Remarque : Afin de respecter les dénominations officielles des modèles, la cylindrée des moteurs est exprimée en pouces cubes (cid – Cubic Inch Displacement). Un tableau de conversion est présenté en fin de sujet.
Si la Camaro la première génération s’est illustrée par sa réussite et certaines de ses versions entrées dans la légende, la seconde est sans doute celle qui a le plus marqué par son style. C’est cette génération qui va forger l’apparence de la lignée jusqu’au début des années 2000. Ligne de caisse longiligne, grande calandre au bout du capot plongeant, encadrée par ses phares au bout des ailes, arrière fuyant, absence de vitre de custode… Reprenant toujours la même base technique quela Nova, la Camaro se passe à présent de cabriolet, mais proposera le T-Top en option selon les années.
Toutefois, à l’instar de l’ensemble de la production automobile aux Etats-Unis, elle sera durement touchée par la crise pétrolière et les diverses règlementations environnementales et sécuritaires mises en place aux Etats-Unis. Cela ne l’empêchera pas de dépasser sa rivale, la Mustang.
La gamme mécanique reprend une partie de la gamme 1969, avec un 6 cylindes en ligne 250 cid en entrée de gamme, et 165 ch, suivi par un V8 307 de 200 ch et un V8 350 de 250 ch. La SS dispose du V8 350 et de 300 ch, avec en option un V8 396 de 350 ou 375 ch. En réalité, l’appellation officielle reste bien 396 , mais la cylindrée est en fait de 402 cid. Un décalage volontaire pour continuer sur la lignée des modèles précédents et bien connus du public, mais aussi pour ne pas effrayer le monde des assurances… Des versions dotées de moteurs LS6 et LS7 de 454 cid sont apparues sur certaines brochures mais aucun exemplaire n’en a jamais été produit.
La plus extrême de la gamme par se définition technique reste la Z/28, qui profite de cette nouvelle génération pour se doter d’un V8 350 nommé LT-1 350. Un moteur déjà proposé dans la Corvette avec 370 ch et qui en développe ici 360. Il est en outre proposé avec une boîte automatique à 3 rapports.
La Camaro étant apparue tardivement en 1970 (février, soit le milieu du millésime), le modèle 1971 n’évolue que très peu. D’un point de vue stylistique s’entend. Car à part de nouveaux sièges avant à dossier intégrant l’appuie-tête, il en va autrement pour les moteurs. Puisque pour 1971, GM décide que tous ses moteurs doivent pouvoir fonctionner à l’essence sans plomb à faible indice d’octane, les puissances amorcent une chute qui va se poursuivre sur les années suivantes.
Les moteurs d’entrée de gamme sont en fait peu impactés. Le six cylindres passe ainsi de 155 à 145 ch, le V8 307 reste à 200 ch, et le V8 350 passe de 250 à 245 ch. Même le V8 350 de la SS campe sur ses 300 ch. Ces moteurs étaient en fait déjà parés pour ce changement depuis plusieurs années. En revanche, le V8 396 proposé en option sur la SS passe de 350 à 300 ch, tandis que l’option 375 ch est supprimée. La Z/28 n’échappe pas à l’hécatombe et passe de 360 à 330 ch.
L’année 1972 a bien failli être la dernière pour la Camaro. L’année s’ouvre sur une importante grève dans l’usine de Norwood dans l’Ohio. Durant 174 jours, l’usine ne produit aucun véhicule… Le marché déjà difficile pour cette famille de véhicules ne s’arrange pas lorsque GM doit détruire 1.100 exemplaires produits qui ne peuvent être vendus parce qu’ils ne répondent pas aux normes de choc à moins de 5 km/h édictées pour l’année 1973…
Les mécaniques sont reconduites, mais leur puissance affichée est nettement abaissée. GM a en effet choisi de publier des chiffres nets (moteur équipé de ses accessoires et avec une ligne d’échappement complète) et non plus bruts, pour la Camaro comme pour ses autres modèles. On trouve à présent la gamme suivante : 6 cylindre en ligne 250 110 ch, V8 307 130 ch, V8 L-65 350 de 165 ch, V8 L48 350 de 200 ch, V8 350 de 300 ch pour la SS, V8 350 de 255 ch pour la Z/28 et en option V8 402 LS3 de 240 ch pour la SS. C’est d’ailleurs la dernière année pour la SS, tandis que la Z/28 devient Z28…
Outre la suppression de SS, et donc du moteur 396, l’année 1973 est aussi marquée par l’apparition du pack LT qui apporte plus de confort. En la matière, l’apparition de la climatisation (en option) sur la Z28 suit le sens de l’histoire… Les nouvelles normes de choc imposant l’arrivée de pare-chocs capables d’absorber les chocs à moins de 5 mph / 8 km/h. La RS parvient à sauver ses petits pare-chocs chromés, pas pour longtemps.
