Assistera-t-on prochainement à la création d’un géant de l’automobile chinois ? Un super-constructeur capable d’inonder les marchés occidentaux de ses voitures à bas coûts ? Le scénario ne parait pas si improbable, surtout depuis l’officialisation, vendredi dernier, d’un accord entre les constructeurs chinois SAIC (ou Shanghai Auto) et Nanjing visant à étudier la possibilité d’une « union complète ». Une fusion soutenues par les autorités locales qui s’inquiètent des surcapacités de l’industrie chinoise qui compte pas mois d’une centaines de fabricants. Très fragmentée, l’industrie chinoise est donc peu capable de concurrencer aujourd’hui les géants étrangers, japonais, américains ou européens. Ce rapprochement permettrait notamment à Shanghai Auto de se renforcer dans les véhicules commerciaux grâce à l’expérience acquise sur ce secteur par Nanjing Auto qui produit en effet des camions légers sous la marque Yuejin et a un accord avec le groupe Fiat pour la production en commun de véhicules sous la marque Iveco.De plus, cet accord permettrait de mettre fin à une longue bataille juridique entre les deux constructeurs qui partagent la même technologie d’origine étrangère, issue de l’ancien constructeur anglais MG Rover. Nanjing Auto, alors en concurrence avec SAIC, avait en effet racheté en 2005 les actifs de MG, sortant les premiers modèles, en mars dernier, de son usine flambant neuve de Nankin (Est). Mais de son côté Shanghai Auto était parvenu à racheter les droits de deux modèles Rover 75 et 25 sans jamais pouvoir acquérir le nom et a fondé en octobre dernier sa marque Roewe.