Le rallye du cur est une épreuve de régularité organisé par Mécénat chirurgie cardiaque, qui a eu lieu dimanche dernier. Donc, ce n’est pas du WRC. En plus, je n’y étais que co-pilote. Néanmoins, comme c’était la première compétition auto à laquelle j’ai participé, cela méritait un article.
Préparation:
Jusqu’au bout, j’ai cru qu’il y avait un quiproquo. Un baquet gratuit dans un rallye mondain avec déjeuner et diner? Je m’attendais à ce qu’on me dise: « Co-pilote? Non, vous serez dans l’Espace des organisateurs! » ou « Oui, vous êtes sur la liste. Pour les 1000 demandés, vous payez par chèque ou pour carte? »
En attendant, j’ai du m’acheter un casque. Je n’en avais pas mis depuis que je travaille au Blog Auto. Avant je faisais du « 62 » et à ma grande surprise, en un an et demi, j’ai pris une taille. Doit-on voir un lien de cause à effet entre la circonférence de ma tête et le fait de travailler au Blog?
Départ:
Au petit matin, je roule vers l’hippodrome de Longchamp. Ca commence bien: je me suis perdu dans le Bois de Boulogne et pas question de s’arrêter pour demander son chemin aux dames sur le bord des chemins…
Je suis un des premiers arrivés. Les parkings « voitures participantes » et « autres » sont quasiment vides. Les organisateurs sont regroupés sur une tente. Je décline mon identité, on me répond: « Ouaknine… AC-Bristol N°19. » Pas de tour en Espace; rien à payer. J’adore les AC-Bristol. De toute façon, au point où j’en étais, j’aurais accepté de faire le rallye en 4cv. Le problème, c’est que la température n’a qu’un seul chiffre. J’ai beau avoir pris un intégral, un pull et une polaire, le cabriolet, par ce temps…
L’Ac-Bristol en question arrive peu après. Son propriétaire s’appelle Jean-Marc et il possède également une Jaguar Type E série 1. Premières étapes, poser les autocollants. Il était ardu à poser, le « mécénat chirurgie cardiaque » (n’est-ce pas monsieur-le-propriétaire-de-l’AC-Bristol-Aceca-bleue?) D’ailleurs beaucoup de voitures affichaient « mecenat chi urg e card aque ». Les parking se remplissent peu à peu. 6 clubs ont été invités: AC, Alfa Romeo, Aston Martin, Facel-Vega, Ferrari et Jaguar, soit une quarantaine de voitures. Bref, ce ne sont pas les voitures de Jean-Pierre Foucault…
Des badauds débarquent, attirés notamment par l’Enzo. D’après les pilotes, le cycliste que j’ai pris en photo est « un ancien rallyman connu ».
CH1:
A 9h, briefing des deux personnes en charges de l’organisation, Marc Azolini et Jean-François Bentz. La première étape consiste à ralier le circuit de Mortefontaine en suivant le rôde-bouc (ben quoi, ça ne s’écrit pas comme ça?) Soit 113,2km à effectuer en 2h15, « en respectant le code de la route. »
A 9h15, les voitures commencent à s’élancer. Notre tour arrive, le starter nous fait: « Départ dans 5… 4… 3… 2… 1… Go! » On part et… 500 mètres plus loin, au premier feu rouge, on se retrouve avec l’AC-Bristol N°18 et l’AC Cobra 289 N°20. Pourquoi s’embêter à lire le road-book? Je dis à Jean-Marc de suivre la N°18. Problème: le N°18 a un mauvais sens de l’orientation. Il s’est perdu et donc, nous aussi. Demi-tour!
Le road-book nous fait prendre l’autoroute, le temps de quitter les zones urbaines. Ensuite, on se retrouve en rase campagne. Au début, je me sentais mal à l’aise: il n’y a pas de ceintures, pas d’arceau, les baquets s’arrêtent au niveau des hanches, les portières vont à peine plus haut et vu que le volant est à droite, les dépassements sont périlleux… Comme pour me rassurer, Jean-Marc me glisse: « J’ai des pneus compétition, mais ils sont un peu lisses, là. Il faudra que je les change, un jour. » Quant au confort… Pour le chauffage, il faut se contenter de la chaleur du moteur.
A Belloy-en-France, il y a une brocante. Du coup, le « CP volant » se change en indication de déviation. L’AC-Bristol N°18 a filé plein nord. Au dernière nouvelles, on les a vu près de Stockholm (non, je rigole.) Enfin, après 4 demi-tours, on approche de Mortefontaine. Les Facel-Vega et les Aston-Martin (parties après nous) sont garées sur le bas-côtés, en attendant que l’heure tourne. Arrivé sur le circuit, on laisse galamment passer des Type E… Eux aussi sont en avance et ils ne se pressent pas pour atteindre les pointeurs. Du coup, on pointe avec deux minutes de retard.
