C’est décidément une hypothèse très en vogue actuellement dans les médias. PSA reprenant Opel « pour le meilleur et pour le pire ». Mais selon La Tribune la grande différence cette fois serait les milliards que GM donnerait à PSA pour cette reprise et un désengagement quasi total du constructeur américain laissant les rênes à PSA.
Bien évidemment ces informations sont à prendre avec tous les guillemets qui s’imposent puisqu’elles émanent de « sources proches du dossier ». Cependant le site d’information financière semble plutôt sur de son fait. On sait déjà que GM subit une pression outre-Atlantique pour « se débarasser » d’Opel dans lequel on estime que le groupe a déjà investi 16 milliards de dollars en 12 ans. Déjà évoquée à la fin de l’année dernière, l’hypothèse d’une fusion PSA-Opel semble réellement étudiée malgré les démentis officiels.
Mais contrairement à l’hypothèse de la fin de l’année qui évoquait une coentreprise entre GM et PSA détenue à part égale par les deux groupes, celle évoquée aujourd’hui indique que GM serait prêt à mettre quelques milliards au bout pour rendre la reprise acceptable par le groupe PSA pourtant déjà en grande difficulté. Dans ce cas là, PSA serait seul maître à bord avec une éventuelle participation de l’Etat français. Cette hypothèse permettrait même de réaliser à plus ou moins long terme l’alliance PSA-Opel-Fiat dont Sergio Marchionne s’était fait l’écho fin octobre.
Toute fois, en cas de reprise d’Opel par PSA le groupe français accentuerait l’un des points montrés du doigt par le rapport de compétitivité Sartorius. En effet Opel est très européano-centré et c’est également un des points négatifs de PSA qui tente de s’en sortir petit à petit. Autre gros points que nous soulevions déjà à la fin de l’année dernière, additionner 2 surcapacités de production n’a jamais fait une soustraction. Il faudrait alors que le groupe français taille dans les effectifs avec toute la dramatique que l’on connait actuellement avec le plan de suppression de 8 000 postes en France ou les fermetures d’usines en Allemagne et des Etats allemands comme français qui ne laisseraient pas faire aussi facilement.
GM avait déjà failli céder Opel au Canadien Magna en 2009 mais avait reculé au dernier moment. Ira-t-il jusqu’au bout cette fois-ci ? GM sera-t-il prêt à s’occuper lui-même du volet social en prenant à son compte les suppressions de postes et les fermetures de sites afin de « rendre la mariée présentable » ? Quelle serait alors la stratégie produits du groupe né de cette fusion vu que les produits actuels sont en concurrence directe ? L’Etat français qui estimait par la voix de son Ministre de l’Economie qu’il faudrait sans doute aller « plus loin » que quelques projets en commun verra-t-il d’un bon oeil ce « lest » supplémentaire dans la barque Peugeot-Citroën ?
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Source : La Tribune