GM, la fin d’un grand ?

Va-t-on connaître la fin du feuilleton GM ? L’automobile va-t-il se séparer à jamais d’un grand constructeur né il y a plus de cents ans ? En tout cas, beaucoup d’analystes voient cette faillite comme inéluctable.

 

Comme annoncé il y a peu, Obama et son administration ont mis en place un plan de restructuration des entreprises automobiles américaines en grande difficulté financière. Cependant, le groupe américain n’a toujours pas expliqué comment il allait rembourser les 27 milliards de dollars prêtés par le gouvernement américain dont l’échéance arrive le 1 juin (soit moins de deux semaines). De plus, celui-ci est également dans l’impasse face aux syndicats concernant sa réduction des coûts et son nombre de concessionnaires (près de 1600) aux Etats-Unis.

 

En outre, face à des chutes de vente désastreuses ces dernières années, un manque de réactivité face à des constructeurs de plus en plus innovants dans le domaine des énergies renouvables (Toyota et Honda par exemple), GM se trouve dans une situation catastrophique et similaire à Chrysler (sous protection de la loi des faillites depuis le 30 Avril).

 

Dû notamment à l’endettement de celui-ci, beaucoup d’analystes, experts et dirigeants de l’industrie automobile considèrent une mise en faillite fatale. « Je suis pratiquement certain que c’est inévitable, je ne vois pas comment ils pourraient y échapper », estime d’ailleurs Erich Merkle, analyste auto indépendant.

 

D’après Peter Kaufman, dirgeant le département restructurations chez Gordian Group : « La seule façon pour que ce ne soit pas inévitable, ce serait que le gouvernement accepte n’importe quel niveau d’accord avec les créanciers obligataires, que ce soit 40%, 50% ou 60% des détenteurs qui acceptent l’échange proposé ». Seulement, GM évalue ce taux à 90% ce qui permettrait d’effacer environ 24 milliards de dollars de dette. Cependant, ces investisseurs ont refusé l’offre estimant que celle-ci ne convenait face à celle faite au syndicat de l’automobile UAW. En effet, ils considèrent que cela leur permettrait de contrôler le nouveau groupe que GM a proposé pour obtenir une aide financière supplémentaire.

 

Enfin, pour permettre une remise en activité très rapide (60 jours), son homologue Chrysler a procédé à la vente de la plupart de ses actifs à la nouvelle entreprise gérée par Fiat. GM a d’ailleurs annoncé qu’en cas de faillite, le groupe suivrait la procédure entreprise par Chrysler.

 

Cependant, certains analystes, comme Scott Stuart, considèrent que le cas de GM est d’une importance bien plus grande que le dossier de Chrysler. De plus, Chrysler a été soutenu par le groupe FIAT, contrairement à GM où il n’y a pour le moment, aucune reprise envisagée. Van Conway, expert en restructurations chez Conway MacKenzie précise notamment : « Que General Motors sorte du dépôt de bilan en 60 jours ? C’est impossible ! ».

 

En tout cas, on espère la meilleure fin possible pour un des grands Big Three de l’époque. La crise continue et engendre des situations de plus en plus difficiles pour l’industrie automobile. Espérons que celle-ci finisse un jour et nous permette de sortir ces constructeurs qui, pour le moment, semblent condamnés.

Source : Le Monde

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