Mortefontaine:
Deux épreuves sont proposées: un gymkhana et des tours sur l’anneau, derrière un pace-car (cette épreuve ne donnant aucun point.) L’idée des organisateurs étaient simple: un club au gymkhana, un club sur l’anneau, les autres déjeunent, puis on tourne…
On commence par le gykhana: un slalom a effectuer sur l’aire plane. L’AC-Bristol N°18 (encore eux!) a pris un malin plaisir à éviter de passer toutes les portes. On a fait un sans-faute.
Ensuite, on fait quatre tours de l’anneau, derrière le pace-car (une Opel Astra 2,0l turbo.) L’AC Cobra N°20 suit sans problème. Mais « notre » AC-Bristol peine à dépasser les 140km/h.
Puis c’est la pause déjeuner et ce qui devait arriver arriva: vu le temps, ceux qui déjeunaient (dans un bâtiment, au chaud) ne voulaient pas sortir et se retrouver à poireauter dehors. Comme les organisateurs mangeaient en même temps et que la salle contenait une cinquantaine de personnes, il y a eu embouteillage…
Après cela, il y a eu un long flottement. On a du attendre, attendre, attendre. L’association avait invité d’autres voitures (Alfa 2600 Spider, Mercedes Pagode, Ferrari Modena, Honda S2000…), qui ont fait des tours d’anneau. Puis ils ont proposé des baptêmes: 75 pour quatre tours de l’anneau, sur Opel GT, comme passager (ils se prennent pour Zone Rouge Organisation ou quoi?) Lors de son tour, une Type E grise a été victime d’une fuite (l’occasion de photographier le 6 cylindres.) Ce fut (sauf erreur), le seul pépin.
« Routier »:
A 15h30, soit près d’une 1h30 de retard, on quitte enfin l’aire plane de Mortefontaine. Prochaine épreuve: un tour du « routier » (à effectuer en moins de 3’25 »; le temps de référence de Bernard Consten; tout en bleu.) Jean-Marc eu beau attaquer, on a mis 3’30 ».
CH3:
A la sortie du routier, on tamponne le carnet et on attaque le CH3: 52,5km à parcourir en 1h10, en se servant uniquement de la carte fournie.
La conduite sur les petites routes était très sympa. L’AC-Bristol est motorisée (comme son nom l’indique) d’un 2l Bristol (un BMW produit sous licence.) Avec 3 carburateurs, il développe 125ch (voir 150ch en compétition.) Pas mal pour une mécanique née en 1938! Pompidou a eu la même. Les performances sont honnêtes et ça pousse quand même (gràce aussi à la boite 4 avec des premiers rapports très courts.) Le bruit est phénoménale.
A Chauvry, on est été accueilli par la neige. On est trop grand pour tenir lorsque la capote est en place. Alors, il a fallu se contenter des casques… En plus, les essuies-glaces n’essuient rien du tout et les phares portent à peine. Suivre le road-book fut un morceau de bravoure.
CH4:
L’ultime étape: 31km à effectuer en 45min. Pour éviter les embouteillages, on retourne au bois de Boulogne par la ville. Ca fait tout drôle: les têtes se retournent sur notre passage, certains vous font des signes, d’autres disent bonjour…
On arrive au milieu des cyclistes et des joggers. On est les seuls à arriver décapotés et les autres concurrents nous applaudissent. Je suis fatigué, congelé, la carte est détrempée, mais je suis fier d’avoir été co-pilote d’un jour. Incrustor a réussi à garer sa 300ZX dans le parc fermé. Le propriétaire de la 575 GTB engueulent deux jeunes filles qui ont posé leurs VTT sur sa voiture (sans ménagement.)
La journée s’achève au Chalet des iles du Bois de Boulogne (ou plutôt, dans une grande tente à côté.) Une partie de pétanque mouillée était organisée et le Club AC s’est imposé. Un diner mondain était prévu. Mais vu mon état, j’ai pris la tangente et j’ai marché jusqu’à l’hippodrome de Longchamp, pour y récupérer ma voiture. Ultime gag: la grille était cadenassée et j’ai du appeler les organisateurs pour qu’ils envoient quelqu’un pour m’ouvrir!
Et sinon pour ceux qui sont plutôt du côté du Nord, ce déroulera le 1er mai 2008 un rallye touristique organisé par HEI,une école d’ingénieur…
http://rallyetouristique.bdehei.fr