GM abandonne le projet de pick-up Badger de Nikola

Accord GM / Nikola en septembre dernier

En septembre dernier, General Motors et Nikola avaient fait part d’un accord en vertu duquel GM fournirait des batteries, une plate-forme, des systèmes de piles à combustible et une usine pour construire le pick-up électrique Badger proposé par la start-up, et ce, en échange d’une participation de 11% et de 700 millions de dollars.

L’accord remis en cause après des soupçons de fraude massive

Cependant, l’accord a été remis en question après qu’un vendeur à découvert a attaqué Nikola en l’accusant de fraude, ce que la société a nié.

Il s’est avéré au final, que l’entreprise n’a jamais rien montré de plus du camion que des images générées par ordinateur ….

Le 10 septembre, la société d’investissement Hindenburg Research – un vendeur à découvert sceptique – publiait un rapport accusant Nikola d’être une « fraude complexe » reposant sur les multiples mensonges de son fondateur et d’avoir « induit ses partenaires en erreur (…) en prétendant faussement disposer d’importantes technologies ».

La publication de ce rapport a entrainé la dégringolade du cours de l’action, les raisons de sa réussite s’écroulant comme un château de cartes. Le titre aura ainsi perdu 36% de sa valeur en trois jours.

Selon Bloomberg, une enquête du gendarme de la Bourse américain, la Securities and Exchange Commission, a également été déclenchée. Certaines sources affirmaient également que le ministère de la Justice US pourrait poursuivre la société.

Memorandum non contraignant

Le nouvel accord, un mémorandum d’accord non contraignant, est sujet à négociation et à un accord définitif, ont déclaré Nikola et GM dans des déclarations séparées .

Selon le nouvel accord, GM ne prendra pas de participation dans Nikola comme initialement prévu. Le constructeur fournira son système de pile à combustible pour les camions commerciaux de classe 7 et 8 de Nikola. Les entreprises discutent également de l’utilisation potentielle par Nikola du système de batterie électrique Ultium de GM dans ses remorques commerciales.

Pick-up  Badger : pièce maitresse de l’accord initial

Le pick-up Badger était une pièce maîtresse de l’accord initialement proposé par GM et il est peu probable qu’il soit produit un jour. Nikola, qui avait déclaré que la poursuite du projet était liée aux résultats de sa recherche d’un partenaire en vue de le développer, a déclaré lundi qu’il rembourserait tous les sommes engagées jusqu’à présent pour le développement du véhicule.

Nikola avait précédemment tablé sur un début de production en 2022, mais Milton avait accéléré le développement du Badger après avoir remarqué le buzz autour du futur pick-up de Tesla, le Cybertruck.

Nikola avait promis de dévoiler un prototype lors d’un show fin 2020, mais cet événement a été reporté indéfiniment après la démission de Milton, la société arguant de préoccupations liées au COVID-19 pour justifier le report.

Un accord proche d’un contrat d’approvisionnement

L’accord retravaillé s’apparente davantage à un contrat d’approvisionnement. Afin d’accéder à la technologie hydrogène de GM, Nikola devra «payer d’avance» l’investissement nécessaire pour produire l’équipement, selon un communiqué de GM La possibilité pour le géant automobile de fournir sa batterie électrique Ultium à Nikola demeure, sans qu’aucun engagement ferme ne soit toutefois fourni.

Nikola mise sur l’hydrogène

Nikola prévoit de débuter la production d’un semi-remorque électrique d’ici la fin de 2021 à Ulm, en Allemagne, dans le cadre d’une joint-venture avec l’unité Iveco de CNH Industrial NV. Il se concentre à plus long terme sur les véhicules à pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène et pouvant permettre aux conducteurs de flotte de parcourir de plus longues distances. Nikola a inauguré sa propre usine à Coolidge, en Arizona, qui devrait être achevée d’ici la fin de l’année prochaine et commencer la production d’une grande plate-forme alimentée à l’hydrogène d’ici la fin de 2023.

La société prévoit également de trouver un partenaire d’ici la fin de l’année pour l’aider à déployer un ambitieux réseau de ravitaillement en hydrogène, a déclaré Russell lors d’un appel aux résultats en novembre. Nikola a pour objectif d’inaugurer sa première station d’hydrogène commerciale au deuxième trimestre de l’année prochaine.

Accord Nikola/ Bosch

Nikola a conclu un accord avec Bosch depuis 2017 pour «développer, construire, tester et prendre en charge» divers composants pour les prototypes de Nikola, y compris un système de pile à combustible. Même si l’accord avec GM devait se poursuive, Nikola a déclaré à Bloomberg en septembre dernier que Bosch continuerait d’être le fournisseur de piles à combustible pour les FCEV produits en Europe.

La technologie de la pile à combustible de GM est considérée comme plus mature que celle de Bosch, mais serait en quelque sorte adaptée pour être utilisée dans un semi-remorque de classe 7 et 8.

