A la mi-juin, l’un des épisodes de grêle les plus importants s’abattait sur la Gironde avant de filer plus à l’est. Selon les estimations des assureurs, sur cet épisode, ce sont 80 000 véhicules qui ont été endommagés à des niveaux plus ou moins importants. Et sur l’année 2022, ce serait 400 000 véhicules qui auraient été touchés par la grêle. Un record qui pourrait être régulièrement battu les prochaines années.
Des « expertisodromes » pour concentrer les moyens
Chaque véhicule représente entre 3 et 4 000 € de dommages. On devrait arriver à 1,4 milliard d’euros de dommages pour les 400 000 véhicules touchés par la grêle. Mais, avant d’arriver à l’estimation, il faut passer l’expertise. Et c’est entre autre là que le bât blesse. En effet, malgré d’importants effectifs mobilisés pour ces expertises, elles prennent du temps. Alors certains assureurs se sont lancés dans des expériences, mais aussi ont sorti les grands moyens. Ces grands moyens, ce sont par exemple des centres d’expertise temporaires pour concentrer les moyens humains et matériels en un seul point et ainsi accélérer la cadence. Des « expertisodromes » en quelque sorte.
Cela ne remplace pas les réparateurs/carrossiers agréés, mais cela accélère la prise en charge. Et ce n’est pas un mal car si l’expertise prend déjà du temps (certains assureurs estiment avoir traité entre 50 et 75% des dossiers), les réparations derrière aussi. D’autant plus que le prix des pièces ayant augmenté fortement, il devient plus intéressant financièrement de débosseler que de remplacer une pièce par une neuve. Sauf que ce travail manuel prend du temps. Pour le client, c’est tout de même intéressant car cela évite d’avoir par exemple une aile à la peinture récente quand tout le reste a déjà une certaine « patine ».
Pour l’expertise, les assureurs testent actuellement des « tunnels » avec intelligence artificielle. Ces tunnels de lumière, semblables à ceux que l’on peut trouver dans les usines automobiles pour inspecter la peinture et les carrosseries, permettent à des caméras couplées à une IA de déceler la moindre bosse, le moindre coup.
Des tunnels lumières en test pour automatiser les détections de bosses et creux
Pour le moment, c’est en phase de test et ces épisodes exceptionnels de grêle donne une matière première pour évaluer la pertinence des solutions. Les assureurs comparent les résultats avec les expertises. S’il y a corrélation, on devrait voir ces tunnels se multiplier dans les années à venir. Cela permettra une quasi automatisation du processus d’expertise pour ces événements. Les experts seront alors plus disponibles pour toutes les autres expertises (mécaniques, etc.).
Le tunnel est capable en quelques instants de sortir une « carte » des impacts sur la carrosserie, avec leur taille. Cela permet de faire une évaluation des réparations puisque le prix dépend en partie de la taille à débosseler.
Certains réparateurs, flairant le « bon » filon, installent des « méga-cabines de peinture ». Capable de traiter plus de véhicules en même temps, elles serviront cette année, mais, hélas, sans doute les prochaines également. Même avec cela, les carrossiers réparateurs estiment que pour les épisodes 2022, il y a du travail jusqu’à a la fin 2023 ! Il va donc falloir s’armer de patience. Déjà, les vitrages ont connu une tension au moment des événements climatiques. Mais rapidement, les sociétés de remplacement de parebrises et autres ont pu absorber l’afflux de véhicule. Il en a été de même avec les véhicules noyés qui très souvent finissent épaves (en fonction du niveau d’eau/de boue constaté on considère qu’il y a un risque pour les faisceaux électriques).
Notre avis, par leblogauto.com
Les événements climatiques, qu’on nous promets plus fréquents qu’avant, ont fortement touchés les véhicules cette année, en plus des habitations. Face à cette vague, il devrait y avoir du travail jusque fin 2023, à condition que de nouveaux épisodes exceptionnels n’aient pas lieu d’ici là.
C’est à se demander combien de temps les assureurs accepteront de prendre en charge les événements climatiques. A moins de fortement remonter les cotisations, encore.