Grand prix de France historique 2024 : une édition…historique !

Au plus près des oeuvres d’art !

Invité exceptionnel, Alain Prost a repris le volant de la McLaren-Ford M29 de 1980 avec laquelle il a effectué ses débuts en Formule 1 ! Ce fut un moment magique et chargé d’émotion, quand, le samedi midi, sa monoplace rouge et blanche a été installée seule sur la ligne de départ, devant des milliers de spectateurs admiratifs. Revoir le « professeur », vêtu de la même combinaison d’époque, enfiler sa cagoule, son casque, refaire ses gestes méticuleux fut une sensation incroyable. Le moteur V8 a démarré, et Alain Prost s’est élancé pour quelque tours, à vitesse très raisonnable, suivi de près par plusieurs monoplaces.

Parmi elles, on retrouvait un habitué des évènements historiques, René Arnoux, qui évoluait sur la Renault RS10 de 1979, celle avec laquelle il avait livré un duel intense contre Gilles Villeneuve lors du grand prix de France à Dijon qui avait marqué la première victoire du V6 Turbo du losange grâce à Jean-Pierre Jabouille. Prost et Arnoux roues dans roues, la nostalgie a battu son plein ! A leurs côtés, une Ferrari 312 T4 ex-Villeneuve, conduite par son propriétaire actuel, afin de revoir en piste les deux bolides et de « simuler » la bataille de Dijon (mais sans les coups de roues et les freinages de barbare, évidemment !), une 312 B3-74 ex Niki Lauda, Jacky Ickx sur une Ferrari 312B2 et Philippe Alliot qui évoluait sur une Lola LC87 de l’écurie Larrousse, une monoplace avec laquelle il avait signé sa meilleure saison en F1 ponctuée par une 5e place en Australie.

Hommage à Ayrton Senna

Les courses ont été très nombreuses. Pas le temps de s’ennuyer, et il était impossible d’assister à tout ! Trophée Lotus, Ferrari Challenge Deutschland, Trophée des F2 et des F3 historiques, sessions de time attack organisées par AGS (avec des AGS mais aussi une Rial, une Prost, etc), il y en avait pour tous les goûts.

Le plateau F1 Pré-85 était royal, avec 38 voitures engagées ! Williams, Ensign, March, Shadow, Lotus, Ligier, Hesketh, Tyrrell, etc…c’était la fête du V8 Cosworth. La bagarre a été splendide, animée dans le peloton par des pilotes comme Soheil Ayari, qui pilotait une Ligier JS21 Cosworth de 1983, ex-Jarier, ou un certain Victor Jabouille, qui était aux commandes d’une Copersucar ex-Fittipaldi.

Le samedi, Mike Cantillon sur Williams FW07C l’a emporté sur la Brabham BT49 de Werner d’Arsmembourg et la Tyrrell 011 de…Ken Tyrrell, oui, oui, un homonyme ! Le dimanche, le pilote d’Endurance Oliver Webb a imposé son Hesketh 308B ex-James Hunt devant Martin Stretton sur Tyrrell 12 et une Williams de Christophe d’Arsembourg.

Une épreuve d’Endurance protos et GT, les 200 kilomètres du Paul Ricard a eu lieu le samedi soir. Elle a vu Jean Alesi s’imposer dans la classe GT au volant d’une…Porsche 934 Turbo – infidélité à Ferrari ! –  en compagnie de son ami Philippe Gache et de Jean-Pierre Richelmi. L’avignonnais a fait le spectacle, en multipliant les dépassements osés !

Le Masters Endurance Legends était tout aussi spectaculaire, avec un duo de Peugeot 908 HDI qui ont remporté l’épreuve. Les lionnes n’avaient rien perdu de leur mordant. Une course dans laquelle on pouvait voir la splendide Lola-Aston Martin et son fabuleux V12 6 litres rugir, mais aussi les bruyantes Ford GT1, Aston Martin Vantage et Dodge Viper !

Nous avons aussi eu la grande satisfaction de voir de nombreux jeunes dans le paddock, et beaucoup sont venus acheter des livres sur l’histoire de la F1. La transmission de la passion se perpétue, et ces évènements comme le grand prix de France historique sont tellement précieux ! On a hâte de revenir l’an prochain !

Jean Alesi et Ferrari en force

Nous sommes à quelques jours des 30 ans de la disparition tragique d’Ayrton Senna à Imola, le 1er mai 1994. L’évènement ne pouvait passer à côté de cette date de commémoration. L’ombre de « Magic » a plané tout le week-end sur le paddock. Pour l’occasion, Gerhard Berger, qui fut son équipier entre 1990 et 1992 chez McLaren mais aussi un ami très proche du brésilien, était invité pour prendre le volant de la McLaren MP4/6 Honda V12, avec laquelle Senna fut champion du monde en 1991. Malheureusement, la McLaren a connu pas mal de soucis moteurs et un seul véritable roulage, le samedi, à vitesse réduite, a pu être réalisé.

Un stand dans le paddock était également dédié au brésilien, avec l’exposition de la McLaren MP4/7 de 1992, d’un bloc V12 Honda ainsi qu’une collection de superbes clichés pris par Bernard Asset. Evidemment, sur le stand du libraire, où votre serviteur fut aussi présent pour signer quelques dédicaces, Senna a été un grand succès, avec notamment les derniers ouvrages le concernant, « Eternel Senna » aux éditions Glénat ou encore le roman « L’icône immolée » de Lionel Froissart.

Pas le temps de s’ennuyer !

Président du circuit, Jean Alesi a également donné de sa personne ! Le vainqueur du grand prix du Canada 1995 était en piste aux côtés d’Alain Prost le samedi, au volant de la Ferrari 412T1 B de 1994 sur laquelle il signa plusieurs podiums et la pole position à Monza (mal récompensée). Il s’agissait en fait de la monoplace de Gerhard Berger frappé du n°28, mais peu importe, revoir le casque caractéristique de notre avignonnais préféré à l’intérieur de ce monstre, penchant toujours la tête de façon si caractéristique dans les courbes, était exceptionnel.

Dans la ligne droite, le V12 3.5 litres de 740 chevaux a rugi de nouveau, à en donner la chair de poule ! Une Ferrari F92A frappée du n°27 de 1992 était aussi présente. Le dimanche, Alesi a conduit à deux reprises une Ferrari 312 « Spaghetti » de 1967, roulant dans le sillage d’un certain Jacky Ickx, qui était pour sa part au volant de la Ferrari 312B2. Ils étaient accompagnés d’une 312 B3-74, d’une Ferrari Dino 246 ainsi que d’une Maserati 250F, avec ses interminables pots d’échappement. Mention spéciale aux mécaniciens en tenue bleu Azur d’époque !

Retour aux sources pour Alain Prost

C’est tout l’intérêt des courses historiques : pouvoir s’approcher au plus près des machines, observer leurs entrailles, discuter avec des mécaniciens et des pilotes. Plus d’enjeux économiques, rien que du plaisir !

Le stand Ferrari permettait d’admirer et de comparer les évolutions technolgiques sur 30 ans d’écart, de la 312 de 1966/1967 à la 412T1 de 1994. Et de se rappeller, y compris pour les plus récentes du plateau, à quel point le niveau de sécurité semble « léger » en comparaison d’aujourd’hui. D’ailleurs, une reflexion entendue dans la bouche de beaucoup de jeunes, c’était de constater l’absence de halo et de protection autour du cockpit.

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