Des épaves qui se vendent au prix de l’or, voire plus cher, il y en a déjà eu, et il y en aura encore tant que l’on retrouvera des raretés au fond d’un bois ou d’un jardin. Ici, la voiture qui est proposée est une très rare Ferrari 500 Mondial Spider Series I de 1954. Seulement 13 exemplaires ont été construits avec Pinin Farina (le fondateur de la carrosserie Pininfarina). Cet exemplaire est le second de la série.
En plus il a un passé ce modèle. Cet exemplaire a couru dans différentes courses de l’époque comme les Mille Miglia, la Targa Florio ou le Grand Prix d’Imola. Selon les registres de Ferrari, et l’expert Marcel Massini, le châssis 0406 MD était en Rosso Corsa avec un intérieur en vinyl beige. La voiture a été vendue à Franco Cornacchia qui l’a alignée en course pour le compte de la Scuderia Guastalla. Elle a alors connu plusieurs pilotes dont l’ancien pilote Ferrari Franco Cortese, ou Joao Rezende Dos Santos.
Ce véhicule de course sans palmarès prestigieux autre que des accessits, est alors parti aux USA où elle a reçu un V8 américain (aujourd’hui ce serait un sacrilège, mais on parle d’un outil, d’une voiture de course et à l’époque c’était commun). La voiture a été accidentée quelques années après et a subi un incendie. Revendue sans moteur, elle a fini chez Walter Medlin en 1978 qui l’a alors conservée en l’état…cabossée, pliée, rouillée, et incendiée.
C’est donc ce tas de rouille qui va être mis aux enchères. Le moteur fourni avec n’est pas du tout « matching numbers » (le moteur d’origine NDLA) mais un 4 en ligne Lampredi Tipo 119 de 3 litres. Ce moteur a équipée la 750 Monza de la même époque. Cependant, la boîte de vitesses est « matching-numbers » ! Forcément, cela donne un peu plus de cachet à la bestiole.
On a donc un second châssis produit, un pilote privé reconnu qui l’a aligné sur les courses prestigieuses de l’époque, et un accident+incendie et une conservation « en l’état » depuis le milieu des années 60. De quoi faire une belle histoire et recueillir les enchères folles de riches participants ? Sans doute, surtout que l’expert Massini a accumulé pas mal de documents sur le véhicule et même les papiers C.S.A.I. (ou CSAI, papiers d’homologation italienne de l’époque).
[Mise à jour 18/08/2023 : le lot numéro 140 de la vente a dépassé la fourchette haute. L’épave a été vendue $1,875,000 USD contre 1,6 million en fourchette haute.]
Notre avis, par leblogauto.com
La grande question sera alors : restaurer ou ne pas restaurer ? Certains pensent qu’il ne faut pas toucher ces véhicules et conserver l’histoire, d’autres, souvent aux USA, pensent au contraire qu’il faut les reconstruire à neuf. Mais la fourchette semble très (trop ?) élevée.
La dernière Ferrari 500 Mondial par Pinin Farina vendue par RM Sotheby’s a atteint 3,7 millions d’euros. Cependant, elle était en parfait état, avec surtout le moteur, la boîte et sa carrosserie d’origine ! Alors RM ne tente-t-il pas d’embellir un peu cette carcasse pour mieux la vendre ? Même si on pense qu’on ne peut pas la revendre à 3,7 millions, cela laisse une belle marge pour la restauration à neuf.
Clairement, Sotheby’s fait mousser le truc pour faire mousser le champagne et le pognon.
Cette carcasse n’a strictement aucun intérêt. Alors on lui en trouve : c’est rare, la boîte est d’origine et c’est une Ferrari. Cette épave ne vaut même pas le prix de la ferraille qu’il en reste. Elle a un palmarès quelconque, n’a pas été piloté par un as et a fini avec un V8 ricain. Son dernier propriétaire a dû l’acheter pour une poignée de lentilles et on se demande bien pourquoi, cette Ferrari aurait dû finir à la casse.
La restaurer est absurde puisque 99% de la barquette sera à refaire. De plus le moteur n’est même pas le bon, retrouver ou reconstruire le moteur 4 cyl. 2 l d’origine va être coton, voire impossible.
Faut redescendre sur terre à un moment. Sur ce coup-là, la passion tutoie le cynisme et fraternise avec l’arnaque.
Y a quelques chose à garder sur l’épave au moins?
Sinon en oeuvre d’art, on peut acheter une banane scotchée sur une toile pour à peine 100000 euros. Ou des bitcoin, quitte à acheter du vent.
Concernant le prix, quand on voit ça : https://www.leblogauto.com/insolite/incroyable-la-2cv-en-bois-depasse-les-200000-euros-94242 , alors 1 millions pour une épave de vraie Ferrari ne parait pas si absurde. Cela dit parler de restauration est un abus de langage, ce sera une reconstruction avec maxi 5% des pièces d’origine.
Si certains ne savent pas quoi faire de leur argent, je leur suggère de faire un don aux restos du Cœurs ou à 30 Millions d’Amis. Au moins, là, ce million d’euros servira à quelque chose