Yongxing Special Materials Technology Co Ltd a annoncé publiquement avoir mis à l’arrêt ses usines de transformation du lithium. Une qualité anormale de l’eau de la rivière Jin a été détectée. C’est la source principale d’eau potable de la ville. Devant cet état de fait, une enquête est diligentée.
Officiellement pour aider à l’enquête, Yongxing Special Materials Tech a donc mis à l’arrête ses usines de production de carbonate de lithium. Le groupe a été imité par Anshan Heavy Duty Mining Machinery ainsi que KangLongDa Special Protection Technology. Pour le moment, les arrêts sont sans date de fin et on ne sait donc pas quand la production reprendra. Certains experts estiment que 3 000 à 4 000 tonnes de carbonate de lithium pourraient manquer à la production. C’est environ 4% de la production annuelle mondiale. Cela pourrait donc provoquer une tension sur la demande de lithium.
Ces mêmes experts cités par le SCMP estiment qu’une pollution aux métaux lourds de la rivière pourrait encourager les autorités à limiter la production à Yichun (à ne pas confondre avec Yichun dans la province du Heilongjiang NDLA). La Chine représente 60% du raffinage du lithium dans le monde, ainsi que « 77% de la capacité mondiale de production de cellules de batteries et 60% de la fabrication mondiale de composants de batteries » selon la Coface. Si la Chine du lithium tousse, c’est tout le monde de la transition électrique qui pourrait s’enrhumer.
La production elle, est assurée en très grande partie par l’Australie (55% de la production mondiale en 2021) et par le Chili (25% de la production mondiale).
Une pollution aux métaux lourds enfin prise en compte ?
La « capitale du lithium » possède l’un des plus grands gisements de lithium au monde. Sous forme de lépidolite [K(Li,Al)3(Si,Al)4O10(F,OH)2], le lithium fait la fortune, mais aussi la pollution de la région. Outre les sociétés minières et de raffinage, Yichun a attiré des géants de la filière comme CATL (Contemporary Amperex Technology Limited) le plus grand fabricant de batteries lithium-ion au monde, mais aussi BYD, plus gros constructeur de véhicules électriques.
Et c’est là tout le paradoxe de la transition vers le VE ou autres solutions à base d’électricité. Déjà, il faut que cette électricité soit peu carbonée, mais il faut ensuite pouvoir la stocker pour l’utiliser dans les appareils électroniques, ou les voitures automobiles. Or, miner le lithium est très polluant. Déjà, il faut beaucoup d’eau pour produire un concentré de lithium. Ensuite, la Chine produit son lithium par minage de roches. C’est très énergivore et l’énergie en Chine n’est pas propre du tout. En théorie, il faut 11 tonnes de lépidolite pour produire 1 tonne de carbonate de lithium. Dans les faits, les usines chinoises sont assez médiocres en efficacité et il faut plutôt 15 à 18 tonnes de mica pour produire cette tonne de carbonate de lithium.
Mais ce n’est pas le « pire ». En effet, si l’Australie est le plus gros producteur de minerai de lithium (à base de pegmatites/spodumène), ce minerai est envoyé en Chine pour le raffinage. En clair, le lithium de d’Australie et Chine sont plus polluants que d’autres lithiums produits localement, dans des mines, des salars ou autres sources. Ce lithium doit être transporté ailleurs pour finir d’être raffiné, transformé en cellules de batteries, puis retransporté ailleurs pour que les batteries soient utilisées.
C’est d’ailleurs pour cela que les constructeurs européens qui doivent aller vers le VE à marche forcée, sourcent des lithiums « moins sales » pour fabriquer leur batterie. Ce lithium peut être extrait de saumures dans un processus de géothermie (co-génération) ou dans des mines locales. La fabrication des piles et des batteries est aussi « relocalisée » pour minimiser la dette écologique du véhicule électrique.
Notre avis, par leblogauto.com
Avec le lithium, ou même le fameux hydrogène soi-disant « vert », l’industrie essaie de trouver une alternative pour continuer de nous alimenter en bien de consommation, de croissance, etc. Comme toute bonne idée, elle est souvent pervertie par la « nécessité » du toujours plus et cette ville de Yichun en est l’exemple type.
Empoisonner les ressources en eau potable pour extraire plus de lithium, cela rappelle certains épisodes en France ou en Europe que l’on pensait du passé. Cette pollution lointaine n’est pas sous nos yeux et donc est « inexistantes » pour nos yeux d’occidentaux friands de smartphones, de VEB, etc. Diminuer les émissions de CO2 chez nous mais les augmenter à l’autre bout de la Terre, avec une pollution des rivières en prime, ce n’est pas très écologique. Si ?
Crédit photo : Rob Lavinsky, iRocks.com – CC-BY-SA-3.0
Drôle de conclusion, ramener tout ça aux seuls européens ? Pourquoi ? Il me semble que l’Europe n’est ni la zone la plus peuplée ni la plus consommatrices de produite électronique.
De plus n’est ce pas avant tout aux zone productrices de faire des efforts en terme d’écologie ? l’Europe ne peut leur imposer de règles à suivre on est pas le centre du monde.
Et bien on essaie en tout cas en mettant des normes environnementales sur nos importations.
Evoquer l’Europe, et même la France, sur les problèmes de pollution, c’est pour mieux nous concerner.
Parce qu’on pourrait très bien évoquer des problèmes de pollution en Afrique, ou en Amérique du Sud, ou aux USA. Mais pour nous, c’est kifkif pareil.
Par exemple, l’exploitation de pétrole et gaz de schiste aux USA est très polluant, utilisant des additifs chimiques qui vont rester dans la roche, et polluer la nappe phréatique. Mais pratiquement aucun Européen ne se sent concerné. En revanche, si c’est un site industriel en France qui aurait fait des rejets dans la nature, alors ce n’est plus pareil…
Le GNV américain viendrait du gaz de schiste !? Une grande partie des produits achetés en Europe viennent de Chine fabriquer grâce à la base de charbon. Bref, on pollue par procuration…
Intéressant cet article
Les mouches changent d’âne, après le Moyen Orient, elles se collent à la Chine pour l’automobile. Une soumission comme une autre me direz vous…
Un jour le lithium deviendra très cher et on pourra en extraire chez nous, en auront nous assez ?
les Chinois ne sont pas réputés pour être très regardants sur les problèmatiques environnementales. leur population est (était?) vue comme une force de production, un outil, et ils pouvaient accepter un % de perte si cela était bénéfique pour la communauté.
C’est en train de changer et c’est tant mieux!
Attention aux accusations de racisme à 2 balles @Amazon
?
faut pas confondre entre aucune norme de production, environnementale et concevoir un produit non prévu pour être recyclé
pas ou peu de normes environnementales en Chine, ça c’est vrai
que les industriels chinois auraient conçu des produits non recyclables, ça c’est faux
Ouah la surprise ! Les VE ne rejettent rien dans l’atmosphère mais tout dans l’eau.
C’est ballot !
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/la-france-importe-t-elle-du-gaz-de-schiste-americain-comme-lassure-fabien-roussel_4941270.html