAC (Guangzhou)…
D’autres secteurs concernés
Mais le secteur automobile n’est pas seul concerné par les mesures. Dès cette année, les limites de détention par des entreprises étrangères seront levées dans les domaines de la construction navale et aéronautique.
Byd et GAC comptent vendre des voitures sur le marché US à court-terme. SAIC et Haval sont en embuscade. La Chine était obligée de lâcher du lest. Accessoirement, cette libéralisation permettra d’accélérer la consolidation et se débarrasser des constructeurs qui ne sont pas économiquement viables. Avec un certain cynisme, Xi Jinping a beaucoup à gagner en ouvrant le robinet…
C´est oublier un Petit détail: il y a de multiples autres règlements pour maintenir le protectionisme.
Puisqu´on parle des batteries, le Gouvernement chinois impose des batteries…chinoises aux producteurs de VE.
Et il y a d´autres restrictions du même type.
Sans compter que quasiment tous les constructeurs sont dans des Joint ventures, je les vois mal réussir à s´en libérer.
Chine et Inde sont les empereurs du protectionnisme, personne de courageux en face pour dire ça suffit.
L’Europe des énarques et les USA n’ont rien fait pendant des décennies.
Heureusement pour le commerce Occident / Asie Trump est là.
1)Tu crois sérieusement que cela est lié aux tweets de Trump? Les chinois sont en Position de force :
http://www.slate.fr/story/160546/etats-unis-chine-guerre-commerciale-trump
2)Il n´y a pas plus protectioniste que Donald J Trump….
En tout cas, si l’Europe n’était pas dirigé par des carpettes,
pour mon exemple Me Merkel… l’industrie de l’acier ne serait sinistrée et aux mains de l’Inde en Europe.
1er européen : Mittal Arcelor …. Inde.
2eme européen : TATA ThyssenKrupp …. Inde.
https://www.zonebourse.com/THYSSENKRUPP-436698/actualite/La-coentreprise-ThyssenKrupp-Tata-dans-l-acier-prend-du-retard-26330398/
Le vraiment Méchant Trump et tout le restant ….n’est pas une carpette comme nous en Europe ……
Si tu le dis 🙂
L´industrie de l´acier est quasi-morte depuis les années 70. Tout ce qui est Industrie de masse a migré vers des pays moins chers.
Quand tu dépends d´un marché mais que l´autre peut survivre sans toi, tu fais quoi? Et que ce marché est trois fois plus gros que toi? Je suis impatient de voir tes Solutions 🙂