La crise pétrolière étant passée, la marque Pontiac va pouvoir à nouveau songer à renforcer son image de marque sportive. La mode des Muscle Cars, lancée par la GTO, étant passée, un nouveau concept fera son apparition pour cibler le public jeune à la recherche de performances abordables : la Fiero, un coupé 2 places à moteur central.
Derrière le lancement de la Fiero à la fin de l’année 1983, il y a l’idée de démocratiser le concept du coupé à moteur central, jusqu’à présent uniquement proposé par des marques de prestige (Ferrari, Lamborghini…), ou dans la Fiat X1/9 plutôt confidentielle aux Etats-Unis, mais aussi de donner naissance à une sportive économique. En cette fin de crise, pas question pour GM de donner naissance à une nouvelle concurrente à la Corvette, et cet aspect économique est l’un des fondamentaux qui vont conduire à la naissance de la Fiero. L’implantation mécanique en position centrale est d’ailleurs en partie le résultat de cette idée, car elle permet d’améliorer substantiellement les qualités aérodynamiques, mais doit normalement permettre de réduire le poids du véhicule.
Dans sa volonté de créer un véhicule plutôt économique, GM est allé jusqu’au bout, et sans doute même un peu trop loin… La carrosserie au style plutôt futuriste pour l’époque abrite nombre de composants issus de berlines de grande diffusion comme les Chevrolet Chevette ou Citation : freins, pneumatiques, suspensions, direction… Née à la fin de la crise, la Fiero adopte un simple 4 cylindres de 2.5, qui fourni seulement 93 ch. Avec ce moteur, l’économie de carburant est au rendez-vous, avec 8.7 l/100 km en ville et 5.9 l/100 km sur autoroute. Une puissance qui reste malgré tout trop faible pour donner de réelles performances à cette berlinette de 4m de long et de quand même 1.200 kg… En fait, elle n’était pas présentée comme une sportive, mais comme une voiture économique pour les trajets quotidiens (commuter car).
Le succès fut immédiat, avec 136.840 exemplaires vendus pour le millésime 1984, dont 2.000 reproductions du Pace Car des 500 miles d’Indianapolis. Pour faire face à la demande, l’usine de Pontiac tourna sur trois équipes. Dès 1985, GM répond à la principale critique, le manque de puissance. La Fiero apparaît donc en version GT, qui reprend en partie les éléments de carrosserie de la version Indy, mais surtout un V6 2.8 de 140 ch. Mais la Fiero a déjà une trop mauvaise réputation en matière de qualité, de sécurité et de comportement routier, largement relayé par la presse spécialisée de l’époque. Seulement 76.371 exemplaires seront vendus…
En 1986, la GT est profondément modifiée avec un arrière « fastback » plus moderne. Malgré ce profil plus fuyant et une vitre de custode, la vitre arrière reste verticale, à la façon des Ferrari 328 de la même époque. La carrosserie initiale reste disponible sur les modèles de base, Sport et SE, et ce dernier peut recevoir en option le V6, qui est désormais associé à une boîte à 5 rapports. Les ventes remontent légèrement à 83.974 exemplaires. Un répit de courte durée, car l’année suivante, la chute continue : 46.581 Fiero vendues. Les modifications apportées à la version de base, nouvel avant et moteur retravaillé développant 98 ch, n’y changent donc pas grand-chose.
En 1988, la Fiero vient améliorer la plupart de ses points négatifs, par un changement complet de ses suspensions. Elle revient en fait au dessin qui était prévu à l’origine de sa conception et qui avaient finalement été remplacés par des éléments de grande série. Le freinage est lui aussi corrigé avec 4 disques, mais la direction reste dépourvue d’assistance. Un nouveau modèle apparaît, la Formula, qui combine certains éléments de carrosserie de la GT avec la carrosserie standard. Le modèles Sport et SE sont supprimés, mais des modèles T-Top font aussi leur apparition. Face aux ventes de 26.402 exemplaires, GM décide d’interrompre la production de façon anticipée.
Le remplacement de la Fiero avait été prévu par GM. Le prototype existant présente une ligne de la même veine que la Firebird de quatrième génération. Plus imposante, cette nouvelle Fiero aurait disposé de moteurs plus puissants, puisque son 4 cylindres était censée développer 190 ch. La version V6 reprenait le 3.4 des Lumina Z45, avec 210 ch, et il se dit même qu’un prototype équipé d’un V8 aurait été testé sur les pistes d’essai de GM…
Bien qu’ayant connu une production éphémère, la Fiero a marqué les esprits, et reste encore aujourd’hui une base recherchée pour la réalisation de transformations diverses et variées. Il s’agit en effet de l’un des rares modèles à moteur central issu de la production de constructeur généraliste, et la plupart de ses pièces mécaniques peuvent être retrouvées sur d’autres modèles de GM…
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– Histoire de Pontiac : 1964-1974 Pontiac GTO
– Histoire de Pontiac : 1967-2002 Pontiac Firebird
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– Histoire de Pontiac : Pontiac Banshee Concepts (1964 – 1968 – 1974 – 1988)