GT World Challenge Europe Paul Ricard : BMW a triomphé de la meute

30 ans, la saga des championnats GT SRO

Une fois n’est pas coutume, c’est sur le circuit Paul Ricard que la saison 2024 du GT World Challenge Europe a débuté. Mais cet évènement avait une saveur particulière, puisque l’organisateur, SRO, fêtait les 30 ans de la renaissance des courses internationales de GT. Après une longue parenthèse dans les années 80 et le début des années 90, où les courses de GT avaient été éclipsées par les prototypes du Groupe C, elles faisaient leur retour en 1994 dans le cadre du championnat BPR, le « R » correspondant à Stéphane Ratel, l’actuel président du groupe SRO (Stéphane Ratel Organiation) et fondateur des séries GT World Challenge.

Le 6 mars 1994, le BPR se produisait ainsi sur l’ancien circuit Paul Ricard, lequel n’avait pas encore connu sa transformation complète du début des années 2000. A l’époque, des Porsche 911 Turbo, Venturi 600 et autres Ferrari F40 GTE rivalisaient en piste, aux mains essentiellement de « gentlemen-drivers ».

30 ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts. Après la brève période du FIA GT à la fin des années 90 et l’arrivée massive des écuries usines des constructeurs, qui avaient fait exploser les coûts, la bonne formule a fini par être trouvée : des voitures « compétition-client » développés par les constructeurs pour des écuries privées, sur la base de la règlementation GT3, une grande diversité de véhicules et de motorisations, le tout sous l’égide d’une balance de performance qui équilibre le niveau des voitures et assure des championnats très disputés, tout en permettant à toutes les marques de se distinguer. Signe de ce succès, et reconnaissance ultime, la classe GT3 arrive cette année aux 24 heures du Mans.

9 marques, 54 voitures, 1 seul vainqueur

Pas moins de 9 marques sont aujourd’hui engagées et le GT Challenge Europe a offert au public un plateau royal de 54 voitures : Ferrari, Lamborghini, Porsche, Mercedes, Audi, BMW, McLaren, Aston Martin avec sa nouvelle Vantage à l’aérodynamisme très lêché mais aussi désormais Ford avec sa nouvelle Mustang GT3, au look de bolide de NASCAR. Du V10 atmosphérique au V6 Turbo 3 litres en passant par le 6 cylindres en ligne et le gros V8 américain, on en a pour tous les goûts.

Pour le retour d’une manche GT World Challenge Europe sur un format de 3 heures dans le Var, plus de 23.000 spectateurs étaient présents. La manche d’ouverture a vu s’imposer la BMW M4 GT3 alignée par le ROWE Racing, pilotée par le trio Hesse/Harper/Farfus. On trouve quatre constructeurs différents aux quatre premières places, cinq dans le top six. Le Paul Ricard 2024 marque la 11e victoire de BMW dans la série, soit 1 de plus que Audi et 2 de plus que Porsche et Mercedes.

Partie depuis la pole, la Lamborghini Huracan GT3 EVO2 du team Iron Lynx, pilotée par Mirko Bortolotti, Andrea Caldarelli et Matteo Cairoli n’a rien pu faire pour contrer la pointe de vitesse de la BMWet échoue à seulement 13 secondes de la victoire.  Le podium est complété par la Mercedes-AMG GT3/GetSpeed de Jules Gounon, Luca Stolz et Fabian Schiller.

La BMW M4 GT3 #46 du team WRT de Maxime Martin, Raffaele Marciello et Valentino Rossi échoue au pied du podium. Cette 4e place est la meilleure en Endurance pour l’ancien champion du monde moto, qui était incontestablement la vedette du paddock, avec une cohorte de fans très patients pour l’apercevoir, ornés de leurs innombrables produits frappés du fameux n°46 jaune fluo.

L’unique Ford Mustang GT3 s’en est bien tirée pour ses débuts dans la série, avec une place dans le top 10 et sans doute la palme du bruit de moteur le plus plaisant à entendre. Le grognement caractéristique du V8 5.4 litres est inimitable !

En GT2, on note aussi la belle performance de la Maserati MC20, qui avait déjà fait des débuts remarqués ici même l’an passé. Cette fois-ci, c’est une victoire qu’est allé chercher la supercar italienne lors de la première manche. LP Racing lui offre ainsi une première victoire historique avec Leonardo Gorini et Carlo Tamburini. Dans la course 2, on a assisté à un duel incroyable au finish entre les deux KTM. Krabec s’est imposé devant Koch pour seulement 0,072 seconde.

Pour finir, n’oublions pas que le spectacle des yeux ne se déroule pas que sur la piste. Dans le paddock, en furetant, quel plaisir de recroiser des merveilles mécaniques plus ou moins récentes, avec une mention spéciale pour les Maserati. Nous pouvions ains admirer une 3500 GT Superleggera, construite entre 1957 et 1964, mue par un 6 cylindres en ligne de 240 CV. Ce fut alors la première vraie Maserati de route construite en série. Plus récente, la toujours spectaculaire MC12, cousine de la Ferrari Enzo, trônait dans les parkings derrière le padock avec son look de prototype du Mans. 

 

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