Notre avis, par leblogauto.com

L’accord précède l’échéance du 3 décembre et met fin à des mois de spéculation sur l’engagement de GM envers la société basée à Phoenix après qu’un rapport de vendeur à découvert a jeté des doutes sur la capacité de Nikola à tenir ses promesses et sa transparence avec les investisseurs.

Les allégations de tromperie ont fait dégringolé les cours de l’action autrefois très recherchée, et ont provoqué la démission du fondateur Trevor Milton, forçant GM à reconsidérer les termes de l’accord initial.

Sources : Reuters, Bloomberg

(16 commentaires)

  1. Comment un groupe comme GM peut « s’embêter » à faire des accords avec des pseudos start-ups qui vendent du vent ??

  2. Ce qui est terrible dans l’histoire, est que tout était dans la com, pour monter les cours de bourse… En réalité une société comme Renault, encore mal en point en bourse, doit avoir un savoir-faire nettement supérieur dans la VE à un Nikola champion pour envoyer de la poudre aux yeux.

    1. Jamais vu une poudre aux yeux me permettre de faire plus de 27000 km en moins de 5 mois… Il est fort cet Elon !

      1. T’es taximan ?

        Plus de 60.000km/an : tu vis dans ta Tesla toi. Je comprends comprends que tu aies intérêt à l’aimer. Je comprends aussi sa rentabilité du coup.

        1. il suffit d’être commercial : j’ai réalisé de 40 à 60 000 km annuel (pro + perso) pendant plus de 15 ans, et je ne bossais qu’en régional,
          la femme d’un ami est infirmière : 40 à 50 000 km annuels, uniquement en péri urbain dense, avec une twingo …
          ils vont déménager afin qu’elle puisse quitter l’essence et passer au VE et économiser, au moins, 3500 € annuel (9€/100 km en essence, 2 en VE)
          donc 60000 km annuel, pas besoin d’être VTC ou taxi

          1. @Emmanuel, taximan n’était pas restrictif.

            Par contre, infirmière en Twingo à 60.000km/an, faut se faire soigner 🙂

          2. En fait ni commercial, ni taximan, ni rien de tout ça. Pour le moment je suis obligé de faire des aller/retour de 400km chaque sens pour m’occuper de vider et de vendre l’appartement de mon père décédé. Donc beaucoup de km en peu de temps.

            Et après ça ça ne s’arrêtera pas vraiment vu que je démarre une entreprise de dépannage informatique sur site pour pros et libéraux…

            Voilà, vous savez tout.

          3. En périurbain d’une grande ville, je ne sais pas.
            Mais infirmière (à domicile) ou médecin à la campagne, on peut faire énormement de kilométrage dans l’année

          4. pas 60 000 km mais 40 à 50 000 km/an, son mari a un cousin (frangin, ami d’enfance … un je en sais pas exactement, mais un proche ) qui bosse dans une concession Renault, elle achète une Twingo neuve à grosse remise, la conserve 2 ans et la revend à 80/90 000 km à la côte. C’est leur méthode pour perdre le moins possible sur le véhicule.
            Pourquoi une Twingo ? (j’ai demandé) : pas trop cher, se revend bien à la campagne, se gare dans un mouchoir de poche, entretien pas trop couteux, des agents / concessions partout … toujours dispo en concessions lors de l’achat, assurance pas chère
            et les patients âgés apprécient que leur infirmière, une jeune femme aimable, roule en petite voiture française. et ça, à la campagne, ça compte encore.
            Il me semble qu’il lui a commandé une Twingo électrique mais je ne pense pas qu’elle l’ai déjà, le déménagement est prévu en janvier, et pour l’instant ils ont une maison de village sans possibilité de charger un VE chez eux, ni dans le village donc elle circule encore en thermique acheté en octobre.

            voili, voila, vous en savez beaucoup de Jef et Marion 🙂
            dernière info, il aime les vieilles mécaniques, en particulier Citroen : en ce moment il retape une Ami 8 break rouge, il a une DS 21 dans sa grange, ainsi qu’un side car WW2 allemand, une moto US WW2, une XT500 achetée neuve par son père lors de la sortie (en pièces, il manque un truc introuvable) … ainsi qu’un Def 90 et un Bowler sans moteur … et des étagères avec des pièces de LR et de motos …

  3. D´un côté quand on voit le nombre d´anti-VE qui prétendent faire 1000km sans s´arreter tout les trois jours… 🙂

  4. En quoi consiste l’échéance du 3 décembre?

    Pour le reste, ce n’est pas vraiment une surprise. Cela montre également que les shorters ne sont pas forcément les ennemis de l’écocomie, mais peuvent être un instrument sain pour débusquer les fraudes et les bulles. Même si je trouve que ce système reste un incitant trop fort aux tentatives de manipulation des cours…

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