Par les temps qui courent, les saveurs de la nouveauté se font rares chez Renault sauf à se satisfaire des derniers moteurs 2.0l Dci 150 et 175 ch. Soyons magnanimes, après avoir molesté une vieille dame revigorée, on peut juger la nouveauté très satisfaisante.
Reste à voir ce que donne la version 150 ch qui équipe la Megane restylée. Plus qu’un jugement fouillé que la brieveté de la prise en main interdit, un petit comparatif diesel/essence semblait judicieux. Le sparring-partner choisi est une Megane tricorps équipée du 2.0l 16v 136 ch et le théâtre du combat, les routes de l’arrière pays cannois.
La Nouvelle Megane à peine restylée doit poursuivre la besogne réalisée depuis 2002 (2.400.000 exemplaires) et permettre de conserver le trône européen acquis depuis 2003. Avouons tout de suite que la tâche s’annonce difficile tant la concurrence a progressé et proposé de nouveaux modèles plus rafraichissants. Pour l’heure, la Megane vendue également dans 75 pays hors Europe (1/5 des ventes), s’est vu greffer une nouvelle direction électrique en plus d’un nouveau regard et de nouveaux optiques arrière. Notre version d’essai dotée du 2,0l DCi 150 ch est une berline 3 portes qui représente 63% des ventes du modèle phare de Renault (avec la 5 portes). 19% des Megane sont des Estate et 8% des Coupé-Cabriolet.
La tenue de route des 2 modèles est comparable même si le sac à dos de la version tricorps doit bien avoir une incidence dans des conditions extrêmes que seuls les metteurs au point rencontreront un jour. L’acheteur qui se pointera aux portes du Nurburgring avec sa Megane DCi tricorps reste, à mon avis, un cas isolé limite pathologique. Et pourtant, les excellentes qualités dynamiques dont Renault devient spécialiste font bien partie du package d’origine de ces autos qui atteignent une synthèse d’amortissement assez exemplaire.
Le chapitre, sensible au possible, de la direction électrique est vraiment tributaire de la personnalité de chacun mais force est de reconnaitre qu’à allure normale, même « illégale light », elle sait se faire discrète. Il n’y a vraiment que dans des circonstances extrêmes nécessitant des corrections rapides, voire des contre-braquages, qu’une légère inertie vient perturber votre cortex, bien plus que la trajectoire. Admettons que le cas de figure sera rarement expérimenté par le coeur de cible de la Megane.
En bref, l’auto est confortable, donc souple en vertical, tout en gardant une rigueur en latéral que quelques ultra-sportives ne renieraient pas. A titre de comparaison, les Megane essayées, essence et diesel, sont plus confortables que la Laguna DCi 175.
Comme dans la Clio3 et la Laguna, le style intérieur a signé un pacte de non agression qui lui permet d’être accepté sans ambages. Ne vous trompez pas, c’est une qualité surtout dans ce segment ! Mais on attend toujours les extrapolations en série des préceptes du Touch Design prôné par Patrick Lequement. L’homme est paradoxalement décrié pour ses extérieurs parfois incompris mais rarement critiquable sur son traitement minimaliste intérieur. Allez Carlos, tout n’est pas à jeter.
Au chapitre du risible, notons le système de navigation qui s’extrait du tableau de bord dans un râle chevrotant digne d’un film d’Ed Wood de série Z (pléonasme). Dans une concurrence rude, voici un bel exemple de qualité mal perçue. Après l’intermède de la breloque tremblotante, l’heure est venue de faire fonctionner d’autres rouages nettement plus élaborés.
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