Ineos Grenadier : un intérieur à contre-courant

Le groupe chimique anglais Ineos fait beaucoup parler de lui depuis deux ans, d’abord via le mécénat sportif en rachetant l’OGC Nice puis en devenant co-actionnaire de l’écurie Mercedes-AMG F1, mais aussi sur le plan industriel en ayant racheté fin 2020 à Mercedes-Benz le site de Hambach, en Moselle, où étaient fabriquées les Smart, afin d’y produire un véhicule bien différent, à savoir un 4×4 dans l’esprit du Land Rover Defender ! L’Ineos Grenadier deviendra ainsi le premier modèle de la nouvelle marque Ineos Automotive créée en 2017 par Sir James Ratcliffe.

Un vrai, un tatoué

Le constructeur revendique l’influence du Mercedes Classe G, qui est d’ailleurs assemblé au même endroit que les prototypes Grenadier, à savoir chez Magna Steyr en Autriche, mais aussi de la Jeep Willys et des premiers Toyota Land Cruiser, soit de vrais véhicules tout-terrains qui ne limitent pas leurs capacités de franchissement aux trottoirs des stations huppées mais se frottent à du vrai hors piste.

Nous savions déjà depuis l’an dernier, quand le look rustique du Grenadier a été présenté, que ce « Defender » réssuscité ne serait pas non plus un Lada Niva (qui a aussi son charme, hein), embarquant des mécaniques modernes, 6-cylindres 3.0 essence et diesel BMW, néanmoins sans hybride ni électrique, et une boîte 8 rapports d’origine ZF. L’intérieur joue par contre une carte bien plus originale « à l’ancienne », avec un design très opposé aux tendances actuelles qui font la part belle à l’épure, aux grandes dalles numériques et aux habillages colorés.

Ambiance aviation militaire

Ici, nous serons dans un 4×4 « pur et dur », simple, pensé pour être robuste et même facilement nettoyé avec un plancher lavable au jet dont le plancher en caoutchouc est muni de bouchons de vidage. Pas de place pour les fioritures.. Même si un écran tactile de 12″3 pouces trône au sommet du tableau de bord très vertical, le contraste n’en est que plus saisissant avec le reste du « cockpit », qui puise son inspiration dans l’aviation avec pléthore de boutons physiques installés à la fois sur la console centrale et sur le plafonnier, scindant le toit ouvrant en deux parties distinctes au-dessus du conducteur et du passager.

Ces gros boutons, dont la fonction est rappellée par des inscriptions, bien espacés entre eux (pour une utilisation en mains gantées) dans des cadres bien carrés aux vis apparentes, donnent une touche austère et très militaire au véhicule (en même temps, le classe G est d’abord sortie n version militaire avant de sortir en version civile) mais aussi un côté « vintage » assez amusant, bien loin des univers ultra-tech qui, pour certains, se ressemblent tous.

Notre avis, par leblogauto.com

Ce produit de « niche », petite folie du patron d’Ineos, a au moins le mérite de maintenir le travail en France ! ce Defender revisité peut paraître bien austère mais il apporte finalement une certaine fraîcheur, malgré son côté rustique assumé, face à la déferlante de dalles et systèmes numériques de l’automobile moderne.

images : Ineos

(13 commentaires)

      1. Non non le changer, pour un équivalent, un truc imprimé en 3D ou carrément un commutateur basique.
        Comme ce sont pour ce que l’on voit, des plaques vissées, rien n’empêche de dévisser, virer le bouton et mettre un équivalent, voire de refaire une plaque si le trou du bouton ne convient pas 🙂

  1. Ca me rappelle la mode des Hummer. Tout le monde a eu envie d’en avoir un (un H2 ou un H3) mais ceux qui pouvaient se l’offrir ont changé d’avis.
    Au moins on sait que les moteurs viennent de BMW – le sélecteur de la BVA me fait penser à voir des Louboutins dans un marché de la banlieue de Lomé, bref ridicule.
    C’est objectivement à la fois moche et très décevant pour un véhicule rustique.

    1. toutes les commandes sont prévues pour être manipulées avec des gants …
      ça explique en bonne partie la disposition et la taille des commandes.

  2. La plupart des vrais 4X4 ou SUV (comprendre dérivés de pick-ups) et des utilitaires (vans et pick-ups) conservent de nombreuses grosses touches, tout simplement parce qu’il faut pouvoir les manipuler avec des gants. Ce Grenadier ne constitue en rien une exception, disons plus prosaïquement que les autos qui font appel à ce type d’ergonomie disparaissent d’Europe, c’est tout.

  3. j’ai lu quelque part, production prévue : 20 000 exemplaires par an.
    jusque 30 0000 maximum
    sur un marché mondialisé, avec une gamme complète telle que prévue :
    – châssis long 5 places
    – châssis long utilitaire
    puis :
    – Châssis court
    – 7 ou 9 places
    – pickup
    – cabine et châssis nu (?)
    ça devrait être possible, il faut juste de bons produits, et quand on voit les moyens mis en oeuvre ça semble très bien partit
    et un réseau de vente. anios étant une firme implantée au niveau mondial, espérons qu’elle ne se ratera pas sur la distribution.

    Par contre avec uniquement des motorisations thermiques et 4×4 permanent, le malus va sérieusement piquer …
    je crois que c’est l’argus qui évoque 40 000€ en 2023 🙁

    PS : dans quelques minutes, sur YT, découverte du ebussy : petit utilitaire 4×4 électrique de fabrication allemande !

    1. Mais avec grosse remise, les Ford pickups c’était 15 000€ l’unité si je me souviens bien.
      Mais il est certains qu’un Grenadier made in France avec moteur moderne de chez BMW, ça risque d’avoir une autre gueule que les VT4 qui sont des Ford provenant de Thaïlande. Véhicules non homologués en Europe avec un moteur euro 5 !
      Ford Europe a refusé de les fournir à cause de cette non homologation européenne, ils sont donc commandés, par lots, directement en Thailande (environ 20000€ pièce semble t il) avant d’être démontés, puis remontés renforcés / militarisés à St Nazaire.

      PS : il existe un marché de seconde main pour les pneumatiques et jantes des véhicules neufs puisque les roues ne sont pas conservées : 75€ le pneu ou 600€ le lot de 10 ! mais ce ne sont pas des 16″ ils ne passent pas sur ma Serie

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