Le changement sera effectif à partir du 31 mars 2024. Scherr démissionnera de son poste de PDG de Hertz, Global Holdings Inc. mais aussi de membre du bureau des Directeurs selon une annonce faite par Hertz vendredi dernier. Scherr n’est arrivé qu’il y a un peu plus de deux ans après 30 ans chez Goldman Sachs.
Mais, il a fait une grossière erreur en misant gros sur les véhicules électriques. Résultat, Hertz a annoncé en janvier 2024 vendre 20 000 VE de sa flotte américaine (1/3 de la flotte électrique mondiale tout de même). Cela fait perdre beaucoup d’argent au passage car les véhicules n’ont pas atteint la zone d’amortissement pour le loueur. Toutefois, la décision était à prendre puisque la flotte de VE a fait exploser les coûts de réparation selon Hertz et étaient peu demandés.
Cette flotte est majoritairement faite de Tesla Model 3. Mais, le constructeur a fait voler en éclat la valeur de revente en baissant le prix des véhicules neufs à plusieurs reprises courant 2023. Etonamment, la TM3 n’a pas trop la cote en location selon Hertz.
Le VE en location, pas encore assez mûr pour être rentable
A la place, Hertz va revenir à plus de véhicules thermiques pour tenter de redresser la barre. Pourtant la décision de Scherr de pousser le VE dans la flotte de Hertz avait été saluée par beaucoup de monde dont l’administration Biden. Cela a donné la pire perte trimestrielle depuis 2020 et la pandémie de Covid pour Hertz. Il fallait réagir vite et fortement.
Pourtant, Scherr était vu à son arrivée comme le « Messie » pour prendre la barre de Hertz après la sortie de la faillite (*). Misant une grosse partie de la stratégie sur les VEB, Scherr s’est donc fourvoyé. Ce n’est pas le premier mouvement de retrait des VE que l’on observe ces dernières semaines. Le « tout électrique » va provoquer des soubresauts.
Scherr va être remplacé par Gil West, ancien COO (Directeur Opérationnel) de Delta Airlines ou de Cruise, la division de conduite autonome de General Motors. Tous les deux travailleront ensemble durant les deux prochaines semaines pour une transition « douce ».
(*) les banqueroutes aux USA ne sont pas les mêmes qu’en France et sont souvent synonymes de situations renégociées avec les créanciers pour mieux repartir.
Encore plus que l’électrique, c’est la Tesla-dépendance qui a fait mal financièrement à Hertz. Avec un deal qui couvrait mal les coûts d’entretien et les variations du marché ils se retrouvent pris à la gorge.
En prime, un mauvais accompagnement des clients sur les particularités d’une Tesla et un positionnement tarifaire qui résulte en un taux de location trop faible et un taux d’accident et de problèmes trop élevé.
Bref, il y a des raisons de blâmer le management pour ses décisions et son exécution. Dommage pour le signal général que ça envoie.
Le titre de ce retour aux sources (ou aux puits!) de Hertz aurait pu être:
« Pas assez Scherr, mon fils ! »…
https://www.youtube.com/watch?v=ywzTcsnMqrc
le messie, non ? (ou alors il y a un jeu de mot avec Lionel, que je n’ai pas intégré)?
« Toutefois, la décision était à prendre puisque la flotte de VE a fait exploser les coûts de réparation »
Auriez-vous des informations plus précises sur cette partie…? Pourquoi cette « explosion »? Quels types de pannes / accidents? Quels types de VE constituent le parc?
Pour les accidents, j’imagine que beaucoup de conducteurs ont du être surpris par les accélérations, surtout que l’abscence de « Bruit Moteur » ne permet pas de retour d’informations .