Les moteurs continuent leur perte de puissance, avec le 6 cylindres 250 qui pointe à 100 ch, le V8 307 à 115, le V8 350 L65 à 145, le V8 350 LS4 à 175 et le V8 350 de la Z28 à 245 ch…
Après plusieurs années sans évolution marquante de son style, la Camaro est revue pour 1974. La nouvelle face avant intègre des pare-chocs sur toute la largeur, la calandre s’incline et les phares circulaires sont implantés dans un logement plus carré. A l’arrière, les feux viennent déborder sur les ailes. Elle prend 178 mm dans l’opération, essentiellement à cause des imposants pare-chocs. Les mécaniques restent inchangées, mais on notera l’apparition d’un modèle réservé à la Californie et à ses normes d’émissions plus strictes : un V8 350 nommé L65 de 145 ch…
Malgré le choc pétrolier, la Camaro connaît une année record, avec plus de 150.000 exemplaires écoulés.
La descente aux enfers continue avec la chute des puissances des moteurs, due aux normes de dépollution de plus en plus strictes. Le catalyseur est à présent implanté sur tous les modèles GM pour cette nouvelle année, et le 6 cylindres ne développe plus que 105 ch, tandis que les deux options de V8 350 proposent 145 et 155ch. Et c’est à présent le seul choix puisque la Z28 est supprimée du catalogue… Cela n’empêche pas la Camaro de bien se vendre avec 145.000 exemplaires au compteur.
Le style continue à évoluer avec l’apparition d’une lunette arrière enveloppante, tandis que de nouveaux équipements font leur apparition, comme le verrouillage central en option ou encore les pneus à structure radiale de série sur tous les modèles.
Quelques petites évolutions pour 1976 avec le remplacement du V8 350 à carburateur double corps (145 ch) par un V8 305 de 140 ch, proposé en option sur le modèle de base, et en série sur la Camaro LT. Toutes deux peuvent aussi opter pour le V8 350 à carburateur quadruple corps qui gagne 10 ch… Un bandeau argenté entre les feux distingue à présent la LT. Les ventes continuent à grimper pour atteindre 182.000 unités, se rapprochant de la Mustang qui est descendue en gamme en reprenant la base de la Pinto…
Après deux années d’absence, la Z28 fait son grand retour. Il ne s’agit plus à présent d’un pack optionnel, mais d’un modèle à part entière. Chevrolet profite ici du succès de la Firebird TransAm. Ces deux modèles comptent à présent parmi les rares véritables sportives proposées sur un marché sinistré par la crise pétrolière et les normes de dépollution. Cette Z28 adopte un V8 350 de 185 ch (175 en Californie…).
Le 6 cylindres répond toujours présent à l’appel, et il est également disponible sur la version LT. Le V8 305 de 140 ch est inchangé, et le V8 350 optionnel gagne encore quelques chevaux pour atteindre 170 (160 en Californie).
Grande année pour la Camaro, puisqu’avec ses 218.000 exemplaires elle dépasse les ventes de la Mustang pour la première fois de sa carrière… Profitant il est vrai de la chute de sa rivale.
Disponible avec une gamme assez large (base, RS package, LT, Z28…) la Camaro continue à faire grimper ses ventes avec 272.000 exemplaires écoulés, à nouveau plus que la Mustang. La gamme se dédouble totalement en raison des normes californiennes, comme c’est le cas sur la plupart des modèles proposés par les constructeurs. Ainsi, le 6 cylindres 250 de 110 ch n’en fait plus que 90 dans l’état le plus strict en matière de dépollution, le V8 350 de 145 ch descend à 135, le V8 350 de 170 ch à 160 ch, et le V8 350 de la Camaro qui développe à présent 185 ch dans tout le pays n’en propose que 175…
Côté style, d’imposants pare-chocs enveloppants en plastique ton caisse font leur apparition.
A l’approche de sa fin de carrière, la Camaro se contente de faire légèrement évoluer son tableau de bord pour un aspect plus moderne, tandis que ses motorisations continuent à subir les différentes normes. Le 6 cylindres 250 passe à 115 ch (hors Californie), et c’est le seul à ne pas perdre de puissance. Le V8 350 passe de 140 à 130 ch (125 en Californie), le V8 350 à carbu quadruple corps ne change pas et reste à 170 ch, et la Camaro perd la puissance gagnée en 1978 pour revenir à 175 ch (170 en Californie). Les ventes atteignent un niveau record avec 282.000 Camaro vendues dans le pays… La version LT disparaît, remplacée par une Berlinetta à la finition plus orientée confort.
Comme chaque année, la gamme mécanique continue à évoluer, avec surtout la disparition du vieux 6 cylindres en ligne. Remplacé par un V6 229 pas plus puissant : 115 ch. En Californie, un V6 231 de 110 ch le remplace. Les versions Berlinetta ou base peuvent bénéficier d’un nouveau V8 267 de 120 ch, ou d’un V8 305 de 155 ch. La Z28, avec sa nouvelle entrée d’air sur le capot, conserve un gros V8 350 qui grimpe à présent à 190 ch, sauf en Californie où il monte à 165 ch…
Après des records, les ventes plongent sérieusement, avec seulement 152.000 véhicules.
Pour cette dernière année, la Camaro continue à subir les normes de dépollution, et ses moteurs adoptent un nouveau contrôle électronique. Les deux V6 (229 ou 231 pour la Californie) développent seulement 110 ch, le V8 267 115 ch et le V8 305 150 ch. La Z28 n’est pas épargnée avec 175 ch dans les 49 états, avec uniquement une boîte automatique. Les amateurs de boîte manuelle doivent alors se rabattre sur la Z28 proposée en Californie : V8 305 de 165 ch. Les ventes continuent à baisser à 126.000 unités.
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