Grand Prix de France Historique 2022 – du bruit et du soleil

BOSS GP, Toro Rosso à la fête

5 March et 3 Ensign représentaient la moitié de ce plateau qui s’étirait de 1970 pour la plus ancienne (une BRM Yardley P153) à 1983 pour la plus récente, la Ligier JS21 Cosworth pilotée en son temps par Jean-Pierre Jarier et Raul Boesel. Elle était ici confiée à Soheil Ayari qui se lance dans les courses historiques. Malheureusement, cette JS21, avec son V8 caractéristique à l’air libre, a connu de nombreux soucis en essais comme en course, avec deux abandons à clé, dont un sur problème moteur le dimanche. L’autre française, la Matra MS120B de 1971 ex-Beltoise, n’a pas été vernie non plus.

Ce qu’il y a de bien avec les courses de F1 historiques, c’est que les voitures « derniers de la classe » d’hier peuvent prendre une sorte de revanche 30 ou 40 ans plus tard. Sur sa March 761 de 1976, Patrick d’Aubreby a gagné les deux courses du weekend. Il devance un duo de deux Ensign MN180 et MN175, des monoplaces qui étaient en leur temps plutôt abonnées au fond du classement ! Une superbe bataille s’est déroulée entre Guillaume Fort, 3e sur la Ensign, et Martin Bullcok qui pilotait une Williams FW06 ex-Alan Jones de 1978, avec la fameuse livrée blanche et verte Fly Saudia.

F2, F3 et Formule Ford, gros plateaux et belles bagarres

Le plateau était un poil moins riche que l’an passé, mais la proximité avec le grand prix historique de Monaco en mai dernier a sans doute joué. Des pointures de la F1 historique comme Michael Lyons et Marko Werner n’étaient pas là, néanmoins, le spectacle a été au rendez-vous.

Le championnat BOSS GP, quelques semaines après le MAXX Formula du GT Open, était la tête d’affiche. C’est l’occasion d’entendre les mélodies enivrantes des V10 et V8 atmosphériques de cette époque. Et l’on se rend compte à quel point on avait oublié la puissance folle qui se dégage de ces sons, en comparaison des V6 turbo hybride feutrés d’aujourd’hui…

Si le plateau était peuplé essentiellement par une armada de Dallara GP2 Mécachrome, quelques F1 des années 90-2000 étaient au rendez-vous : deux Toro Rosso STR1 à V10 Cosworth de 2006, une Jaguar R2 de 2001 Cosworth ainsi qu’une Benetton B197 ex-Jean Alesi pilotée par Didier Sirgue, le directeur du circuit d’Albi. La colorée Benetton était équipée cependant d’un V10 Judd et non du V10 Renault d’origine. Lors de son passage sur la gridwalk le samedi, Jean Alesi a eu l’occasion de poser à côté de son ancienne monture, avec laquelle il avait terminé 2e du grand prix d’Italie 1997.

Le départ lancé s’est effectué en deux groupes séparés, le petit groupe des trois F1  (STR1, Benetton et Jaguar) étant lâché en premier, suivi par le peloton des GP2 une vingtaine de secondes plus tard.  Ingo Gerstl, sur la Toro Rosso, a remporté haut la main les deux courses du weekend.

Historic F1, légende des années 70

Le plateau a donné un peu l’impression de faire du remplissage, avec un peloton très hétéroclite composé de quelques touring (BMW 323i, BMW 635 CSi), de quelques GT (Ultima GTR, Corvette Z06R GT3, quelques incontournables Porsche), des barquettes (Lucchini, Osella, GRAC) et aussi une impressionnante et superbe Rondeau M382 Groupe C à moteur V8 Chevrolet, qui fut engagée en IMSA au cours de la saison 1982. Seulement, les rythmes très différents des voitures, exception faite des barquettes, n’ont pas permis d’avoir une forte bagarre.

Olivier Morihain n’a laissé personne lui contester les deux manches des « 100 Kilomètres du grand prix de France » sur sa puissante Corvette noire.

Un peu de GT et du proto pour compléter

Seule série dédiée aux anciennes monoplaces de Formule 2, l’International Historic F2 » célèbre le souvenir du championnat européen dont tant d’immenses champions animèrent les courses de 1967 à 1978, la période plus particulièrement retenue pour cet hommage, avant de rejoindre la catégorie reine. Le plateau F2 a été dominé par les March 782 de Matthew Wrigley et Wolfgang Kaufman (vu en BPR et au Mans dans les années 90-2000), les deux hommes s’étant affrontés lors deux courses, avec une victoire pour chacun.

Le trophée F3 et F.Renault Classic était particulièrement fourni. En F3, Davide Leone réalisait un envol spectaculaire, passant du fond de grille (suite à son abandon le samedi) à la tête de la course en seulement deux tours, mais la direction de course constatait un départ anticipé et lui infligeit aussitôt un Drive Through. Dès lors, c’est à Alain Girardet, sur une Ralt RT3, que revient le privilège de mener les débats pour décrocher la victoire devant Eric Martin et un Eric Rouvier, tous deux sur des Martini. A noter la participation très honorable de Carlos Tavarès, le grand patron de Stellantis, qui évoluait sur une Ralt à moteur Alfa Romeo.

 

Créée en 1967, la Formule Ford fut une grande école de champions jusqu’à la fin des années 90, avant de tomber peu à peu dans l’oubli et d’être remplacée progressivement par la F4. Avec plus de 40 monoplaces, dont une armée de Van Diemen mais aussi quelques rares Rondeau M584 et Lotus 69F, le spectacle a été au rendez-vous. Arnaud Dousse, a remporté les deux manches, profitant notamment en course 2 de la pénalité qui a frappé Mathieu Midy et Laurent Waisler pour avoir pris trop de libertés avec les limites de la piste. Eric Hélary et Soheil Ayari ont chacun effectué une pige dans les courses du weekend.

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